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La mise en autonomie des jeunes de l'Aide à la jeunesse lorsqu'ils atteignent l'âge de 18 ans

05 avril 2011 | Interpellation de Mme Véronique SALVI à Mme la Ministre Eliane TILLIEUX

Monsieur le Président,
Madame la Ministre,
chers collègues,

comme vous le savez, en Communauté française l'Aide à la jeunesse est destinée à accompagner et à éduquer les jeunes afin qu'ils deviennent autonomes et qu'ils puissent à l'âge adulte avancer dans la vie sans trop de difficulté.

Le placement de ces jeunes au niveau de l'Aide à la jeunesse est d'abord lié à des difficultés d'ordre socio-économique, ainsi que malheureusement à des problèmes de logement, d'assuétude, de maltraitance physique et/ou psychologique et les adolescents placés peuvent également rencontrer des problèmes de santé mentale, comme quoi c'est effectivement un sujet qui nous préoccupe les uns et les autres dans nos différentes interpellations de cet après-midi.

Malheureusement, poussés hors de ces structures d'Aide à la jeunesse lorsqu'ils atteignent l'âge de 18 ans, ces jeunes se retrouvent brutalement, et parfois trop brutalement, confrontés à des responsabilités qui les dépassent complètement et qu'heureusement la plupart des jeunes de leur âge ne connaissent pas encore. Du jour au lendemain, ils vont devoir se débrouiller seuls, sans éducateur, sans soutien proche, affronter la vie d'adulte, oserai-je dire, sans filet de sécurité. Il faudra alors qu'ils prennent à seulement 18 ans leur vie en main, avec un travail et un salaire dans le meilleur des cas, ou avec comme unique revenu le revenu d'intégration sociale délivré par le CPAS.

Dans bon nombre de structures d'aide à la jeunesse, des relations très fortes et étroites peuvent effectivement se nouer entre jeunes et éducateurs, il y a donc effectivement l'accompagnement humain qui est particulièrement important et nécessaire. Lorsqu'après cette prise en charge institutionnelle, ils se retrouvent au CPAS, vous le savez, la relation n'est plus du tout la même puisqu'ils deviennent alors de simples anonymes, j'ai envie de dire dans la masse de personnes qui malheureusement encore aujourd'hui ont trop souvent besoin de l'aide du CPAS. Livrés à eux-mêmes et sans grandes ressources, sans parents pour les soutenir moralement et financièrement, les choses peuvent très vite, en cas de pépins, s'envenimer, basculer, ou dans le pire des cas tourner au drame.

Face à ce constat, Madame la Ministre, j'aurais souhaité que vous puissiez m'informer des différents dispositifs qui sont actuellement prévus en Région wallonne afin que des jeunes de 18 ans puissent éventuellement bénéficier d'un après prise en charge institutionnalisée qui soit structurée et organisée. C'est vrai que les moyens financiers alloués aujourd'hui aux jeunes majeures pour vivre seul, les moyens matériels et l'accompagnement pédagogiques qui leur sont octroyés contribuent incontestablement au succès de la mise en autonomie.

J'aurais souhaité savoir si vous envisagiez de mettre en place peut-être certaines nouvelles actions afin de permettre à ces jeunes de disposer d'un après placement cohérent et valorisant. En effet, à côté de l'accompagnement fourni par le CPAS pensez-vous qu'un nouveau type de prise en charge ou de soutien à destination spécifiquement de ces personnes issues de l'Aide à la jeunesse ne devrait-il pas être envisagé par la Région wallonne. Je pense par exemple à un prêt pour une caution locative, à une aide à l'installation, à la création de logements éventuellement inter-générationnels qui constitueraient en une mise en autonomie avec une expérimentation entre jeunes qui sont devenus récemment majeurs et adultes.

Dans cette même logique, je pense qu'une meilleure complémentarité entre le secteur de l'aide à la jeunesse et les CPAS devrait sans doute être soutenue par la Région wallonne et donc effectivement un nouveau type de collaboration pourrait être réalisé entre la Région wallonne et la Communauté française.

Je m'en réfère d'ailleurs à la réunion qui avait eu lieu le 11 mars 2010 où la ministre de la jeunesse en Communauté française avait notamment déposé une note pour la réunion conjointe des gouvernements sur justement cette collaboration entre l'Aide à la jeunesse et les CPAS. Un groupe de travail avait normalement été créé. Les travaux sont-ils toujours aujourd'hui en cours ? Existe-t-il une première ébauche et ce sur quoi ces travaux pourraient demain déboucher ? A-t-on déjà une vision un peu plus claire des propositions d'aménagement du système de prise en charge actuelle ?

Avant de conclure, Madame la Ministre, et entendons nous bien, je ne veux pas ici défendre le maintien de jeunes à partir de 18 ans dans une forme de dépendance. Ce n'est pas du tout l'objet de mon intervention, mais bien de leur proposer un réel régime transitoire entre prises en charge institutionnelles totales jusqu'à l'âge de 18 ans et puis une autonomie totale aussi lorsqu'on a 18 ans et un jour. L'objectif est une manière un peu plus douce, peut-être, de les aider à prendre leur envol afin de vivre à terme effectivement totalement autonome et responsable, sans avoir plus besoin à ce moment-là au recours d'une assistance publique.


Réponse de Mme Tillieux, Ministre de la Santé, de l'Action sociale et de l'Égalité des chances


Monsieur le Président, Madame la députée, vous me permettez d'emblée de souligner que la mise en autonomie des jeunes relevant de l'aide à la jeunesse se prépare avec les services compétents relevant de la fédération Wallonie-Bruxelles.

La transition école/vie active pour les jeunes relevant de l'aide à la jeunesse doit se préparer. Cette transition, quand elle s'avère nécessaire, doit faire l'objet d'une attention particulière de la part des différents intervenants sociaux. Les différentes aides existantes relèvent de plusieurs niveaux de pouvoirs. Concernant l'aide financière, la loi du 26 mai 2002 concernant le droit à l'intégration sociale prévoit des dispositions tout à fait particulières pour l'intégration sociale des personnes âgées de moins de 25 ans. Ainsi, un projet individualisé d'intégration sociale peut être conclu. Ce projet implique un suivi régulier de la part du CPAS, qui peut s'orienter vers une préparation à la vie professionnelle, la poursuite des études, et parfois même la reprise des études.

Les jeunes institutionnalisés dans des services de l'aide à la jeunesse sont parfois amenés, à l'âge de 18 ans, à vivre de manière autonome et une période transitoire de prise en charge plus suivie s'avère alors nécessaire. Ces jeunes peuvent bénéficier d'une prise en charge du SAJ. Le jeune qui en fait la demande un mois avant ses 18 ans peut continuer à bénéficier du soutien de conseillers à l'aide de la jeunesse, après ses 18 ans.

Dans ce cas, l'aide et le suivi apporté par le CPAS se complète d'un soutien de l'aide à la jeunesse qui peut se poursuivre jusqu'à l'âge de 21 ans. Pour formaliser cette collaboration entre les différents intervenants, les Gouvernement wallon et de la Communauté française ont décidé le 11 mars 2010 de charger les ministres concernés d'élaborer un protocole de collaboration entre les services d'aide à la jeunesse et les CPAS. Un groupe de travail d'experts des deux secteurs et des cabinets a donc été mis sur pied. Il se réunit régulièrement. Différentes thématiques sont aujourd'hui abordées. Parmi celles-ci, la mise en autonomie, le passage de la minorité à la majorité, la prise en charge de l'urgence et encore la définition des procédures d'interventions.

La conclusion d'un protocole de collaboration contribuera indéniablement à améliorer la prise en charge des jeunes, à faciliter le travail des intervenants sociaux sur le terrain. Des conventions de collaboration existent déjà dans certains arrondissements judiciaires comme Huy par exemple. Les résultats qui me parviennent sont assez positifs. Par ailleurs, un protocole similaire a aussi été signé entre les services d'aide à la jeunesse et l'AWIPH et ce protocole permet d'organiser de manière plus concertée les prises en charge.

Une fois que le protocole sera rédigé, il se déclinera en accords de coopération locaux entre les SAJ et les CPAS, ces accords permettront de tenir compte des spécificités locales dans la mise en œuvre de protocole.

Réplique de Mme Salvi (cdH)


Je vous remercie, Madame la Ministre, pour votre réponse, puisqu'effectivement, à travers ce groupe de travail, je peux comprendre que les choses ont été prises en charge. Elles se poursuivent en tout cas et je pense que ce protocole de coopération est attendu au niveau du terrain. Le fait qu'il puisse se décliner en accords de coopération au niveau des spécificités locales me semble important, parce que, que l'on soit dans une grosse ville ou dans une moyenne ville, je pense qu'effectivement, les situations sont complètement différentes. Et, s'il est attendu, je pense qu'il est attendu aussi bien au niveau des services de l'aide à la jeunesse qui, parfois, vu le surplus de travail, se disent que, quelque part, d'ici quelque mois, le jeune sera pris en charge par le CPAS et donc on se concentre peut-être sur des personnes qui sont plus jeunes que 18 ans. Au niveau du CPAS, parfois, il y a une telle quantité de personnes à suivre que le CPAS souhaiterait suivre de façon plus spécifique les personnes plus démunies comme les jeunes de 18 ans qui arrivent de l'aide à la jeunesse, mais malheureusement c'est très compliqué.

Je me réjouis d'entendre que tout ce travail est mis en place et j'espère que, très rapidement, vous pourrez nous annoncer la réalisation de ce protocole et des accords de coopération.
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