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Le bilan du sommet de Copenhague sur les changements climatiques

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06 janvier 2010 │Intervention de M. Maxime PREVOT dans le cadre du débat relatif au bilan du sommet de Copenhague sur les changements climatiques

Monsieur le Président,
Messieurs les Ministres,
Chers collègues,


Le temps est venu pour notre assemblée de débattre des changements climatiques alors même que la météo nous plonge dans des froids polaires qui pour peu nous laisseraient croire que le réchauffement climatique est bien loin.

Que l’on ne s’y trompe pas les dérèglements constatés ça et là témoignent bien de changements de fond qui mettent en danger notre planète et sa population.

A l’heure des bons vœux et des bonnes résolutions, le cdH veut que chacun à son échelon poursuive ses efforts pour laisser une planète où il sera encore possible de respirer mais aussi plus fondamentalement de vivre.

Quelques semaines à peine après la fin de ce très médiatisé sommet climatique de Copenhague, le sentiment d’échec est encore bien présent. Il faut dire que les espoirs étaient tels que la déception a été d’autant plus grande.

C’était le moment ou jamais de sceller de grands accords. Le sentiment qu’on allait enfin avancer et pouvoir amplifier les actes concrets sinon pour faire reculer ces changements du moins pour les maîtriser et empêcher leur aggravation.

Ni l’appel historique, ni les incantations du Président Sarkozy n’y ont rien fait.
Il a pourtant tenu un discours ferme, volontariste et extrêmement engagé.
"Si on continue comme ça, c'est l'échec !", disait-il
"La conférence de Copenhague ne peut pas consister en une succession de discours qui ne se confrontent jamais", a-t-il souligné.
"L'echec nous est interdit, (..) Nous ne sommes pas ici pour un colloque sur le réchauffement mais pour prendre des décisions!".
Il a alors pointé la Chine et les Etats-Unis afin qu'ils fassent des efforts supplémentaires. "Nous devons tous faire des compromis mais les engagements des pays riches doivent être les plus forts".
Pour Sarkozy, comme pour d’autres, il était temps d'agir et non plus de discuter.

Malgré les attentes énormes, le Président Obama, fraîchement décoré du prix Nobel de la Paix, n’y a rien changé. Il en a sans doute déçu plus d’un. Mais de toute évidence, les intérêts des Etats-Unis qui ne voulaient pas d’un nouveau Kyoto, ni de nouvelles contraintes ont primé. Il semble loin le temps où Al Gore sillonnait la planète pour conscientiser aux enjeux du climat.

Quant à la Chine, en dépit de certaines déclarations encourageantes en matière d’efficacité énergétique, elle n’a pas voulu handicaper les espoirs de reprise et elle a refusé tout contrôle ou transparence dans les efforts de réduction.

Voici donc l’Europe contrainte d’accepter un texte peu ambitieux qui ne lui correspond pas et qui est en fait un non accord sur des efforts urgents à réaliser.

D’aucuns n’ont pas manqué de pointer les erreurs stratégiques commises notamment par la Présidence danoise qui a donné l’impression de by-passer le G 77 des PVD.

Cela ne facilitera pas la tâche de la nouvelle commissaire européenne chargée du dossier climat et qui est précisément l’ancienne Ministre de l’Environnement du Danemark qui a échoué dans ces négociations de Copenhague.

Je n’évoquerai pas ici en détail les considérations relatives à un ènième révélateur de la crise de la gouvernance mondiale où l’Europe apparaît clairement minorisée dans tout ce processus où les Etats-Unis, la Chine et les pays émergents mènent clairement la danse…

Comme l’indiquait Verhofstadt dans sa carte blanche au Soir, l’échec de Copenhague est le signal qui indique que l’Union européenne doit devenir politique pour faire entendre sa voix.

Gageons que l’accession de Herman Van Rompuy à la présidence permanente du Conseil européen contribuera à cet objectif et que le sommet de Mexico prévu en décembre 2010, lors de la présidence belge, prendra mieux en compte la position des 27 de l’Union.

Au final, on sort de ce sommet avec un accord minimaliste qui n’est pas contraignant et qui nous laisse avoir les pires craintes pour la suite.

En dépit de cette immense déception qui est partagée et relayée par les associations d’environnement qui avaient placé tant d’espoirs dans ce sommet, force est de constater que certains acteurs et non des moindres demeurent optimistes.

Tel est le cas de Jean-Pascal van Ypersele, éminent climatologue et vice-Président du GIEC, qui y voit un pas dans la bonne direction et qui veut faire confiance au politique pour le respect du non dépassement des 2 degrés.

Au-delà de cet épisode terriblement médiatique de Copenhague, l’heure est maintenant venue de tirer les conclusions et de se remettre au travail pour parvenir réellement au jour le jour à réduire nos émissions de GES.

En novembre dernier, vous aviez, Monsieur le Ministre, avec votre collègue Evelyne Huytebroeck communiqué sur les objectifs ambitieux à défendre à Copenhague. Force est de constater que nous sommes assez loin du compte.

Vous étiez, Monsieur le Ministre, également du voyage à Copenhague, et vous n’avez pas caché au retour de ce sommet votre extrême déception. Le pire, disiez-vous, serait de revenir bredouille et de perdre encore des mois alors que les rapports des scientifiques sont toujours plus inquiétants et qu’il faudrait agir pour faire diminuer les émissions de CO2 dès 2015.
« L’espoir que le Sommet aurait pu offrir à la planète se termine de manière très inquiétante pour tous ceux qui auront à souffrir, dans les années à venir, du réchauffement de la planète. C’est d’abord à eux que nous devons penser. Ce texte, disiez vous, qui ne concernera que les pays qui le souhaitent et dépourvu de la moindre obligation légale, ne constitue pas un engagement ferme à réduire les émissions de gaz à effet de serre après 2012 ».
Sur le fond de l’accord, vous avez relevé un certain nombre de critiques, notamment :
au niveau du chiffre de réduction d’émissions, il n’y a pas d’objectif mondial à moyen et long terme. Pour les pays industrialisés, pas non plus de date cible ultime pour le pic des émissions mondiales (contrairement à ce que propose le GIEC qui prône un pic des émissions mondiales en 2015 au plus tard) ;
au niveau de la réduction de la déforestation, il n’y a pas non plus d’objectif chiffré alors qu’elle est pourtant responsable du quart des émissions mondiales de gaz à effet de serre ;
au niveau des émissions liées aux transports internationaux par avions et par bateaux, rien n’est évoqué !
au niveau des efforts des pays industrialisés, tout repose sur des engagements qui ne sont pas pris à ce jour mais devront l’être par simple courrier avant le 1er février 2010.
Sur ce sujet précis, pouvez-vous nous indiquer, Monsieur le Ministre, si des contacts ont été pris avec vos homologues du fédéral et des autres régions pour arrêter les efforts respectifs de chacun ?
Comment en tant que Ministre régional de l’Environnement envisagez-vous de repositionner la Wallonie par rapport au terme rapproché de 2012 et aux objectifs de réduction de GES de 20% à l’échéance 2020 ?

Pour rappel, la DPR avait placé la barre très haut puisqu’il était question de défendre l’objectif de 40 % de réduction des émissions et il était également question d’adopter dans la foulée de Copenhague un décret régional « climat ».
Ce dernier devait inscrire dans la législation des objectifs généraux et sectoriels de réduction des émissions de GES et de protection de l’environnement ainsi que les instruments à mettre en oeuvre pour y parvenir. Ce décret sera préparé
après une large concertation et décliné au niveau local, via notamment les
conseillers en environnement et en énergie.

Qu’est-ce que l’échec de Copenhague va induire comme conséquences sur ce projet de décret climat en particulier par rapport à des objectifs chiffrés qui sont pour l’heure inexistants au-delà des objectifs arrêtés à Kyoto ?

Quid de la modification du décret relatif au plan d’allocation des quotas d’émissions ?

Qu’en est-il de la poursuite de la mise en œuvre des mesures du plan air-climat telles que développées par votre prédécesseur et qu’il était question de regrouper dans un plan « airclimat-énergie » construit sur base de l’actuel plan Air/Climat et du projet de Plan pour la Maîtrise Durable de l’Energie ? Avez-vous déjà entamé des démarches avec votre collègue en charge de l’énergie ?

Est-il prévu entre les régions et le fédéral une réunion sur les suites de Copenhague?
Quels contacts avez-vous eus avec votre homologue Paul Magnette, Ministre fédéral du climat, qui était également très déçu des maigres résultats de Copenhague.

Ce dernier n’a pas hésité à déclarer que l’Europe devait durcir sa position et pourquoi pas instaurer une taxe carbone sur les produits importés de ces pays qui font une concurrence déloyale à nos entreprises, comme le permet d’ailleurs le rapport de l’OMC.

Le Ministre Magnette plaide pour lier les agendas climatiques et commerciaux mondiaux. C’est sans doute la seule façon de faire évoluer ces pays grands émetteurs qui continuent de faire obstacle à des objectifs plus contraignants.

Quelle est votre position et celle du Gouvernement par rapport à cette proposition ?

Qu’en est-il également de la manière dont la Belgique et les Régions s’acquitteront des contributions prévues en faveur des pays en voie de développement ?
L’accord prévoit l’aide financière d’urgence de 2010 à 2012. Cette aide viendra-t-elle en plus des montants consacrés dans le cadre de la politique de coopération au développement ?

En conclusion, l’échec de Copenhague ne doit pas nous laisser oublier malgré les intérêts contradictoires, l’enjeu commun : préserver la planète pour assurer la survie de l’espèce humaine.
Comme le relevait un observateur avisé, la préservation du climat intéresse autant le pêcheur des Maldives que l’agriculteur du Middlewest, l’industriel de la Rhur, le paysan chinois ou encore l’exploitant forestier wallon…Faisons nôtres les préoccupations de chacun de ces acteurs du village planétaire pour transmettre un patrimoine environnemental qui donnera toutes ses chances à nos générations futures.


Je vous remercie,

Maxime PREVOT
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