Le projet de la Ministre visant à instaurer la parité au sein de l’associatif

Madame la Ministre,
J’ai bien failli m’étrangler en découvrant le contenu de votre projet de décret, qui vise à imposer un quota de mixité dans les organes décisionnels de toute une série d’organismes et d’associations agréées et subsidiées par la Région. Ce projet suscite les plus vives réactions de réprobation. Et pour le coup, il faut l’admettre, ces réactions n’émanent pas des foyers de résistance les plus machistes ou rétrogrades de la société.
La contestation émane notamment du tissu associatif et d’institutions actives dans le domaine social, culturel, des soins, de l’aide aux personnes…
Certes, le principe de la mixité ou de la parité ne se discute plus là où il été rendu légalement obligatoire : notamment sur les listes électorales, ou encore dans les organes consultatifs de la Région wallonne. Veiller à une meilleure représentation des femmes dans les lieux de pouvoir est assurément une juste cause.
Mais ne dit-on pas que le mieux est l’ennemi du bien ? Votre projet est certainement inspiré des meilleures intentions, dans une vision progressiste, égalitaire, sociale… Mais il se heurte précisément à celles et ceux qui, dans notre société, incarnent ces valeurs, et s’emploient chaque jour, avec beaucoup de dévouement, à rendre la vie un peu moins rude pour les plus faibles. De nombreuses associations rament pour trouver des bonnes volontés. Faut-il leur compliquer la vie avec des quotas ? A défaut de pouvoir se conformer au prescrit, privées de subsides et d’agréments, elles seraient tout bonnement condamnées à mort.
Les appels à la raison de ces associations méritantes et ancrées dans les réalités de terrain ne vous dictent-ils pas de reconsidérer votre position ? Je n’évoque même pas l’aspect constitutionnel de la liberté d’association, qui mériterait sans doute aussi d’être pris en considération… J’espère que les secteurs visés seront bien consultés et sauront vous convaincre de renoncer à ce projet.