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Vous êtes ici : Accueil Notre action au PW Archives Questions d'actualité Les mesures que pourrait prendre la Région wallonne pour accompagner les travailleurs licenciés suite à la décision de CARREFOUR

Les mesures que pourrait prendre la Région wallonne pour accompagner les travailleurs licenciés suite à la décision de CARREFOUR

24 févier 2010 │Question d’actualité de M. Maxime PREVOT à M. le Ministre André ANTOINE

M. Maxime Prévot (cdH)


Ce drame social est d'une ampleur sans précédent puisque, si l'on ajoute aux 1.670 licenciements les 3.000 pertes d'emploi potentielles, en cas de non reprise des activités par une autre firme, seul le drame de l'automobile, il y a quelques années, atteignait de tels chiffres.

Des initiatives conjointes ont-elles été décidées par le Fédéral ?

Il est important que toutes les autorités publiques se mobilisent. Il est aussi important que les entreprises prennent conscience de leur responsabilité morale à l'égard des travailleurs.
Je sais que vous avez rencontré, ce matin, des représentants de la direction de Carrefour.

Qu'en est-il ressorti ?


Réponse de M. Jean-Claude Marcourt, Ministre de l'Économie, des PME, du Commerce extérieur et des Technologies nouvelles


Je suis marqué par ce drame qui touche énormément de familles. Nous avons un certain nombre d'incertitudes sur un certain nombre de magasins et, plus globalement, sur le modèle économique de Carrefour. Ce groupe a été racheté il y a une dizaine d'années et la logique industrielle qui a été poursuivie est une véritable erreur. C'est peut-être cette forme de concurrence effrénée qui est responsable d'une telle situation.

Ce dossier touche plus particulièrement des femmes qui constituent la majorité des personnes employées dans ces magasins.

Au niveau économique, des erreurs stratégiques ont conduit à cette situation. Pourtant, d'autres grands groupes gagnent des parts de marchés, avec des positionnements qui sont mieux reconnus comme ceux de Delhaize et de Colruyt. Pourquoi Carrefour, qui était la première chaîne de distribution, est-elle passée aujourd'hui à la troisième position ? Cette erreur stratégique, ce sont les travailleurs qui vont la payer, et non les dirigeants qui sont partis ailleurs.

Les organisations syndicales sont là. J'ai eu des contacts téléphoniques avec elles depuis l'annonce. Nous allons examiner toutes les hypothèses.

Ce qui ne convient peut-être pas à nos amis hennuyers, c'est que le groupe Mesdagh est plus installé dans le Hainaut qu'ailleurs. Lorsqu'un entrepreneur wallon veut se développer, il le fait généralement là où il ne l'est pas encore. Il faut d'ailleurs mettre en évidence le fait que les entrepreneurs wallons peuvent faire leur métier, et de manière différente.

Je pense que le problème ne doit pas se limiter à la Région wallonne, mais doit être présenté au niveau fédéral, sur des niveaux de jeu équivalents. En tout cas, nous allons avoir des contacts et nous reviendrons sur la question. Il nous faut être le plus solidaire possible avec les travailleurs.


Réponse de M. André Antoine, Ministre du Budget, des Finances, de l'Emploi, de la Formation et des Sports


Nous avons tous été choqués par l'annonce et l'ampleur des licenciements. C'est un choc social pour l'ensemble de ce pays. Certes, il y a eu un certain nombre d'erreurs commises par le Groupe Carrefour. Rien qu'en dix ans, il y a eu quatre CIO dans notre pays. Il y a eu aussi une succession de stratégies commerciales qui fait que, s'ils avaient repris le groupe GIB pour un milliard, ils ont consenti 45.000 millions d'euros d'investissements, sans pour autant retrouver l'équilibre dans un certain nombre de magasins.

M. Crucke dit que nous aurions dû être au courant. Nous avons été à l'écoute d'un certain nombre de plans de redéploiement, d'investissements, de modernisation de l'offre commerciale qui, à l'écoute des responsables de Carrefour, devaient les amener sur un terrain de l'équilibre à plus ou moins court terme.

Nous ne pouvions en aucun cas anticiper ce drame social puisqu'au moment où je vous parle, le FOREM est en train d'analyser une demande de formation pour 1.800 personnes du Groupe Carrefour. Et parmi ces 1.800 personnes, un certain nombre est concerné par les licenciements. Comment aurions-nous alors pu être en alerte d'une difficulté de cette ampleur ?
Si nous voulons être sérieux, reconnaissons que nous ne pouvions pas pressentir le drame social que nous vivons.

Stratégiquement, un certain nombre de choix économiques sont à poser.
Tout d'abord, vingt-et-un magasins, à savoir quatorze hypermarchés et sept supermarchés, seront fermés.

Cinq d'entre eux se situent en Région wallonne. La situation est à ce point préoccupante sur le plan financier qu'on ne peut sauver ces magasins. Mille six cent septante-deux personnes sont concernées, dont 515 pertes d'emploi en Wallonie. Il n'y a pas de frontière linguistique devant la crise, nous sommes tous confrontés aux drames sociaux. Outre la perte de ces 1672 emplois, nous devons hélas craindre des licenciements en amont et en aval. Je parle des centres de distribution directement affectés par la crise qui ébranle Carrefour. L'un des prestataires était déjà en grève ce matin.

Par ailleurs, un certain nombre de magasins — sept en Flandre et vingt en Wallonie — feront l'objet de potentielles transactions. Les magasins implantés en Flandre s'orientent vers une approche de franchise alors qu'en Wallonie, les magasins pourraient éventuellement être intégrés au groupe Mestdagh. J'insiste sur le fait qu'à ce stade, les négociations ne sont pas encore entreprises. Le Gouvernement wallon ne pourra évidemment pas s'immiscer dans ces négociations de type commercial. A l'issue des contacts préliminaires, il s'avère que le
repreneur potentiel prendra en charge le personnel concerné. Les négociations revétiront donc également un volet social. Faudra-t-il reprendre tout le personnel ou une partie du personnel, et à quel salaire ? Ces questions restent ouvertes. Il va sans dire que nous accompagnerons ces négociations sociales et que nous nous assurerons qu'elles soient menées dans les meilleurs délais.

En outre, le groupe Carrefour souhaite maintenir 59 magasins en activité. Des investissements complémentaires, chiffrés à 300 millions d'euros étalés sur les trois années à venir, seront toutefois nécessaires pour en assurer la rentabilité. Ces dispositions sont conditionnées à la réussite des négociations évoquées antérieurement.

Enfin, il y a une volonté de redéploiement du groupe Carrefour à travers des franchisés dans une centaine de magasins de proximité.

Voilà la stratégie actuelle. Je ne vous cache pas que des incertitudes existent à chaque étape de ce processus.

Certes, nous ne sommes pas dépourvus de dispositifs. Des mesures d'information et de concertation sont prévues. Dès lors que l'entreprise est présente dans l'ensemble des trois Régions et compte-tenu de l'ampleur du problème, une cellule de crise interrégionale sera mise sur pied. Il est indispensable que l'ensemble des pouvoirs publics du pays s'allient face à cette crise.

Il nous faudra négocier. Ces négociations concerneront tant la responsabilité même de l'entreprise que le transfert de savoir faire. Les conditions paritaires seront à redéfinir. Je rappelle que plus de 50 % du personnel a 45 ans ou plus.

Il nous appartiendra de négocier un certain nombre de prépensions. Nous veillerons également à mettre sur pied une formule de reconversion et nous associerons les autres partenaires de la distribution.

Je ne serai toutefois pas candide. Il est clair que les conditions salariales attendues, d'une part, proposées, d'autre part, seront au coeur du débat et conditionneront l'issue des négociations.
Nous nous attacherons tous, j'ose l'espérer, à trouver une solution acceptable sur le plan social, dans le respect de la dignité des travailleurs.

M. Maxime Prévot (cdH)


Les informations communiquées ne sont guère encourageantes. Près de 3000 familles attendent de savoir si un accord avec le groupe Mestdagh peut être trouvé. Il est crucial que ces familles soient fixées sur leur sort.

Des pertes salariales sont, par ailleurs, à prévoir. Il est clair que la vague de dégâts collatéraux est beaucoup plus large que ce qui a été annoncé.

Il est impératif qu'un débat avec la main tendue soit lancé afin que les négociations puissent aboutir et que la crise sociale soit aussi limitée que possible.

Les personnes concernées sont légitimement affolées. La situation est extrêmement interpellante et doit nécessiter la mobilisation de toutes les forces publiques, quelles qu'elles soient.
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