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L’engouement pour le bois dans le secteur de la construction : impact sur la filière bois en Wallonie et la lutte contre les importations de bois illégal

10 mars 2010 │ Question écrite de M. Alfred GADENNE à M. le Ministre Benoît LUTGEN

Monsieur le Ministre,


Le bois est présenté comme un matériau de construction écologique, ce qui lui vaut un franc succès. Un succès qui se note au Salon Batibouw et qui se confirmera sans doute lors du salon Bois et Habitat. Il présente par ailleurs de nombreuses qualités sur le plan économique et esthétique. Ces 3 avantages expliquent sans doute l’enthousiasme des consommateurs pour ce matériau.

L’engouement pour le bois dans les secteurs de la construction et de la décoration profite-t-il aux exploitants wallons ? A quelle hauteur la production wallonne peut répondre aux besoins du secteur ?

Le nouveau code forestier a pour ambition notamment de lutter contre le réchauffement climatique et de favoriser la biodiversité. Il permet de stimuler la production de bois mais veille à la capacité de régénération de nos forêts et la richesse de la faune et la flore. La Wallonie a donc opté pour une gestion durable de ses forêts. Cela signifie-t-il que 100% du bois wallon est labellisé PEFC ? Le bois wallon est-il reconnaissable par les consommateurs finaux?

Le bois n’est cependant pas toujours la ressource durable que l’on imagine. Le commerce mondial des bois et produits dérivés est entaché depuis plusieurs années par la mise en marché de bois d’origine illégale. Il s’agit de bois exploité, transporté ou vendu en violation des droits des populations locales et des législations nationale ou régionale. Le WWF estime que 56% des bois tropicaux importés en Belgique sont issus de coupes illégales. Greenpeace dénonçait encore le 18 février dernier la présence au port d’Anvers d’un stock de bois illégal en provenance du Congo.

Les bois tropicaux sont prisés pour leur longévité naturelle et leur esthétique. Des procédés tels que l’oléothermie ou la rétification peuvent reproduire sur nos essences locales certaines qualités des bois tropicaux, comme la résistance à l’eau ou la résistance aux insectes. L’usage de ces techniques permet donc de réduire le commerce de bois illégal et représente une valeur ajoutée pour les produits locaux. Monsieur le Ministre, favorisez-vous l’utilisation de ces procédés en Wallonie ?

Enfin, d’après le WWF, un cinquième du bois importé en Europe - je ne parle donc plus seulement des essences exotiques - est d’origine illégale. Ce trafic est un facteur important de la déforestation. Ce bois illégal a-t-il un impact sur le prix du bois en Wallonie ? Les exploitants wallons sont-ils compétitifs face à des exploitations illégales ?

Les ministres européens de l'Agriculture sont parvenus le 15 décembre à Bruxelles à conclure un nouvel accord cadre «sur une réglementation concernant les devoirs des professionnels transportant du bois au sein de l'UE». Cet accord n’est qu’un premier pas et doit faire encore l’objet de débats au niveau européen. Des organisations environnementales se sont déjà prononcées et estiment insuffisant les mesures annoncées. Estimez-vous que ces nouvelles dispositions permettront de réduire l’importation de bois issus de coupes illégales ? Quels engagements la filière bois en Wallonie peut-elle prendre pour assurer que le bois importé est issu de coupes légales ?

Je vous remercie, Monsieur le Ministre, pour vos réponses à ces questions.

Réponse du 16/03/2010


La promotion du bois dans la construction constitue en effet une mesure importante pour assurer un développement durable du secteur forestier en Région wallonne.

L'engouement observé profite en partie à la filière wallonne, mais dans une proportion difficile à chiffrer : on peut estimer en tout cas que les prélèvements de bois en Région wallonne fournissent annuellement un potentiel de 1.200.000 m³ de produits sciés. Un potentiel de plus de 2,3 millions de m³ s'y ajoute en bois de trituration (panneaux, papier, énergie), mais c'est évidemment le marché global qui détermine la destination finale de ce potentiel.

La promotion du système de certification PEFC (Programme for the Endorsement of Forest Certification Schemes ou Programme de Reconnaissance des Certifications Forestières) joue un rôle important pour assurer une gestion durable des forêts, et également pour éviter l'importation de bois illégaux puisque ce système garantit à la fois la légalité et la durabilité de la source de production.

En Région wallonne, pratiquement la moitié de la forêt est certifiée PEFC. Le potentiel de bois certifié correspond donc à la moitié des volumes. Mais, pour trouver du bois certifié PEFC sur les marchés et dans les magasins de bricolage, il faut également que les entreprises de transformation du bois valorisent cette certification et soient elles-mêmes certifiées PEFC, ce qui est le cas d'un nombre croissant d'entreprises.

En pratique, un acheteur de produits PEFC ne peut cependant pas connaître l'origine géographique du produit. Pour rappel, la plupart des pays limitrophes ont également opté pour la certification PEFC.

Pour lutter contre le commerce de bois issu de coupes illégales, pour lequel beaucoup de chiffres circulent sans qu'il soit possible de les vérifier, et en attendant que les dispositions européennes entrent en vigueur, recourir à des bois indigènes ou à du bois importé certifié reste la seule garantie.

Les techniques qu'évoque l'honorable Membre, oléothermie et rétification, peuvent effectivement permettre d'utiliser nos bois à des usages auparavant réservés à certaines espèces naturellement résistantes et provenant en majorité des zones tropicales.

La Région a déjà financé quelques essais en la matière. Le développement de ces techniques relève cependant de la recherche et du développement économique.

Le bois d'origine illégale constitue bien sûr une distorsion de concurrence importante, c'est pourquoi le secteur lui-même s'est en partie organisé pour mettre en place des mécanismes afin de le prévenir.

Au niveau européen, la Belgique s'est prononcée pour que le règlement dit de « diligence raisonnable » soit complété d'une interdiction de mise sur le marché de bois illégal. Toutefois, cette demande n'a pas reçu l'assentiment d'une majorité d'Etats européens.

Quant aux mécanismes à mettre en ?uvre pour limiter l'importation de bois issu de coupes illégales, l'honorable Membre admettaz que cette matière ne relève pas vraiment de mes compétences et je l'invite à interroger mes Collègues régional et fédéral de l'Economie.

Je tiens à rappeler que la Circulaire du Gouvernement wallon relative à l'achat de papier à copier ou imprimer (M.B. 22.06.2009 - entrée en vigueur le 22 octobre 2009) stipule que, pour tout marché public de la Région wallonne, le papier doit soit être composé de fibres recyclées, soit de fibres issues de sources légales.
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