La sécurité des motards sur nos routes

M. le Ministre,

La question de la sécurité des deux-roues a déjà été abordée fréquemment au sein de cette commission, votre prédécesseur a d’ailleurs toujours porté une attention particulière aux motards et à leur sécurité.
L’équation motards et nids de poule ne fait pas bon ménage, les nids de poule constituent une source de danger importante pour ceux-ci, l’accident n’étant souvent pas très loin.

La période la plus critique est le redoux vers le mois de mars où les dégâts causés par l’hiver se font jour.
Ce phénomène de nids-de-poules est bien connu est n’est pas le monopole de notre région contrairement à ce que certains veulent faire croire.

Vous pouvez aller en France, eux aussi connaissent ce phénomène.
Il y a quelques semaines, vous avez rappelé votre objectif d’avoir des routes ‘nikel’ pour 2015, à savoir dans trois ans.

M. le Ministre, ce timing est-il tenable ? Pouvez-vous nous donner plus d’explications sur ce timing et les mesures prises pour réparer l’ensemble de notre réseau routier ?

Fréquemment, les usagers procèdent à un état des lieux des nids-de-poule existants sur notre réseau. L’on peut d’ailleurs visionner ceux-ci via ‘google maps’ qui reprend chaque endroit signalé. Avez-vous connaissance de ces initiatives ?

Cela est-il pris en compte pour la réfection des voiries abîmées ?

D’avance, je vous remercie pour vos réponses

Réponse du Ministre C. DI ANTONIO

Madame Servaes, je ne compte pas prendre connaissance du hit-parade des nids-depoule sur les sites web qui ont été ouverts à cet égard. Nous avons une manière plus globale et plus scientifique d'aborder les choses, à mon avis.
 

Au niveau des voiries régionales, la sécurité routière, donc la sécurité des motards, a été particulièrement
renforcée avec l'arrivée de mon prédécesseur, notamment grâce au lancement du plan Routes et au décret
« sécurité routière ».
 

Je ne vais pas revenir ici sur toutes les discussions relatives à ce décret, je vais simplement vous préciser
deux éléments.
 

Premièrement, le plan Routes prévoit, d'une manière générale, la rénovation du réseau structurant. Cela
signifie donc un effort considérable mis sur la qualité du réseau, notamment pour rattraper le retard important qu'il présente au niveau de son état. Plus particulièrement, le critère sécurité a été traité de manière prépondérante dans la classification des chantiers. Ce critère est analysé selon deux axes : l'accidentologie et l'état de dégradation de la chaussée. Ces deux points se rejoignent car une route en mauvais état est dangereuse pour les voitures, mais aussi et surtout, pour les deux-roues. Refaire la route est donc positif tant pour la sécurité des usagers que pour leur confort. Au passage, les nuisances sonores subies par les riverains ainsi que l'image générale de la Wallonie s'en trouvent améliorées.
 

Deuxième élément, qui a déjà été mentionné à plusieurs reprises, la mise en oeuvre du plan Routes a des
implications qui ne se limitent pas au réseau structurant. La Direction générale des routes dispose, par
conséquent, de moyens renforcés pour la réhabilitation et la sécurisation du réseau non-structurant. À ce sujet, la réhabilitation suit son cours de manière soutenue.
 

Concernant les initiatives de recensement des dégradations, sachez que les gestionnaires de voiries y sont
évidemment attentifs. La priorisation de leurs travaux en tient compte.
 

Grâce aux travaux d'industrialisation de l'outil de hiérarchisation développés aujourd'hui par les services du
SPW, les analyses visuelles actuellement en vigueur pour le recensement des nids-de-poule vont pouvoir être utilement remplacées par des mesures factuelles réalisées par des appareils de mesures modernes — engins multifonction circulant sur la chaussée. Ces appareils permettront ainsi la mise en oeuvre de relevés complets et précis permettant de classifier correctement les urgences.
 

Dans un deuxième temps, nous voudrions mettre ces engins et ces outils à la disposition des communes
pour qu'on puisse aller jusqu'au détail du réseau communal.
 

Une information supplémentaire concerne la pose de lisses complémentaires de sécurité motards. Un effort
considérable a été fait. Puisque nous abordons cette question, je voudrais rappeler que 60 km de lisses ont été placés sur le réseau autoroutier, 50 km de lisses sont en cours de mise en oeuvre sur les nationales et régionales. En effet, lors d'une analyse des accidents concernant les motos, on se rend compte que c'est souvent l'absence de lisse qui est à la base des accidents aux conséquences les plus graves.
 

Réplique de la Députée C. SERVAES

Je remercie M. le Ministre pour sa réponse. Je suis heureuse de l'entendre dire qu'il a un moyen de procéder différemment qu'avec le hit-parade des nids-de-poule. Je suis vraiment rassurée de cette approche beaucoup plus scientifique. Je me réjouis que tout soit mis en oeuvre pour réparer les routes qui en ont bien besoin après l'hiver.