La valorisation des cendres dans l’agriculture

Monsieur le Ministre,

Je suis interpellé par des agriculteurs de ma région au sujet de la valorisation des cendres de combustion de bois. En Région wallonne, il est interdit d’épandre ces cendres qui sont considérées comme un déchet, alors que leur valeur fertilisante est pourtant bien avérée.

D’ailleurs, dans d’autres pays, elles peuvent être valorisées, notamment en Autriche qui a une longueur d’avance dans ce domaine.

Monsieur le Ministre, envisagez-vous une évolution de la législation en la matière pour permettre à nos agriculteurs de valoriser ces cendres et ainsi diminuer les coûts d’exploitations ?

D’avance je vous remercie pour votre réponse,
 

Réponse du Ministre P. HENRY

Monsieur le Député, les déchets peuvent être valorisés en agriculture s'ils présentent une valeur agronomique et respectent des valeurs limites en polluants.
 

L'article 13 de l'arrêté du Gouvernement wallon du 14 juin 2001 favorisant la valorisation de certains déchets permet la valorisation de déchets - a l'exception des boues de stations d'épuration - en agriculture via la délivrance d'un certificat d'utilisation.
 

En ce qui concerne les cendres, leurs caractéristiques et leur risque de pollution en cas d'épandage sont très variables en fonction du type de combustible, du type de chaudière, du type de cendres - de fond, de paroi ou volantes - et en particulier pour les cendres de bois, de l'essence de bois, du type de bois - traités, sciure, frais, et cætera - de l'origine du bois - région géographique, bord de route ou forêt - et même de la partie de l'arbre.
 

Sur cette base, il est actuellement permis d'introduire des cendres dans des engrais ou des composts a
destination de l'agriculture, dans le respect de conditions déterminées telles que des teneurs minimales en
éléments fertilisants, des valeurs maximales en métaux lourds, et cætera. Chaque demande est traitée au cas par cas, étant donné la variabilité des caractéristiques des cendres. La valorisation de cendres pures sur les sols agricoles n'est par contre pas autorisée.
 

D'autres voies de recyclage des cendres sont actuellement recherchées par mon administration, notamment via des conventions de recherches, mais il incombe également aux producteurs de cendres de rechercher des voies de valorisation des déchets qu'ils engendrent, afin d'appréhender le processus industriel qu'ils mettent en oeuvre d'une manière globale et en considérant tous les aspects.
 

Réplique du Député JP. BASTIN 

Ne serait-il pas possible d'envisager que le producteur de cendres puisse faire analyser, a prix coûtant, ses cendres ? Si celles-ci répondent aux exigences de qualité, qu'elles ne seraient pas polluantes, ne contiendraient pas des métaux lourds ou autre, pourrait-il alors avoir l'autorisation de les épandre sur ses propres terrains ? Cela pourrait permettre d'avoir une réactivité plus importante a un moindre coût.