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Les biocarburants

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29 avril 2008 | Question orale de M. Herbert GROMMES à M. le Ministre Benoît LUTGEN, Ministre de l'Agriculture, de la Ruralité, de l'Environnement et du Tourisme

M. Herbert GROMMES (cdH)


Monsieur le Ministre,

Les cultures énergétiques, c'est-à-dire les céréales, comme le colza, le froment, l'orge, … qui vont être utilisés pour la production de ce qu'on appelle les « agrocarburants » ou « biocarburants » sont appelés à remplacer en partie les combustibles classiques.

De prime abord, ces biocarburants ont semblé constituer une alternative réelle à l'épuisement des énergies fossiles en contribuant moins au réchauffement climatique.

Mais, selon différentes études menées sur le plan européen et mondial, cette alternative cache également des inconvénients non négligeables sur le plan humain, écologique et économique. D'aucuns parlent d'un « désastre écologique et humanitaire »(The Guardian).

La première conséquence néfaste est l'augmentation à long terme du prix des céréales due notamment à une spéculation accrue sur les marchés mondiaux.

Ainsi les experts de l'OCDE et de la FAO s'attendent à moyen terme à des hausses des prix agricoles entre 20 à 50%. Déjà aujourd'hui, le prix du blé et de l'orge ont pris 70 à 80 %.

Les conséquences peuvent être une importation accrue de céréales, des prix à l'importation plus élevés et une augmentation générale du coût de la vie à l'échelle mondiale. Et ce sont les pays les moins avancés qui seront les plus touchés.

Ensuite, il faudra augmenter le nombre de terres cultivables. Or déjà pour nourrir le nombre de personnes attendu pour l'année 2050, il faudra doubler la production alimentaire, alors que la surface cultivable se raréfie. Sachons que les seules plantes véritablement performantes pour la production des biocarburants sont celles qui poussent dans des pays tropicaux et que l'Europe ne pourra pas faire face à elle seule à une augmentation de l'utilisation des biocarburants, il en résultera une déforestation accrue, première cause du réchauffement climatique et une diminution de la biodiversité.

Vu les conséquences et les déséquilibres dramatiques qui résultent d'un changement en matière de politique énergétique, je voudrais vous demander quelle est l'orientation que vous comptez prendre dans le cadre des énergies renouvelables remplaçant à moyen et long terme les énergies fossiles ?

Car ce qui a été énoncé ici sur l'impact des biocarburants pourrait également s'appliquer, dans une certaine matière, à d'autres produits alternatifs aux combustibles classiques non renouvelables, comme par exemple au bois qu'on utilise de plus en plus dans le chauffage des maisons individuelles.

D'avance, je vous remercie pour votre réponse.


RÉPONSE


M. Benoît Lutgen, Ministre de l'Agriculture, de la Ruralité, de l'Environnement et du Tourisme


L'agriculture a d'abord une vocation alimentaire de qualité et en quantité à l'égard de nos populations.Nous avons ensuite maintenant également un objectif en matière de biocarburants.Jusque là, je pense que tout le monde peut être d'accord.

Il faut ensuite inclure dans la réflexion d'autres éléments comme celui de la réalité belge, mais aussi de la réalité wallonne par rapport aux objectifs européens. Se pose dans ce cadre la problématique de la répartition de ces objectifs.

Replaçons-nous maintenant en juillet 2004 lors de la Foire de Libramont : les betteraviers ont manifesté leur inquiétude par rapport à l'ensemble de la filière du sucre.

Nous avions pris différentes décisions à l'époque.

Nous avons ainsi souhaité mettre en oeuvre les contacts avec l'ensemble des acteurs, y compris des acteurs flamands en vue d'avoir et de défendre une vision commune belge par rapport au niveau européen.

Nous avions également décidé d'envisager la mise en oeuvre de nouveaux débouchés.

La réforme sucrière est intervenue quelques mois plus tard et il convient de souligner que nous sommes parvenus à obtenir des éléments intéressants pour l'économie walllonne, laquelle disposait au départ d'une production importante et d'une filière organisée.

Nous avons défendu l'incorporation la plus forte possible des biocarburants pour autant que ne soit pas mise à mal la production alimentaire.

Par ailleurs, le bio-éthanol produit devait l'être de la manière la plus performante qui soit. À cet égard, deux critères furent retenus, soit la non-utilisation d'énergies fossiles sur le site de Bio-Wanze ainsi qu'un approvisionnement de courte distance, ce qui limite les transports.

Tout cela fut négocié avec le Fédéral.

De tels critères furent retenus mais vous vous souviendrez, à l'époque, une difficulté tenant au fait que le Ministre fédéral Tobback a entendu modifier les critères ainsi négociés. Cela a mis à mal pendant plusieurs mois le projet de Bio-Wanze. Vous vous rappellerez également que nous nous étions étonnés que la Ministre Laruelle ait « laissé passer » ce dossier tel quel.

Le projet put finalement être mis en oeuvre .

Je me permets d'insister sur l'importance de ces critères. Nous sommes ainsi fiers d'avoir une production de bio-éthanol qui sera de haute qualité sur le plan environnemental.

Des défis restent à relever, soit l'obligation d'incorporation dans le chef des pétroliers. Il existe en effet des incitants, mais non de sanction en cas de non-incorporation.

Je tiens à souligner également que j'ai été choqué par les propos de certaines personnalités politiques belges. Ces propos ont créé en effet une espèce de confusion. J'estime au passage qu'ils démontraient une profonde méconnaissance du dossier de Bio-Wanze.

En conclusion, ces propos étaient irrespectueux sur le plan de la réalité environnementale de ce magnifique projet.

Lorsque l'on envisage le développement durable, il faut également envisager l'impact économique et l'impact social.

Ceci étant précisé, nous allons maintenant envisager un plan davantage mondial. Il est en effet important de distinguer les différents plans. Je pense qu'en fonction des différents critères et éléments de la réflexion, nous ne sommes pas intéressés d'importer des matières premières venant de l'autre bout de la planète et ce pour faire fonctionner une usine wallonne. En effet, la meilleure des choses est l'utilisation d'une production locale moyennant le respect de critères environnementaux stricts.

Demeure également le débat sur les terres qui pourraient être mieux travaillées aujourd'hui. Il s'agit d'un débat au niveau européen, mais également au niveau mondial.

Il a été indiqué que les biocarburants étaient reponsables de l'augmentation des prix. Il ne faut pas oublier que d'autres facteurs sont incriminés.

Nous devons privilégier une discussion au niveau européen, voire davantage et défendre dans ce cadre, une production agricole qui puisse s'envisager de manière durable. Nous devrions également nous battre pour que des critères environnementaux équivalents soient appliqués ailleurs dans le monde, ce qui n'est pas encore le cas actuellement, vous en conviendrez.

Mais ce débat dépasse également le cadre des aspects environnementaux et il faudrait prendre le temps d'analyser tous les aspects de cette problématique.

J'insiste sur le fait que l'Europe a un rôle important à jouer en ce domaine.

Je dispose d'ailleurs ici d'un document traitant des différents facteurs concourrant à l'augmentation du prix des produits alimentaires. Ces facteurs sont très nombreux. Les biocarburants constituent un élément parmi ceuxci.


M. Herbert Grommes (cdH)


Je remercie le Ministre pour l'apaisement donné. La première vocation de l'agriculture est l'alimentation. Quand on regarde la promotion des agrocarburants et toute une série d'arguments, il nous faut convenir qu'il importe de viser la performance environnementale.
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