Les conséquences du développement éolien annoncé en Wallonie

Monsieur le Ministre,

Nous y voilà. La cartographie positive traduisant l’objectif de 4.500 Gwh éoliens en respectant les normes du cadre de référence éolien actualisé est enfin disponible. Nous avons en effet pu découvrir dans la presse le découpage de notre Région en 50 lots liés chacun à un productible éolien minimal. Au total, ce ne sont pas moins de 4.555 Gwh qui ont ainsi été répartis fictivement sur notre territoire afin de pouvoir satisfaire à l’objectif ambitieux de production d’énergie éolienne fixé à l’horizon 2020.

La concrétisation de cette cartographie est loin d’être sans conséquence. Ce sont en effet 750 éoliennes que l’on devrait voir fleurir dans les endroits estimés opportuns.
J’aimerais, Monsieur le Ministre, que vous puissiez répondre à certaines préoccupations qui m’animent depuis cette annonce.

Vous me savez sensible à la préservation du cadre de vie de mes concitoyens. En ce sens, je vous ai notamment interpellé à de nombreuses reprises au sujet de la norme de bruit et de la distance minimale à l’habitat. Je souhaiterais donc tout d’abord m’assurer qu’il n’y a pas eu de modifications dommageables aux riverains à ce niveau au sein du cadre de référence éolien. J’ai entendu dire que l’installation des 750 nouvelles éoliennes pourrait peut-être poser problème en matière de respect de la distance minimale à l’habitat et je voudrais vous entendre sur les faits. J’espère également que la nouvelle norme de bruit de 45dBA respectera bien le principe du standstill. Comme je vous l’ai déjà indiqué lors de la commission du 15 janvier, il serait intéressant de réfléchir à la possibilité d’instaurer des comités d’accompagnement des riverains en matière de nuisances éoliennes et ce d’autant plus que la méthode acoustique harmonisée actuellement en cours d’examen n’est pas destinée à encadrer l’exploitation des éoliennes tout au long de leur fonctionnement. J’aimerais recueillir votre avis à ce propos.

Je souhaiterais également vous entendre en ce qui concerne l’impact environnemental du développement éolien. De nombreuses discussions ont déjà pris place au sein de la commission énergie au sujet des économies de CO2 liée à l’énergie éolienne. Lors des auditions relatives à l’éolien ayant eu lieu en date du 4 octobre 2012, le chargé de projet à l’Association pour la Promotion des Energies Renouvelables a indiqué qu’un mégawatt heure éolien permettrait d’éviter environ 400 kilos de CO2. Les représentants de Vent de Raison ont quant à eux insisté sur le fait que cette hypothèse d’évitement n’a jamais été démontrée à ce jour et qu’elle peut être remise en question à de nombreux niveaux. Tout d’abord, le caractère intermittent de la production d’énergie éolienne nécessite l’alimentation des réseaux de distribution par des centrales classiques. Aussi, le travail de lissage et de raffinage de l’électricité éolienne pour la rendre utilisable sur le réseau consomme de l’énergie et produit donc du CO2. Il serait donc plus qu’intéressant, Monsieur le Ministre, que vous fassiez l’éclairage sur le réel atout environnemental du recours aux éoliennes. En effet, même si Edora veut faire croire à un soutien pratiquement unanime de la population à l’éolien, j’ai la conviction que le degré d’acceptabilité est loin d’être aussi optimiste, en témoignent les nombreux avis défavorables et le nombre de recours de plus en plus important. On dépasse très objectivement le phénomène NIMBY et vous ne pouvez pas garder les yeux fermés face à ce constat.

Je vous remercie pour les éléments que vous accepterez de porter à ma connaissance.