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Les menaces sur le TGV belge entre Liège et Cologne

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22 mai 2006 | Question orale de M.Herbert GROMMES à M. le Ministre ANTOINE, Ministre du Logement, des Transports et du Développement territorial

M.Herbert GROMMES


Infrabel chargée des infrastructures de la SNCB a été avertie par les chemins de fer allemands du report sine die des travaux prévus sur le trajet du TGV sur le tronçon entre la frontière allemande et Aachen, principalement dans le tunnel de Busch de 755 m juste après la frontière belge.

Ce tunnel, à double voie, est en très mauvais état et la vitesse y est limitée depuis des années à 40 km/h. Les chemins de fer allemands ont débuté la réalisation d'un nouveau pertuis à simple voie à côté de l 'ancien tunnel qui devrait être terminé pour fin 2007 et permettre ainsi le passage à la frontière du TGV à 160 km/h. Ce pertuis terminé, la Deutsche Bahn proposait de rénover l'ancien tunnel pour rétablir la double voie.

Mais la DB a clairement fait savoir à la SNCB que ces projets sont stoppés, reportés après 2009 sans date précise, les chemins de fer allemands préférant favoriser ses liaisons avec l'Est du pays et la Pologne.

Il faudra donc se contenter du pertuis parallèle et de sa voie unique, où vont se retrouver, sur un tronçon d'environ 1 kilomètre, non seulement les lignes traditionnelles de voyageurs, mais aussi les trains de marchandises et les trains à grande vitesse. L'embouteillage et le non-respect des horaires assurés !

Sans la poursuite des travaux à la frontière allemande,

1. le TGV à la Gare des Guillemins à Liège deviendra un terminus et non pas un arrêt important dans une zone où la multimodalité sera elle aussi dévaluée ;

2. l'axe Paris – Strasbourg - Francfort ou Anvers – Rotterdam - Berlin risquera de prendre le pas ;

3. et les Maastrichtois seront tentés d'aller chercher le TGV à Aix-la-Chapelle sans passer par Liège si la liaison avec l'Allemagne est ralentie.

La Belgique, et notamment la Province de Liège, ont consenti d'importants efforts pour participer à ce fabuleux projet du train à grande vitesse.

Comment comptez-vous réagir, Monsieur le Ministre face à une telle situation qui présente pour notre Région les trois réels dangers énoncés ci-dessus ?

Je vous remercie.

REPONSE


M. le Ministre Antoine


Bien qu'il s'agisse d'une compétence fédérale, je me suis toujours montré attentif à la situation du chemin de fer en Région wallonne.

Dès que j'ai eu connaissance par la presse de la situation évoquée, j'ai aussitôt interrogé les responsables d'Infrabel, la société gestionnaire des infrastructures ferroviaires du Groupe SNCB.
Infrabel me confirme que les Chemins de Fer allemands doivent faire face à une réduction substantielle des budgets mis à leur disposition par les autorités allemandes. La Deutsche Bahn se voit donc contrainte de ralentir ou de reporter plusieurs projets d'infrastructures.

La modernisation du tunnel de Busch fait partie de ces projets retardés. Des aménagements temporaires sont cependant maintenus et, fin 2007, un pertuis provisoire à voie unique sera aménagé en parallèle du tunnel. La vitesse autorisée dans ce pertuis sera de 80 km/h. Cette solution transitoire ne remet pas en cause la modernisation du tunnel de Busch, mais elle devra sans doute durer plus longtemps qu'initialement envisagée.

Des rencontres entre les responsables d'Infrabel et leurs homologues allemands sont prévues dans les prochaines semaines afin d'examiner ce dossier et dégager des solutions.
Toutefois, Infrabel m'informe aussi que les conséquences de ce report sur les performances de la liaison Thalys entre Liège et Cologne sont marginales. En effet, la perte de temps subie, en passant par le pertuis plutôt que par le tunnel modernisé est estimée à une minute seulement. Par comparaison, la mise en service complète des infrastructures belges en décembre 2008 permettra un gain de temps de 37 minutes entre Bruxelles et Cologne (101 minutes au lieu de 138 aujourd'hui).
Par ailleurs, la régularité des trains ne devrait pas être perturbée par l'utilisation du pertuis à voie unique.

Selon Infrabel, en effet, quatre trains par heure seulement circulent sur cet itinéraire, un trafic qui n'est pas de nature à mettre en péril la régularité des trains concernés.

M. Herbert Grommes (cdH)


Je remercie le Ministre pour sa réponse claire et il est évident qu'un ralentissement d'une minute ne porte pas préjudice.
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