L’impact du SMOT sur la Grande Région

Monsieur le Ministre,

Un schéma stratégique de mobilité transfrontalière est en train d’être négocié par la Région wallonne et le Grand-Duché de Luxembourg. Il a pour objectif de rationaliser la mobilité transfrontalière et de favoriser le recours aux alternatives à la voiture.

Une étude a été réalisée qui propose des mesures concrètes pour donner vie au SMOT. Cependant, ce texte sera examiné et si nécessaire amendé par un comité de suivi.

Parmi les mesures, nombre d’entre elles faciliteront la vie des wallons et des wallonnes : la mise en place de 18 bus par jour par exemple entre Arlon et Belval et surtout la réduction des tarifs pour les navetteurs belges qui travaillent au Grand-Duché et qui prennent le train.

Un projet pose cependant un important problème : celui du Park & Ride de 1500 places qui devrait être construit à Rodange. Actuellement, beaucoup de travailleurs prennent le train à Virton pour gagner le Grand-Duché. Je crains, comme de nombreux autres mandataires de notre province, que cette mesure n’ait un impact dommageable d’une part sur le trafic en direction de Rodange et d’autre part sur l’avenir même de la gare de Virton. On connaît les difficultés de la SNCB et sa manie d’essayer de s’en sortir en s’appuyant sur les zones rurales. Si la fréquentation de la gare de Virton baisse de manière prononcée, il est possible que la SNCB réagisse par une fermeture. Ce qui exclurait encore un peu plus la province du Luxembourg d’un réseau de transport en commun. Cela serait pour le moins paradoxal dans le cadre de la négociation d’un accord stratégique de mobilité transfrontalière.

En tant que Ministre de la Grande Région, avez-vous pris connaissance de cette étude ? Qu’en pensez-vous ? Quel est votre avis concernant le Park & Ride de Rodange ? Des membres de votre cabinet ont-ils été invités à donner leur avis au cours des prochains comités de suivi ? Si oui, quelles seront leurs recommandations au sujet du Park & Ride de Rodange ?

Je vous remercie

Réponse du Ministre R. COLLIN le 25/03/2016

Le SMOT, « Schéma stratégique de mobilité transfrontalière Luxembourg-Wallonie », relève des relations bilatérales entre le Luxembourg et la Wallonie et non de la dimension multilatérale et interrégionale qui prévaut dans la dynamique de la Grande Région. Il a été négocié entre le Ministre luxembourgeois François Bausch et les Ministres wallons Maxime Prévot et Carlo Di Antonio. C’est donc à ces derniers que devrait s’adresser toute question y relative.

La présente question m’est adressée en ma qualité de Ministre délégué à la Représentation à la Grande Région, en ce qu’elle vise dans son intitulé l’impact du SMOT sur la Grande Région. Cependant, son contenu ne correspond pas à son intitulé, puisqu’il porte seulement sur les répercussions possibles du projet de Park & Ride à Rodange sur la desserte ferroviaire entre le Sud-Luxembourg belge et le Grand-Duché et se limite donc à la stricte relation bilatérale Wallonie-Luxembourg.

Comme Ministre de la Ruralité, comme Luxembourgeois, je suis bien entendu très sensible à la défense du rail en zone rurale dans cette région du Sud-Luxembourg belge, avec ses nombreux travailleurs transfrontaliers.

Le rail dépend du Gouvernement fédéral, qui n’est pas signataire du SMOT.

Néanmoins, la SNCB et Infrabel sont représentés dans son Comité d’exécution, ce qui permet le dialogue. Dès lors, tant au sein de ce Comité que dans les contacts que nous aurons avec la Ministre Galant, nous veillerons à ce que l’offre SNCB soit maintenue à son niveau sur la ligne concernée. De même, nous exigerons l’amélioration globale des liaisons avec le Luxembourg, spécialement sur la ligne 162, dans le cadre des prochaines négociations sur le futur plan de mobilité SNCB.

La principale vertu du SMOT consiste dans la mise en place, avec le Comité, d’une structure permanente entre toutes les autorités et tous les organes concernés. C’est dans ce cadre que l’impact projet Park & Ride de Rodange doit être suivi et discuté. De plus, le SMOT sera présenté et discuté, à l’échelle de la Grande Région, lors du colloque « Mobilité en Grande Région » organisé à Arlon le 3 juin prochain.

Enfin, s’agissant de Grande Région, nous examinerons également la possibilité d’étendre le SMOT à d’autres partenaires, en bi- ou multilatéral, de façon à structurer le dialogue sur la mobilité à l’échelle grand-régionale.