L’indicateur relatif au capital économique
17 octobre 2016 | Question écrite de I. STOMMEN au Ministre-Président MAGNETTE - Réponse disponible
Monsieur le Ministre,
Dans une question du 15 juillet 2015, votre collègue le Ministre Marcourt, répondait, en ce qui concerne le développement d’indicateurs économiques nouveaux différents du PIB, que l’indicateur de capital économique « vise à mesurer le stock de richesses à un moment et non le flux, à la différence du PIB qui mesure la richesse produite durant une période donnée. C’est donc un indicateur qui vise à prendre en compte l’aspect durable de notre production. ». Cet indicateur étant développé par l’IWEPS, le Ministre Marcourt répondait également : « L’élaboration finale ainsi que la publication de cet indicateur […] sont de la responsabilité de l’IWEPS. Je rappelle que c’est le Ministre-Président qui assure la tutelle sur cet organisme. ». Fin de citation.
Monsieur le Ministre, ceci appelle les questions suivantes :
1. Où en est l’IWEPS dans l’élaboration finale de cet indicateur ?
2. Quand seront publiés les premiers résultats de cet indicateur ? La deadline de « fin du premier semestre 2016 » mentionnée par votre collègue le Ministre Marcourt sera-t-elle respectée ?
D’avance, je vous remercie.
Réponse du Ministre-Président P. MAGNETTE le 17/11/2016
Dans le cadre du Plan Marshall 2.vert, le Gouvernement a chargé l’IWEPS de développer un système d’indicateurs complémentaires au PIB. Cette mission participe à la construction d’un cadre conceptuel, méthodologique et statistique pour élaborer un système d’indicateurs apte à dresser un état des lieux des performances économiques et du progrès sociétal en Wallonie.
En novembre 2012, le Gouvernement a décidé de retenir en priorité cinq indicateurs phares et a chargé l’Institut de les développer :
1) un indice de situation sociale (ISS), qui s’appuie sur deux indicateurs : un indicateur d’état de la société et un indicateur d’état des déséquilibres et des inégalités socio-économiques ;
2) un indice de bien-être ;
3) l’empreinte écologique et la biocapacité ;
4) un indice de situation environnementale (ISE), qui s’appuie sur deux indicateurs : un indicateur d’état des composantes de l’environnement et un indicateur de l’impact sur la santé humaine de l’état de ces composantes ;
5) et un indicateur de capital économique, qui est l’objet de cette question… et qui est le seul à ne pas être encore opérationnel.
En effet, à la fin 2015, l’IWEPS a décidé de concentrer ses ressources de mesure et d’analyse de l’économie régionale sur le premier « Rapport sur l’économie wallonne » paru en février 2016 et de reporter à un prochain exercice la publication des premiers éléments de l’indicateur de capital économique, soit dans le courant du premier semestre de 2017 (volet investissements/capital physique).
Le Ministre Marcourt ne s’est donc pas trompé lorsqu’il évoquait ces délais en juillet dernier.
Je tiens, pour ma part, à attirer l'attention sur le fait qu’en dépit de ce report, le nouveau rapport économique publié a contribué significativement à une meilleure connaissance de la situation économique structurelle de la Wallonie ; ce qui est également un objectif de l’indicateur de « capital économique ».
Pour ce qui est des délais de publication de l’indicateur « complet », on peut raisonnablement tabler sur une intégration de ses résultats lors de l'actualisation de juin 2018 des indicateurs complémentaires au PIB.
Cela peut paraître long, mais les premières étapes de la réflexion alimenteront les travaux de l’Institut, ce qui permettra déjà d’enrichir nos approches et notre compréhension de l’économie wallonne, dès l’année prochaine.
Il faut cependant accepter le travail de sédimentation qu’impose la constitution de nouveaux indicateurs et qui est inhérent à toute innovation complexe dans le domaine des statistiques.
Pour donner néanmoins un avant-goût, je puis confirmer que la mesure de « capital économique » envisagée par l’IWEPS privilégiera des mesures de stocks, plus adaptées à la prise en compte de la soutenabilité que les mesures de flux. Ces mesures devraient éclairer plusieurs dimensions, allant du capital physique au capital financier, en passant par le capital humain et intangible.
Pour conclure, je dirai donc que je partage l'enthousiasme de l'honorable membre face au développement de ce nouvel indicateur qui devrait représenter une avancée majeure dans le domaine de l'analyse macroéconomique régionale, et que je veillerai personnellement à son bon aboutissement.
