L’interdiction de transports aériens de courtes distances

Monsieur le Ministre,

La seconde chambre du Parlement néerlandais vient d’adopter une résolution appelant le gouvernement néerlandais à faire disparaître progressivement les vols de petites distances, dits « sauts de puce », et de les remplacer par des connexions ferroviaires nettement moins polluantes.

On se souviendra, qu’en Wallonie, l’un de vos prédécesseurs, André Antoine, s’était déjà opposé à des vols de ce type, notamment lorsque des vols entre les aéroports de Charleroi et Liège avaient été évoqués.

Dans le cadre de la réduction des émissions de CO², les alternatives aux modes de déplacement les plus polluants doivent être développées afin de permettre de proposer à nos concitoyens des alternatives économiquement et écologiquement plus intéressantes.

Monsieur le Ministre :

- Une réflexion est-elle menée dans le cadre de la concertation intra-belge afin de faire disparaitre à terme ce type de vols ? Si oui, en-dessous de quelle distance et avec quels aéroports belges et limitrophes ?
- Les aéroports régionaux sont-ils particulièrement concernés par ce phénomène ?

Je vous remercie,

Réponse du Ministre CRUCKUE le 17/04/2019

Un précédent existe en effet en Région wallonne de par la décision du Ministre wallon André Antoine du 31 octobre 2006, qui avait interdit le vol intérieur envisagé par la compagnie Jet4You, entre l’aéroport de Charleroi et l’aéroport de Liège, ayant pour destination finale Casablanca.

Depuis lors, et fort heureusement, il n’y a plus été question de vols réguliers entre Liège et Charleroi.

Les mouvements de type « sauts de puces » ne concernent pas les vols passagers provenant de Charleroi Bruxelles-Sud ou Liège. En ce qui concerne les pays frontaliers, seule la France est desservie à partir de l’aéroport de Charleroi. Ces vols ont pour destination des villes du sud de la France, la plus proche étant la Rochelle qui est à plus de 750 km de l’aéroport de Charleroi. La desserte ferroviaire pour ces destinations est généralement compliquée. Les vols passagers charters à partir de Liège sont peu nombreux et desservent le sud de l’Espagne, les Canaries, le Maroc, la Tunisie, la Grèce et la Turquie.

Aucune liaison régulière, pouvant être utilisée par des passagers, n’existe entre Charleroi Bruxelles-Sud/Liège et Zaventem. S’il y a bien quelques mouvements entre ces aéroports, il s’agit principalement de vols de mise en place, s’effectuant sans passager à bord, excepté les membres d’équipage.

Ces quelques mouvements de mise en place sont rendus parfois nécessaires par le fait qu’un aéronef a besoin d'être déplacé d'un aéroport à un autre sans passagers et sans fret à la fin de la journée d'exploitation afin de respecter l'horaire de la journée suivante (atterrissage à Charleroi et décollage depuis Zaventem le lendemain).

Il est à préciser également que ces quelques mouvements s’effectuent en toute conformité avec la législation.

L’aéroport de Liège effectue aussi quelques rares vols épisodiques de positionnement d’avions cargo de ou vers Maastricht.

Bien qu’ils soient peu bruyants et consomment moins de carburant vu leur faible charge, ils doivent rester limités et il convient en effet de sensibiliser plus que jamais les compagnies aériennes à cette problématique.

En ce qui concerne le réseau européen Express de TNT/Fedex, il relie Liège aux principales bases de Fedex parmi lesquelles les capitales européennes.

Par ailleurs, l’aéroport de Liège, avec Alibaba, utilise toutes les synergies possibles entre les différents modes de transport. La preuve en est avec le lancement récent d’une ligne de train régulière entre Liège et la Chine via la Russie. La plateforme « rail/air » à proximité immédiate de l’aéroport est un atout majeur de l’aéroport qui doit être développé, en particulier avec le projet CAREX.