La castration des porcelets

Monsieur le Ministre,

La castration des porcelets est toujours réalisée en Belgique pour prévenir l’apparition d’une « odeur de verrat » et éviter le développement des comportements agressifs des animaux. Les consommateurs rejettent en majorité cette pratique de castration. De nombreuses chaines de magasin refusent de vendre des porcelets castrés. En 2010, les éleveurs européens se sont engagés à mettre fin à cette pratique dès 2018. Des solutions alternatives sont donc recherchées et en voie de finalisation.
Monsieur le Ministre,

Vous avez récemment déclaré que selon vous l’interdiction de la castration telle qu’elle se pratique aujourd’hui devrait être une décision prise au niveau européen. Vous avez ajouté qu’au vu des études en cours, l’interdiction des pratiques en vigueur n’interviendrait sans doute pas en 2018 (Réponse à la question de ma collègue Véronique Waroux en mars 2017).
Pourquoi pensez-vous que la Région Wallonne ne peut pas prendre la décision d’interdire la castration des porcelets ou rendre l’analgésie systématique obligatoire dans les délais évoqués en 2010? D’autres pays européens n’ont-ils pas déjà avancé- seuls- sur ce sujet ? Lesquels ?
Lorsque vous faites référence à une évaluation des études en cours sur le sujet qui devrait avoir lieu dans le courant du second trimestre 2017, à quelles études et à quels partenaires de recherches faites-vous allusion ?

Si la plupart des supermarchés refusent de commercialiser des porcs castrés n’est-ce pas parce que les éleveurs wallons ont de moins en moins recours à la castration? Pouvez-vous rappeler quelles chaînes de supermarché refusent de vendre des porcs castrés en Wallonie ? Ces porcs viennent-ils d’élevages wallons ? Dans l’affirmative, comment les enseignes de supermarchés qui ne vendent que des porcs entiers ont-elles alors contourné les problèmes évoqués plus haut (odeur et agressivité) ?

Je vous remercie

Réponse du Ministre C. DI ANTONIO le 30/06/2017

Il existe depuis 2010 une déclaration européenne qui envisage la transition vers les différentes alternatives possibles à la castration des porcelets. Cette déclaration a été cosignée par divers représentants du secteur porcin européen, des associations de protection des animaux et des instituts de recherche. Il est prévu, dans ce document, qu’on interdise la castration à partir de 2018 à condition de disposer d’options fiables.

Plusieurs alternatives à la castration des porcelets font toujours l’objet de recherches poussées. Ainsi, on peut citer :
- la mise en œuvre d’une détection des carcasses imprégnées par l’odeur de verrat au moment de l’abattage ;
- l’utilisation de techniques d’élevage de mâles entiers (de manière à gérer leur agressivité qui entraîne notamment des blessures) ;
- la sélection de lignées de porcs moins sensibles à cette odeur.

Ainsi, aujourd’hui, les alternatives sont soit de type chimique. Un vaccin comme disent certains, mais en fait, c'est un produit qui permet de remplacer la castration dite mécanique. Soit une alternative plus nouvelle, plus récente, mise en avant, est celle de l'utilisation d'une alimentation bien spécifique. C'est une entreprise wallonne qui est à la pointe sur cette solution.

À cet égard, il est important de souligner que les recherches sur le régime alimentaire des porcs commencent à donner de bons résultats. Il apparait cependant que ces techniques ne permettront pas de garantir que la totalité des animaux sera sans odeur. La solution sera certainement d’associer plusieurs des techniques visées.

Le principe est de faire, dans le second semestre 2017, l'évaluation de toutes les possibilités pour que le secteur puisse respecter l'engagement qui a été le sien, qu'en 2018, cesserait la castration des porcelets. Il est possible d’atteindre cet objectif. En Belgique, on est relativement avancé sur le sujet, peut-être d'ailleurs un peu plus en Wallonie qu'en Flandre où il y a une agriculture qui est très attentive à ce sujet.

Aussi, la gestion de la douleur par analgésie avant l’âge de 7 jours existe déjà en Wallonie par exemple en production biologique ou pour certaines productions en qualité différenciée. Ces types d’élevage sont favorisés en Wallonie. Il faut ainsi envisager les avancées du secteur en Wallonie et participer au développement d’un élevage wallon soucieux du bien-être animal et qui puisse être durable.