La reprise de Durobor

Monsieur le Ministre,

Deux candidats repreneurs se sont manifestés pour la reprise de Durobor. Si l’un des deux n’a marqué son intérêt que pour la partie « décoration », la seconde offre est particulièrement marquante dès lors que celle-ci porte tant sur la production que sur la décoration, et vise, selon la presse, « un État souverain du Golfe persique, en partenariat avec une société privée spécialisée dans ce type de projet ».

Selon la direction de la Sogepa, l’investisseur viendrait avec un projet solide. « Associé à un plan d’investissement majeur dans l’outil, ce projet repose sur une stratégie de long terme dont l’ambition est de faire de Durobor un leader mondial dans son secteur ».

Selon L’Echo, le candidat « s'engagerait par ailleurs à couvrir la moitié des coûts nécessaires à l'arrêt progressif du four. L'objectif est de pouvoir redémarrer celui-ci après une période de plus ou moins trois semaines ». Les syndicats accueillent favorablement cette annonce, qui permettrait de mettre le four à l'arrêt sans dommage, pour être remis en route par la suite.

A ce jour, l’identité du candidat ne semble pas avoir été dévoilée. Selon la presse, le candidat serait arrivé la semaine du 17 juin sur le site de Soignies.

- Un accord a-t-il été conclu ? Le cas échéant, sur quoi porte-t-il ?
- L’identité du repreneur peut-elle être dévoilée ? Quel est l’Etat souverain concerné et de quelle société s’agit-il ?
- La reprise concerne-t-elle bien les deux activités de l’entreprise, à savoir la production et la décoration ?
- L’ensemble des 150 travailleurs pourront-ils être repris dans l’hypothèse où cette offre aboutit ?
- Dans la négative, les négociations avec le premier candidat qui s’était manifesté (uniquement pour la partie décoration) se poursuivent-elles ? Cette hypothèse reste-t-elle crédible ? Le cas échéant, pouvons-vous donner davantage de détails sur la portée des négociations relatives à cette offre ?

Je vous remercie.

Réponse du Ministre P.-Y. JEHOLET le 18/07/2019

Ma réponse tient compte des dernières évolutions du dossier qui sont intervenues après la date d’envoi de la question de l’honorable membre.
En effet, en l’absence de perspectives de reprise des activités de Durobor à court terme, ce 12 juillet 2019, la SOGEPA a pris la décision d’arrêter l’alimentation du four.

Pour rappel, à la suite de la faillite de Durobor Glassware le 3 mai dernier, et afin de maximiser les chances de reprise, la SOGEPA, via Durobor Real Estate qui est propriétaire des murs et des principaux actifs d’exploitation, avait décidé de maintenir provisoirement le four en état de fonctionnement. En raison des coûts liés au maintien du four en état de fonctionnement, cette situation ne pouvait qu’être temporaire.

La SOGEPA a privilégié les contacts avec les candidats repreneurs dont le projet visait la reprise de l’ensemble de l’activité industrielle. En parallèle, des contacts ont eu lieu avec un candidat belge pour un projet lié à la seule activité de décoration.

Ceci a permis d’avoir des contacts avec plusieurs acteurs et d’entamer des discussions avec trois candidats dont un fonds d’investissement lié à un pays du Moyen-Orient, un acteur industriel européen et un fonds privé d’investissement israélien.

Toutefois, à ce jour, la SOGEPA ne dispose pas d’élément suffisant permettant d’attester de la crédibilité du projet du candidat du Moyen-Orient. Malgré une série d’échanges avec lui, des informations fondamentales, en ce compris le plan industriel et les intentions à l’égard des clients et du personnel, sont toujours attendues par la SOGEPA. Dans ce contexte, il était difficile de justifier de continuer à exposer les dépenses importantes qu’implique le maintien en activité du four.

Dans la mesure du possible, l’arrêt du four se fera dans le cadre d’une procédure qui n’hypothèque pas un éventuel redémarrage. L’arrêt du four ne marque donc pas la fin de la recherche d’un candidat repreneur.

La SOGEPA reste également ouverte aux discussions avec le candidat belge pour un projet lié à la seule activité de décoration, ce en tant que propriétaire du foncier.

Enfin, je rappellerai que les moyens régionaux consacrés au soutien de l’activité de Durobor à Soignies, dans le cadre des projets de reprise successifs, sont particulièrement importants. L’effort des pouvoirs publics doit maintenant se concentrer sur l’accompagnement des travailleurs et la réaffectation du site, le tout en maintenant une attention à la recherche (de plus en plus incertaine) d’un repreneur.