Le massif forestier de Saint-Hubert

Monsieur le Ministre,

Alors que l’on pensait le débat sur l’affectation des bois communaux de Nassogne clôt, suite à la décision de la commune de mettre en location les lots de chasse convoités pour le développement du projet Nassonia, on apprenait la semaine dernière qu’un collectif composé de personnes de Pro-Nassonia et de chasseurs adeptes d’une chasse éthique a obtenu, à un prix largement au-dessus de la moyenne, le lot de chasse couvrant la zone sur laquelle Eric Domb souhaitait développer son projet.

D’après certaines déclarations, ceci constituerait une première étape d’un projet plus vaste englobant tout le massif forestier de Saint-Hubert.

Monsieur le Ministre :

- Le collectif indique souhaiter développer une chasse « éthique » privilégiant la chasse à l’affût ou au pirsch. Il indique également souhaiter développer certains projets pensés par le groupe Pro-Nassonia tels la création d’un label « gibier éthique » et des activités touristiques autour de la chasse. Avez-vous pu prendre connaissance de ces projets ? Selon quels critères ce label pourrait-il être créé et surtout reconnu ?
- Plus globalement ce projet ne vient-il pas contrarier celui que vous proposiez sur le domaine de Saint-Michel Freÿr ?
- On évoque maintenant des démarches d’Eric Domb auprès du gouverneur de la Province du Luxembourg afin d’englober l’ensemble du massif forestier de Saint-Hubert. Avez-vous connaissance de ce projet ? Comment va-t-il s’articuler avec le projet de Saint-Michel Freÿr ?

Je vous remercie,

Réponse du Ministre R. COLLIN le 07/06/2017

Le conseil communal de Nassogne a proposé la location du droit de chasse sur son territoire à partir du 1er juillet 2017, pour une durée de 9 années consécutives. Il appert que, parmi les lots concernés, figure le territoire sur lequel avait été envisagé le projet « Nassonia ». Il ne m’appartient pas de juger les conditions contractuelles du cahier des charges établi par la commune de Nassogne qui a toute liberté pour les imposer, ni les futurs titulaires du droit de chasse de ces lots.

Comme déjà expliqué, l’Université de Liège – Gembloux Agro-Bio Tech a mis au point une méthodologie permettant d’identifier les massifs forestiers susceptibles d’accueillir un projet de renaturation de la forêt accompagnée d’une valorisation par un tourisme diffus.

J’ai déjà exprimé mon intérêt dans ce contexte pour le massif de Saint-Michel Freyr.

Mon ambition est de poursuivre l’objectif d’un projet autour d’une gestion différenciée d’un massif forestier et, essentiellement, de mettre en exergue le travail réalisé par le Service public de Wallonie et le Département de la Nature et Forêts, sur une forêt publique domaniale. Un des buts premiers est de sensibiliser le plus grand nombre aux défis liés à la préservation de la biodiversité, dans un contexte d’érosion de cette dernière.

Afin d’en faire une véritable vitrine, ce travail devrait être renforcé à l’aide de partenaires, afin de doter la Wallonie d’un site géré de façon encore plus innovante dans l’évolution des espèces et des habitats naturels. Ce territoire devra aussi être un laboratoire pour la recherche scientifique, tant sur les espèces et les habitats, mais aussi permettre un accès touristique raisonné, afin d’en faire partager le caractère exceptionnel au plus grand nombre de nos concitoyens ou visiteurs.

Afin d’y parvenir, mon administration et mon cabinet travaillent à préciser le territoire où cette expérience pilote pourra être lancée et définir un appel à candidature, afin de faire respecter des balises strictes pour les différents partenariats à venir.