Le projet Life-Elia et l’implication des GRD

Monsieur le Ministre,

Le projet Life-Elia a pour objet de restaurer la biodiversité sur plus de 155 km de couloirs tracés par les lignes électriques à haute tension. Les deux lignes à haute tension cisaillent de nombreuses communes wallonnes. Depuis fin 2011, là où on avait l’habitude de couper tout ce qui dépassait, la nature retrouve peu à peu ses droits.

Ce projet a d’ailleurs reçu un prix européen récompensant des projets de restauration de la biodiversité. Deux associations ont reçu le soutien de l’Europe, de la Région wallonne et du GRD Elia afin de mettre en place ce projet. Il s’agit là d’une opération utile, rentable, et positive pour notre nature et notre biodiversité.

Monsieur le Ministre, la fin du Life-Elia est prévu pour 2017, que se passera-t-il ensuite ? D’autres projets de ce type sont-ils à l’étude pour le reste du réseau ? Etes-vous en contact avec les GRD sur le sujet ? Ce projet déborde des frontières de la Wallonie. Y a-t-il sur ce point un échange de bonnes pratiques avec nos voisins ?

Enfin, a-t-on aujourd’hui un retour, des résultats de ce projet en termes de restauration de la biodiversité ?

Je vous remercie, Monsieur le Ministre

Réponse du Ministre R. COLLIN le 01/02/2016

Débuté en septembre 2011 et d'une durée de cinq ans, ce projet est cofinancé par :

- la Commission européenne,
- Elia (gestionnaire du réseau de transport d'électricité en Belgique),
- RTE (gestionnaire du réseau de transport d'électricité en France),
- la Wallonie.

L'objectif est de transformer les emprises forestières des tracés de lignes à haute tension en corridors écologiques en Belgique et en France. Les actions de restauration visent à mettre en place des pratiques innovantes pour la gestion de ces couloirs verts en forêt. Ces couloirs permettent la restructuration du réseau écologique.

Dès le début du projet, Elia s’est engagé à gérer durablement les restaurations du LIFE, qui portent aujourd’hui sur 1/3 du réseau Haute Tension en forêt. Dans ce souci de continuité, l’équipe du LIFE forme d’ailleurs le personnel d’Elia, prépare des plans de gestion des dessous de lignes en forêt publique et privée et veille au transfert des données cartographiques.

Suite aux résultats déjà engrangés et aux retombées positives (économiques, sociales et environnementales)que dégage l’analyse coûts-bénéfices, Elia étudierait même les moyens à mettre en œuvre pour étendre au reste du réseau en forêt les techniques mises en œuvre par le LIFE. Deux tiers du réseau resteraient à restaurer après les 155 kilomètres du LIFE.

En termes de résultats, le projet a mis en place des suivis d’indicateurs biologiques et économiques. Des espèces de libellules, papillons, batraciens retrouvent des habitats favorables et des voies de dispersion importantes. À deux ans de l’échéance du projet, l’équipe LIFE engrange les résultats suivants :
* 37 hectares d’habitats naturels (au sens des Directives N2000) ont été restaurés, doublant quasiment, l’objectif initial de 20 hectares ;
* 44 hectares ont été contractualisés à des agriculteurs locaux pour une gestion par fauche ou par pâturage ;
* 175 hectares de lisières étagées ont été plantés ou restaurés ;
* 14 hectares de vergers conservatoires (pommiers et poiriers sauvages) ont été plantés, en partenariat avec le Comptoir à graines de Marche-en-Famenne ;
* plus de 100 mares ont été creusées.

Le projet LIFE Elia comporte un volet important d’information et de sensibilisation des autres gestionnaires de réseaux des 28 États membres. En juin 2015, 40 personnes de 17 pays européens sont même venues passer deux jours en Wallonie pour visiter les réalisations et partager les résultats d’une analyse comparative des coûts de la gestion classique de la végétation et celle induite par les actions du LIFE.

Outre son partenariat avec RTE pour les 7 sites sur le territoire français , le LIFE Elia a d’ailleurs une convention de partenariat avec les opérateurs portugais (REN) et allemand (Tennet) pour les aider à tester ces méthodes alternatives sur des sites pilotes.