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Les mesures de l’impact réel de l’agriculture wallonne sur la production de gaz à effets de serre

11 février 2019 | Question écrite de Fr. DESQUESNES au Ministre COLLIN - Réponse disponible

Monsieur le Ministre,


La semaine dernière Greenpeace présentait les résultats de son étude sur l’impact environnemental de la production de viande en Belgique.

Comme un agriculteur interrogé le constatait cette étude met surtout en avant la pertinence du modèle prôné par la Wallonie depuis de nombreuses années. L’analyse des données reprises dans l’étude montre que les déséquilibres mis en exergue dans l’étude sont principalement constatés en Flandre, en particulier dans le secteur porcin et dans le secteur avicole. Depuis de nombreuses années, la Wallonie a orienté sa politique agricole vers une système familial, poursuivant les objectifs suivants :


1° favoriser la réalisation du droit à une alimentation adéquate en garantissant un approvisionnement en aliments de qualité et en quantité suffisante (…);
2° permettre aux agriculteurs d'accéder à un revenu décent (…);
3° préserver et améliorer l'environnement et la biodiversité et lutter contre le changement climatique (…);
Les résultats de l’étude menée par des chercheurs de Gembloux Agro-Bio Tech dans une exploitation située à Dorinne, commune d’Yvoir, tend à démontre que le bilan d’émissions de gaz à effet de serre de notre agriculture liée au sol serait neutre.

Monsieur le Ministre :
- Avez-vous pu prendre connaissance de l’étude de Greenpeace et de ses différents scénarii ? Disposez-vous d’un bilan précis de l’impact de l’agriculture wallonne sur le climat ? Quels sont les objectifs particuliers assignés au secteur agricole wallon en terme de lutte contre le réchauffement climatique ?
- Quels sont les outils de monitoring des différentes pratiques culturales et d’élevage qui permettent de faire évoluer positivement le bilan des gaz à effets de serre de nos filières? Concrètement, quels sont les outils au service des agriculteurs wallons ?
- Comment pouvons-nous favoriser une meilleure adéquation entre nos outils de politique agricole et nos objectifs de réduction des gaz à effets de serre ?
- Comme l’indiquait le Collège des producteurs, il est important d’expliquer au grand public les caractéristiques de l’agriculture wallonne et éviter une nouvelle mise en cause de notre modèle agricole. Envisagez-vous de communiquer sur le sujet ?

Je remercie d’avance, Monsieur le Ministre, pour ses réponses.

 

Réponse du Ministre R. COLLIN le 28/02/2019

Comme je l’indiquais en Commission du 11 février, Greenpeace a lancé une polémique plutôt que d’ouvrir le débat sur les conséquences environnementales des pratiques actuelles d’élevage. Si le rapport passe en revue les cinq grandes productions animales présentes en Belgique : bovins viande, bovins lait, porcs, volailles et œufs en termes de production, consommation et émission de gaz à effet de serre (GES), toute la communication semble être axée sur le scénario le plus extrême : agriculture 100 % bio, production ramenée au niveau de la consommation et donc, fin des exportations et enfin, réduction importante de la consommation de protéines animales et, en premier lieu, de viande à 27 grammes/habitant et par jour. La réalisation de ce scénario se traduirait par une réduction apocalyptique de l’élevage en Belgique.

Si le rapport apparaît en premier lieu très documenté avec un nombre impressionnant de graphiques, figures et tableaux, il ne manque pas de susciter de très nombreuses questions par exemple le fait de passer sous silence la fixation de carbone dans les sols de prairie, au motif que les études à ce sujet divergent. Un point positif : le rapport fait clairement ressortir les différences de productions animales entre Flandre et Wallonie et le caractère nettement plus extensif de la production wallonne. On ne peut pas comparer une production liée au sol et extensive comme l’est l’agriculture wallonne avec d’autres modes de production et d’élevage tels qu’il en existe outre-Atlantique et dans d’autres pays européens.

Une lecture simpliste des chiffres des émissions de gaz à effet de serre (GES) peut conduire à des conclusions étonnantes :
- l’élevage intensif produit le moins de GES/kg par produit animal et devrait donc être privilégié ;
- le ruminant apparaît comme principal émetteur de GES. Par contre, il entre beaucoup moins en concurrence avec sa nourriture que les porcs et la volaille qui consomment des graines qui peuvent rentrer dans l’alimentation humaine ;
- les rapports des scientifiques mondiaux placent l’élevage comme deuxième principale source d’émission des gaz à effets de serre, juste après le secteur du transport. En fait, ces chiffres peuvent être remis en cause, car les méthodes de calcul diffèrent. D’un côté, une prise en compte de l’entièreté du cycle de vie de l’élevage. De l’autre, la prise en compte des GES émis uniquement par les pots d’échappement du parc circulant.

Par ailleurs, les chiffres diffusés au niveau mondial ne traduisent pas la réalité de la Wallonie. Selon les derniers chiffres de l’Agence wallonne de l’air et du climat (AWAC), l’agriculture (toutes filières confondues) contribuerait pour seulement 13 % des émissions wallonnes de GES, bien derrière les secteurs du transport (25 %) et de l’industrie (30 %). Abolir l’élevage en Wallonie n’aurait qu’un faible impact sur la réduction des émissions de GES.

Nos prairies constituent de véritables puits de carbone, favorables à l’environnement. En Région wallonne, 60 à 80 % de la ration d’un bovin est constituée d’herbe. Dans les zones non cultivables (telles que l’Ardenne), les prairies sont les seules « cultures » possibles et les ruminants (bovins, ovins et caprins) sont les seuls capables de transformer l’herbe, non comestible et non digestible pour l’homme, en lait et en viande. Plusieurs études démontrent les bénéfices environnementaux des prairies et des zones herbeuses : biodiversité plus grande, diminution de la sensibilité des sols à l’érosion et meilleure filtration des eaux. La diversité des espèces de fleurs favoriserait également les populations de pollinisateurs, qui jouent un rôle très important dans la fécondation des plantes. De plus, les prairies wallonnes ont la capacité d’absorber 1,6 tonne de carbone par hectare, ce qui compense les émissions de trois ruminants (étude de l’ULg, Gembloux menée en conditions réelles à Dorinne).

L’élevage wallon inscrit dans la durabilité. De plus en plus d’éleveurs wallons mettent en place dans leur exploitation des stratégies visant l’autonomie alimentaire basée sur l’herbe selon une approche écologique visant à lier la production bovine au sol, à l’herbe et aux sous-produits qui n’entrent pas en compétition avec la consommation humaine. En outre, la bonne valorisation des effluents issus de l’élevage permet de réduire les besoins en engrais de synthèse. En plus de contribuer significativement à la mise en place d’une économie circulaire, une telle approche augmente considérablement l'efficacité et la durabilité des systèmes herbagers.

En conclusion, je n’ai pas attendu l’étude de Greenpeace pour orienter l’agriculture wallonne dans le sens de la durabilité et de l’écologiquement intensif comme le prévoit le Code wallon de l’agriculture, et rapprocher les consommateurs de nos producteurs :
- une agriculture avec des produits locaux, des produits bio et des produits de qualité identifiée (AOP, IGP, Qualité différenciée) ;
- une agriculture diversifiée avec plus de transformation et de commercialisation directe permettant aux producteurs de retrouver une partie de la valeur ajoutée captée par les acteurs en aval ;
- favoriser les circuits courts et encourager une agriculture moins chimique et moins dépendante des intrants de synthèse.

 

 

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