Les synergies possibles entre l’hôpital d’Arlon et le nouvel hôpital du Luxembourg
03 mai 2017 | Question écrite du Député J. ARENS au Ministre PREVOT - Réponse disponible
Monsieur le Ministre,
En 2012, le gouvernement du Grand-Duché de Luxembourg a décidé de créer un nouvel hôpital à Esch sur Alzette
En province du Luxembourg, Vivalia 2025 est un des projets en cours d’élaboration pour répondre aux exigences des patients.
Comme bourgmestre il m’est impossible de ne pas réagir à la construction d’un nouveau complexe hospitalier à 15 km de celui qui existe déjà à Arlon.
Il faut savoir que ce complexe viendra s’ajouter à 4 sites hospitaliers déjà existants et comme vous le savez, ce seront et la Province et les communes qui devront prendre en charge les déficits futurs de ces différents hôpitaux de la province du Luxembourg.
J’insiste sur cet aspect.
Monsieur le Ministre,
Le nouvel hôpital du Grand-duché de Luxembourg qui verra le jour en 2022 se situera à une trentaine de kilomètres d’Arlon où se situe le grand hôpital régional d’Arlon. Ne serait-il pas possible d’envisager des synergies ou des collaborations entre ces infrastructures hospitalières? Des réunions ont-elles eu lieu à ce sujet entre les parties concernées ? Je me souviens qu’en 2015, le gouverneur de la province du Luxembourg avait organisé une réunion avec le gouvernement luxembourgeois à ce sujet. La Région wallonne a-t-elle participé à cette réunion ? Qui la représentait ? Quelles ont été les conclusions de cette rencontre ? Le gouvernement wallon s’engage-t-il à négocier la mise en place de synergies avec les autorités du Grand-duché de Luxembourg car tout doit être mis en œuvre pour rationaliser l’offre des soins de santé en province du Luxembourg et les rendre le plus performant possible ? Le Gouvernement wallon s’engage-t-il à prendre en charge les déficits éventuels générés par une cinquième infrastructure hospitalière ? Sinon, à charge de qui seront ces déficits ?
Je vous remercie
Réponse du Ministre M. PREVOT le 19/05/2017
Selon les informations que nous avons sur le sujet, la construction d’un nouvel hôpital au Grand-Duché de Luxembourg s’inscrit dans les mêmes objectifs de rationalisation et d’optimisation de l’offre de soins que le projet Vivalia 2025.
Le projet Vivalia 2025 s’articule sur deux sites : le site existant de Marche-en-Famenne d’une part, le site à construire de Habay d’autre part. À terme, il n’existera dès lors plus 5 sites hospitaliers aigus classiques, c’est-à-dire avec tous les services d’hospitalisation habituelle pour des séjours hospitaliers, comme le mentionne l'honorable membre, mais 2 sites aigus et un hôpital psychiatrique (La Clairière à Bertrix). Cela ne veut pas dire que les 3 autres sites ne développeront plus aucune activité hospitalière. Ainsi, selon les éléments d’informations actuels dont je dispose, le site de Libramont sera dédié à la revalidation, c’est-à-dire de l’hospitalisation de longue durée, tandis que les autres sites deviendront des activités d’hôpital de jour ainsi que des activités dites de polyclinique.
En matière de site hospitalier, il faut quitter la vision qu’on a de l’hôpital d’il y a une vingtaine d’années. À cette période, il y avait soit des hôpitaux soit des simples polycliniques de consultation. Aujourd’hui, les évolutions des techniques médicales permettent de réaliser en hôpital de jour, nombre d’interventions médicales plus pointues de diagnostic ou de traitements, allant jusqu’à des interventions chirurgicales.
La localisation du nouvel hôpital centre-sud de Habay a été choisie afin de favoriser l’accès des habitants de la Province de Luxembourg et pour leur garantir un stationnement aisé. Les infrastructures routières et autoroutières existantes favorisent d’une manière générale le projet de Vivalia par rapport au projet grand-ducal pour ces mêmes habitants. Seuls les habitants de l’extrême sud-est de la province (soit des communes de Messancy et Aubange) pourraient a priori être tentés de rejoindre Esch-sur-Alzette plutôt que Habay.
La concurrence entre Vivalia et le Sudspitol devrait dès lors dans les faits être limitée. En choisissant de regrouper ses hôpitaux au sein d’un outil global se voulant centre de référence pour la Province, Vivalia a justement voulu pouvoir concurrencer d’autres grands centres hospitaliers tels que le Sudspitol. Par ailleurs, le Conseil d’administration de Vivalia a pris la décision de construire un nouvel hôpital en toute connaissance de cause, y compris des éventuels impacts financiers que ce projet pourrait engendrer et ce, sous contrôle de son assemblée générale.
On m’interroge sur les synergies possibles entre les deux nouvelles infrastructures hospitalières. À ce jour, les deux hôpitaux n’étant pas encore construits, il est sans doute encore trop tôt pour l’envisager.
Sachant néanmoins que des discussions sont en cours entre Vivalia et le Grand-Duché de Luxembourg en matière de transport héliporté dans le cadre de l’aide médicale urgente.
En ce qui concerne plus globalement les synergies entre la Wallonie et le Luxembourg, en mars de cette année, Wallonie-Bruxelles International a sollicité l’avis des administrations fonctionnelles, agences et organismes d’intérêt public de Wallonie et de Fédération Wallonie-Bruxelles quant aux thématiques ou problématiques qui devront être prises en compte dans le cadre d’échanges ou de collaborations bilatérales avec le Luxembourg.
En effet, depuis le 6 mai 1999, un accord de coopération existe, entre le Gouvernement du Grand-Duché de Luxembourg, d’une part, et le Gouvernement de la Communauté française et le Gouvernement wallon, d’autre part. Cet accord prévoit notamment la mise en place d’une coopération bilatérale structurée couvrant tous les domaines de compétences partagées. Pour diverses raisons, cette coopération n’a pu s’organiser tel que cela avait été envisagé.
Les enjeux bilatéraux étant nombreux, la dynamique est donc relancée par WBI en vue d’une structuration des échanges. Dans ce cadre, l’Agence pour une vie de qualité (AViQ) a transmis ses points d’attentions et les synergies que vise l'honorable membre dans son questionnement font pleinement partie de ces derniers. En l’état, WBI est occupée à analyser les éléments transmis par l’ensemble des services publics visés ce qui sera, vraisemblablement, suivi d’une première rencontre avec les autorités luxembourgeoises en vue de dégager des lignes d’actions communes.
