L'impact sur l’environnement des ampoules économiques

Monsieur le Ministre,

Depuis plusieurs années déjà, nos concitoyens sont largement sensibilisés à l’utilisation d’ampoules basse consommation en lieu et place d’ampoules à incandescence.
Préservation de l’environnement, économie d’énergie, durée de vie prolongée pour les ampoules,... Tous ces arguments sont avancés afin de favoriser l’utilisation de ces ampoules économiques.
Cependant, de plus en plus de personnes s’interrogent aujourd’hui sur les réels bienfaits environnementaux de ces ampoules.

Dernièrement, le Professeur Rémy PRUD’HOMME de l’Université de Paris faisait remarquer qu’aucune étude précise et sérieuse n’avait été menée sur un éventuel effet bénéfique au niveau environnemental.
Au contraire, il précisait que ces ampoules basse énergie représentaient plutôt un danger pour l’environnement. En effet, on y retrouve de nombreux métaux lourds dont du mercure qui a indéniablement un impact sur l’environnement au moment de la récupération de ces ampoules.
Monsieur le Ministre, pouvez-vous nous dire si, en Wallonie, des études ont déjà pu être menées afin de calculer l’effet sur l’environnement de l’utilisation de ces ampoules nouvelle génération ?
Dans l’affirmative, avez-vous connaissance des résultats de ces études ?
Dans la négative, envisagez-vous de commander une étude complète sur le sujet afin de mesurer les effets sur l’environnement que pourrait avoir l’usage de ces ampoules ?

Enfin, ne conviendrait-il pas de prévoirune récupération organisée de ces ampoules basse énergie au sein des centres de tris de Wallonie ?

D’avance, je vous remercie pour vos réponses.

Réponse du Ministre C. DI ANTONIO

Madame la Députée, au vu de nos compétences régionales, il n'entre pas dans nos intentions de mener une étude sur les bienfaits et désavantages des ampoules économiques. Ceci relève, en effet, des compétences
fédérales, sinon européennes.
 

La Région encadre la gestion des ampoules économiques dès que celles-ci deviennent déchets. Ces ampoules économiques usagées contiennent des traces de mercure et constituent des déchets dangereux. Une obligation de reprise est, tout comme pour d'autres déchets électriques et électroniques, appliquée aux
ampoules économiques.
 

Des filières spécifiques de collecte des ampoules économiques existent et fonctionnent depuis 2005 :
– via le réseau des parcs à conteneurs et autres points de collecte mis en place par Recupel pour les ampoules générées dans un contexte ménager et assimilé ;
– via le circuit des collecteurs agréés pour les ampoules économiques générées dans un contexte plus industriel.
 

Ces ampoules sont collectées avec les tubes fluorescents, tels que les tubes néon, qui contiennent également du mercure. Les quantités collectées en Wallonie en 2012 et 2013 s'élevaient respectivement à
308 et 306 tonnes.
 

Ces déchets sont ensuite acheminés vers une installation spécialisée située en Région flamande. Le traitement est effectué dans des machines hermétiques, mises en légère dépression pour éviter les rejets dans l'atmosphère. Après différentes étapes de broyage, lavage et séparation, plusieurs fractions sont récupérées – verre, métaux, poudre fluorescente – le mercure récupéré par les filtres est stabilisé sous forme de sulfure.

 

Réplique de la Députée C. LEAL LOPEZ

Merci, Monsieur le Ministre, pour votre réponse. Dernièrement, j'ai vu une émission à la télévision concernant ces ampoules, et j'en étais effrayée, tant au niveau de la santé qu'au niveau environnemental. C'est pourquoi j'ai posé cette question.
 

En Belgique, un Belge sur trois ne recycle pas ses ampoules usagées, et un tiers des Belges continue à jeter
ses ampoules dans les sacs à ordures ménagères ou dans des containers à verre, ce qui est très néfaste pour l'environnement. Je voulais vous sensibiliser à ce problème. Vous me dites que c'est une compétence
fédérale, j'entends bien, mais pour notre Région wallonne, il est aussi important de se pencher sur ce
type de pollution.