L’accueil d’Air Belgium sur un aéroport wallon

Monsieur le Ministre,

Avec le rachat de Brussels Airlines par la Lufthansa, notre pays a perdu sa dernière compagnie aérienne. Persuadé que le label Belgique demeure un atout considérable notamment auprès du public étranger, l’homme d’affaires Niky Terzakis a lancé, en août 2016, l’idée de créer une nouvelle compagnie nationale dénommée « Air Belgium ».

Le projet poursuit son chemin et d’importants enjeux sont toujours en cours de discussion dont le choix de l’aéroport. Selon la presse, les actionnaires régionaux, dont la SRIW, ont posé comme exigence le choix d’un aéroport wallon comme base à la nouvelle compagnie.

Monsieur le Ministre :
- Des contacts sont-ils en cours entre les aéroports wallons et les promoteurs du projet « Air Belgium » ?
- L’aéroport de Charleroi est évoqué comme base. Le confirmez-vous ?
- Le type d’appareils évoqué, l’airbus A340, et la volonté d’établir des liaisons avec l’Asie nécessite que l’allongement de la piste de Charleroi soit réalisé. Pouvez-vous faire le point sur ce dossier ? Sera-t-il réalisé à temps pour accueillir la nouvelle société au cas où le projet verrait le jour ?
- Quelles seraient les retombées en termes d’emplois ?

Je remercie d’avance, Monsieur le Ministre, pour ses réponses.

Réponse du Ministre R. COLLIN 

Madame la Députée, le Management de Brussels South Charleroi Airport m'a indiqué que des contacts commerciaux intensifs sont en cours entre Air Belgium et l'aéroport de Bruxelles- National, d'une part, et l'aéroport de Charleroi, d'autre part.

Air Belgium considère, en effet, l'aéroport de Charleroi comme une option de base éventuelle pour y stationner ses A340 et développer ses opérations.

L'allongement de la piste de Charleroi s'avère être une nécessité afin de permettre à des avions longcourriers de décoller en bénéficiant pleinement de leur masse maximale d'emports.

La longueur actuelle de la piste permettrait de débuter les opérations, moyennant certaines restrictions, liées notamment à une diminution de la masse de cargos susceptible d'être emportée sur certaines destinations.

En outre, les avions seront contraints de décoller en utilisant la puissance maximale de leur moteur. Or, les
compagnies aériennes essaient, dans la mesure du possible, de ne pas utiliser leur moteur à puissance maximale, afin de les préserver.

Les retombées en termes d'emplois sont difficiles à chiffrer à ce jour. Néanmoins, il apparaît que la compagnie pourrait engager près de 400 personnes, dont des membres d'équipage.

Il est évident que des recrutements supplémentaires seront nécessaires pour l'aéroport qui accueillera la compagnie, et ce, pour différents postes : manutention du fuel, manutention des bagages, check-in, ticketing, et
cetera.

La présence d'avions supplémentaires basés impliquera également des contrats pour la maintenance des aéronefs, ainsi que des retombées économiques pour les surfaces commerciales telles que le duty-free, l’HORECA, et cetera.

Quant à Liege Airport, ses représentants m'ont indiqué avoir des contacts avec les promoteurs de cette nouvelle compagnie aérienne, mais rien de concret à ce stade.

L'intérêt des promoteurs réside dans les infrastructures, puisque la piste principale de l'aéroport permet les vols intercontinentaux avec de gros porteurs.

Pour le moment, les réflexions d’Air Belgium et tous les contacts qui ont été pris ne se sont pas encore soldés par une décision. Je suis, comme vous, très impatient de voir quelles seront les options retenues.

Réplique de la Députée I. MOINNET

Merci, Monsieur le Ministre, pour ces réponses.

Évidemment, le fait d’accueillir une nouvelle compagnie aérienne belge serait une excellente nouvelle pour notre Région en termes économique et d’emploi.

Il faut penser à tous les enjeux, notamment le choix de l’aéroport, mais j’entends bien, comme vous le dites, que rien de concret n’a encore été décidé.

On va donc attendre et je reviendrai vers vous, probablement dans les prochaines semaines et prochains mois, pour avoir plus d’informations.

Je vous remercie.