L’impact de la fin des quotas pour le secteur sucrier
19 mai 2015 | Question orale de I. MOINNET au Ministre MARCOURT - Réponse disponible
Monsieur le Ministre,
La fin du régime sucrier en Europe aura un impact sur l’ensemble de la filière sucrière. Si les betteraviers sont naturellement en première ligne, les autres acteurs du secteur sucrier européen seront également impactés. Les géants du secteur anticipent ce mouvement. Il en va de même pour un des grands groupes sucriers européens, Südzucker, propriétaire de la Raffinerie Tirlemontoise, qui vient d’annoncer un plan d’économie qui se traduit déjà par la fermeture d’une raffinerie à Marseille.
En Belgique, la suppression d’une cinquantaine de postes de travail a été annoncée. Si cette diminution de la main-d’œuvre s’est opérée via des prépensions, elle n’en témoigne pas moins de la réflexion du groupe sur le devenir de ses sites de production. La fermeture en Wallonie de l’un d’entre eux aurait naturellement un impact important pour l’emploi mais également pour nos agriculteurs qui trouvent dans la culture betteravière une production qui leur assure des revenus stables, contrebalançant bien souvent d’autres productions souffrant des fluctuations des cours des matières premières.
Je vous remercie pour vos réponses.
Réponse du Ministre J.-C. MARCOURT
Madame la Députée, en juin 2013, la Commission, le Parlement et le Conseil des ministres européens prenaient, effectivement, la décision collective de modifier le régime sucrier. À l'horizon 2017, les quotas de sucre, le prix minimum de la betterave ainsi que le prix de référence du sucre seront abolis. Cette modification majeure du système, malgré une implémentation différée de trois ans, a engendré des conséquences immédiates sur le marché.
Depuis lors, la baisse du prix du sucre ne cesse de progresser. Le prix à la tonne de sucre blanc est passé de 730 euros, en janvier 2013, à moins de 400 euros, en octobre de la même année. En décembre
2013, un programme important de réduction des frais généraux a été mis en place au sein de la Raffinerie tirlemontoise pour faire face aux conditions de marché dégradées.
Cette première initiative de réduction des frais généraux n'a pas été suffisante, la Raffinerie tirlemontoise a licencié 42 personnes fin 2014, dont 30 via le mécanisme des prépensions. Ces 42 personnes occupaient des fonctions techniques et administratives et n'étaient pas actives dans les usines de manière opérationnelle.
D'après les informations dont je dispose, la Raffinerie tirlemontoise n'envisage pas de licenciements complémentaires dans notre Région, que ce soit au niveau des fonctions de production ou d'administration.
En ce qui concerne WagrALIM, il n'est pas directement impliqué dans le dossier des quotas, car le secteur sucrier est concentré, et c'est principalement la Raffinerie tirlemontoise qui occupe le terrain et qui est
concernée par cette modification. Le pôle mise sur l'innovation afin d'améliorer la diversification des
produits et l'augmentation de la valeur ajoutée permettant ainsi de maintenir le secteur en Wallonie via
de petits producteurs.
La sucrerie Couplet, notamment, récemment devenue membre du pôle, travaille, d'ailleurs, activement à cette diversification, qui devrait permettre d'assurer une partie de la production dans d'autres produits.
Réplique de la Députée I. MOINNET
Monsieur le Ministre, je vous remercie pour ces éléments de réponse assez positifs, étant donné que vous me dites qu'il n'y a pas de licenciements complémentaires en prévision dans notre Région.