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La taxation des robots

16 mai 2017 | Question orale de Marie-Dominique SIMONET au Ministre MARCOURT - Réponse disponible

Monsieur le Ministre,


Un rapport publié en janvier 2017 par McKinsey signalait que 49% des emplois de l’économie mondiale sont susceptibles d’être automatisés. Face à ce constat de la robotisation potentielle, diverses réactions et notamment celle de taxer les robots avec comme argument que ceux-ci accomplissent tout ou partie du travail humain. Cet argument a notamment été défendu par Bill Gates et repris plus récemment dans le programme de Benoît Hamon.
L’idée de taxer le travail mécanique n’est pas neuve et a déjà été proposée au XIXème siècle lors de la révolution industrielle.


Or, taxer les nouvelles technologies aurait indéniablement pour impact de freiner l’innovation alors que celle-ci est indispensable pour la croissance de nos économies.
La presse du 2 mai 2017 indique que de telles idées sont également à l’étude en Wallonie. Je souhaiterais vous interroger sur la question de savoir si vous êtes favorable à une telle taxe ?

Je vous remercie pour votre réponse

 

Réponse du Ministre JC MARCOURT 

 

Madame la Députée, dans son rapport publié en janvier 2017, McKinsey mentionne que 49 % des emplois de
l'économie mondiale sont théoriquement automatisables. Sur base de sa modélisation, il estime que l'automatisation pourrait également augmenter la croissance de la productivité de 0,8 % à 1,4 % par an alors qu'elle était de l'ordre de 0,6 % il y a encore 10 ans.

Cependant, le rapport indique également que ceci se ferait sur plusieurs décennies en fonction de différents facteurs et des conditions économiques. De même, McKinsey estime qu'il n'y aurait pas de réduction massive d'emplois à long terme, car ils seraient compensés par la création de nouveaux types de métiers. Il reconnait également qu'il est très difficile de prédire comment se dérouleront les choses, mais qu'il est certain que la main d'œuvre humaine sera toujours nécessaire et que les gains en productivité estimés dépendront de la manière dont interagiront les personnes avec les machines.

Comme vous le mentionnez, l'idée de taxer le travail mécanique n'est pas neuve et a déjà été proposée au XIXe siècle lors de la révolution industrielle. La robotisation n'est également pas une nouveauté en soi puisqu'elle date de la troisième révolution industrielle qui a démarré au début des années 70.

Certains économistes estiment que si les entrepreneurs s'équipent de robots, c'est dans le but d'accroître la productivité et donc les bénéfices de leur entreprise. Si tel est bien le cas, leur entreprise améliorera ses profits et paiera donc davantage d'impôts.

Avec le numérique, nous assistons à une quatrième révolution industrielle qui fusionne les mondes réel et virtuel et bouleverse profondément nos modes de vie.

Si la robotisation permet d'augmenter la productivité, on oublie qu'elle peut également être utilisée pour améliorer la qualité. Le concept d'industrie 4.0 va encore plus loin puisqu'il permet à nos entreprises de s'adapter pour rester concurrentielles.
Ceci est capital pour les entreprises du secteur industriel, mais reste un défi de taille. Certaines entreprises, comme CMI, Procoplast, BEA, Jtekt, ou encore Valeo, l'ont bien compris en misant sur l'innovation, une production à haute valeur ajoutée, des technologies de pointe, des lignes de production hautement automatisées ou encore une anticipation de la demande du marché.

Les robots sont également souvent considérés par facilité comme étant le moteur principal de la transformation numérique alors qu'ils ne sont que la face émergée de l'iceberg. En effet, que faut-il penser des applications numériques qui réduisent l'activité humaine ou la transforment tels que le PC Banking, le self scanning dans les magasins, Uber, AirBnB ?

Comme vous le constatez, le débat est vaste et ne peut être circonscrit à la seule question de l'impact de la
robotisation et à sa taxation éventuelle. En outre, établir un cadre spécifique qui ne serait appliqué que dans certains pays ou régions risquerait de freiner le progrès technologique, de détériorer leur compétitivité par rapport à leurs concurrents et d'encourager la délocalisation alors qu’elle permet de déconnecter le coût du travail de la valeur de production.

À l’heure de la transformation numérique, les défis ne sont que d’ordre technologique. C’est pourquoi les entreprises doivent anticiper les changements d’organisation des ressources humaines. L’industrie 4.0 se veut plus flexible et demande aussi plus de polyvalence. En contrepartie, l’entreprise devra aussi s’adapter aux demandes de ses collaborateurs dans l’aménagement des horaires, des lieux de travail, de l’évolution des compétences vis-à-vis des envies professionnelles.

Plus que jamais, nous devons mettre l’accent sur la formation professionnelle continue et sur la qualité de notre enseignement afin de nous préparer au mieux à cette révolution numérique et de pouvoir en retirer tous les avantages.

Je terminerai en indiquant qu’il est clair que la robotisation et la transformation numérique vont modifier notre rapport au travail et la durée du travail et que pour financer la protection sociale ainsi que les grandes missions de l’État, nous devrons trouver de nouveaux modes de perception de revenus pour les différentes grandes branches de l’activité de nos États ou de nos Régions et que cette réflexion devra être poursuivie, mais aujourd’hui, je crois que cela nous permet au contraire d’améliorer notre compétitivité et de défendre, par conséquent, un certain nombre d’emplois.


Réplique de la Députée MD SIMONET

 

Je remercie, Monsieur le Ministre, pour sa réponse.
 

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