La dangerosité potentielle des terrains synthétiques

Monsieur le Ministre,

Récemment, la presse a fait état d’une étude sur la dangerosité des terrains synthétiques. Au Pays-Bas, en Grande-Bretagne et aux Etats-Unis, ces pelouses artificielles sont au cœur d’un vif débat de santé.

Les billes de remplissage en caoutchouc sont pointées du doigt. Réalisées à partir de pneus recyclés, elles véhiculeraient des substances extrêmement nocives comme du benzène et du plomb.

Plusieurs cas de cancers chez de jeunes enfants jouant au football sur ce type de terrain ont éveillé l’inquiétude des parents et des autotités publiques.

Une étude internationale est actuellement menée par l’Agence européenne des produits chimiques, les USA et la Fifa. Les résultats devraient etre connus pour début 2017.

En attendant, de nombreux parents, ayant pris connaissance de ces articles de presse, ne savent comment réagir. Certains hésitent même à désinscrire leur enfant de leur club sportif, à ne plus les inscrire en stage, etc.

Rien qu’en Wallonie, on dénombrerait plus de 130 terrains synthétiques. S’il y a quelques années, ce type d’installation était la bête noire des sportifs, il est aujourd’hui devenu très prisé par les centres sportifs car il nécessite peu d’entretien et est praticable toute l’année.

Monsieur le ministre :

- Quelle est la position d’InfraSports, le niveau de pouvoir qui subsidie les infrastructures sportives, concernant cette problématique ?
- Comment se fait-il que des substances à ce point toxiques se retrouvent sur des terrains utilisés par de jeunes enfants, de façon régulière ? Quelles sont les normes en vigueur en Wallonie ?
- Comment rassurer ces parents qui craignent pour la santé de leur enfant ?
- Êtes-vous interpellé par des clubs ou centres sportifs concernant cette problématique ? Si oui, que leur répondez-vous ?
- Des mesures sont-elles prises en attendant les résultats de l’étude, afin de minimiser les risques ?

Je vous remercie pour vos réponses.

Réponse du Ministre P. FURLAN 

Madame la Députée, j'en ai bien connaissance. C'est la troisième fois que l'on me pose la question, je suis habitué à y répondre.

Je vous informe à nouveau que les terrains subsidiés par Infrasports sont tenus de respecter un cadre normatif qui établit notamment des recommandations pour le matériau de remplissage, puisque manifestement, c'est à ce niveau que se pose le problème. Un tableau des valeurs maximales admises, établi sur base des normes européennes, est également d'application.

Il est toujours possible pour les clubs de procéder en plus à des tests de matériau de remplissage via un laboratoire spécialisé. Ce test est destiné à vérifier que le matériau répond bien aux caractéristiques demandées en termes de cahier des charges. Je peux vous remettre ce cadre normatif ou vous l'envoyer si vous le souhaitez.

Cela étant rappelé, si la presse s'est fait écho de certains résultats d'études qui mettent en lien la composition d'éléments des gazons synthétiques avec le risque de cancer, d'autres études tendent à démontrer tout à fait l'inverse.

Mes services restent bien sûr attentifs à l'évolution de cette problématique, en particulier aux résultats de l'étude menée par l'Agence européenne des produits chimiques à laquelle vous avez fait référence.

Réplique de la Députée C. LEAL LOPEZ

Je vous remercie, Monsieur le Ministre, d'avoir pris la peine de me répondre, puisque cette question vous a déjà été posée.

J'en prends bonne note et vais les relayer au club de sport qui m'a interpellée à ce sujet. Les parents inscrivent leurs enfants dans l'esprit d'une meilleure santé pour eux et il ne faudrait pas que cela se retourne, que ce soit l'inverse. Je vous remercie de suivre sérieusement cette problématique.

J'aimerais aussi, comme vous me l'avez proposé, avoir le tableau des normes pour joindre à mon courrier à ce club sportif et les rassurer du suivi qui est donné.