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La nécessité d’une analyse fine des offres et demandes de stage en alternance

2 octobre 2018│Question orale de B.DREZE au Ministre JEHOLET - Réponse disponible

Monsieur le Ministre,

Lors de notre dernière commission, vous m’avez livré une information qui n’est pas tombée dans l’oreille d’un sourd. Vous indiquiez que, pour certains métiers en pénurie, le nombre de places de stage est supérieur au nombre de candidats. Par exemple, à la rentrée de l’IFAPME, le nombre de demandeurs de stage serait en chute pour les métiers de la construction !

Cela rompt avec une vision largement partagée selon laquelle c’est le nombre de places de stage en entreprise qui serait une cause de notre retard en matière de formation en alternance.
Le tableau perd encore en clarté avec la récente publication d’une étude de l’UCM, qui met en évidence le coût fort lourd, à charge d’un artisan ou d’une PME, de l’accueil et de la formation d’un stagiaire.
Par-dessus le marché, lors d’un contact informel avec l’UWE, je m’entends dire qu’il ne faut pas trop prendre au pied de la lettre l’engagement, pris en 2016 à la signature du Pacte pour l’emploi et la formation, de doubler les places de stages d’ici 2020 !

Bref, si on veut mener une politique volontariste et efficace, il faudrait y voir plus clair.

- L’OFFA a-t-il peu établir un cadastre et une analyse fine des entreprises agréées, des places réellement disponibles et des demandes de stage ?
- Une approche par secteur et par métier permet-elle de voir où il y a une offre excédentaire ou, au contraire, un stock important de demandes non satisfaites ?
- Où en est-on dans l’élaboration d’une plate-forme interactive ?
- Qu’en est-il du différend avec les autres ministres de tutelle de l’OFFA quant au complément de dotation que vous aviez suspendu ?
- Quelles leçons tirez-vous de l’étude de l’UCM ?

Je vous remercie pour vos réponses.

 

Réponse du Ministre JEHOLET 

 

Monsieur le Député, la gestion de l’offre et de la demande de places de stage en entreprise est un élément incontournable, dès lors que l’on veut développer des filières de formation en alternance. Je peux mettre tous les dispositifs de formation en alternance, si l’on n’a pas de places de stages et s’il n’y a pas un matching entre l’offre et la demande, c’est compliqué.

Cette gestion est toutefois plus complexe qu’il n’y paraît et influencée par de nombreux facteurs, que l’on se situe du côté de l’offre ou de la demande de places de stage. En ce sens, vous avez raison : une analyse plus approfondie se justifie, ce qui relève du cœur des missions dévolues à l’OFFA.

Dans l’attente des résultats de ces analyses, mon pragmatisme m’a amené à interroger les acteurs de terrain et à analyser la situation telle qu’elle se présente réellement à l’IFAPME. Il en ressort qu’actuellement, le problème majeur se situe avant tout au niveau de l’orientation professionnelle des jeunes et de l’attractivité des métiers techniques et professionnels pour lesquels des opportunités d’emploi sont réelles.

Il apparaît en effet que nombre de jeunes s’inscrivent dans des filières devenues peu prometteuses en termes d’emploi, secteur de la vente ou coiffure par exemple, alors que trop peu d’entre eux s’inscrivent dans des filières prometteuses, au sein desquelles les employeurs peinent à recruter des stagiaires. J’ai demandé à l’IFAPME d’agir pour corriger cette situation. Plusieurs actions ont été entreprises dans cet objectif.

À titre d’exemple, pour attirer un plus grand nombre de candidats dans les formations organisées dans le secteur de la construction, l’IFAPME a organisé plusieurs campagnes de communication en partenariat avec le FOREm, avec Constructiv, les partenaires sociaux et la Confédération de la Construction wallonne, ainsi qu’avec certaines entreprises. Des publications sur Facebook et Instagram sont diffusées quasi au quotidien, et je peux vous le dire, cela ne suffit pas. Les premiers résultats que j’ai par rapport à l’inscription dans des filières de formation dans le secteur de la construction ne sont pas bons. Aux derniers chiffres que j’ai de la rentrée, les chiffres dans le secteur de la construction ne sont pas satisfaisants, quand les demandes explosent dans tout le domaine de construction, et peu importent les régions.

La création d’une plateforme web de l’alternance ne résoudra pas ce type de problème fondamental. Elle en reste toutefois utile dans une perspective de moyen et de long terme.

Je vous informe aussi que la première phase de développement sera finalisée en octobre. Cette première phase a priorisé la gestion des incitants Wallons à l’alternance et des agréments des entreprises, la création d’un outil de centralisation des données pour l’enseignement en alternance, ainsi que les démarches permettant de recourir à des données authentiques.

Elle permettra de réaliser des analyses plus fines de l’offre et de la demande de stages, en croisant les données des contrats d’alternance et des agréments des entreprises avec les données relatives aux entreprises actives dans un secteur d’activité.

L’OFFA sera en mesure d’apporter des premières réponses en croisant ces données entre elles ainsi qu'avec les données des opérateurs de formation relatives aux candidats en alternance.

À titre indicatif, l'OFFA a recensé, au 1er juillet 2018, 49 283 agréments classés par unité d'établissement et par métier, dont 43 282 concernent les entreprises avec lesquelles les opérateurs ont travaillé dans les cinq ans qui ont précédé la mise en place du contrat d'alternance. Depuis 2016, 6 000 nouveaux agréments sont comptabilisés. Par ailleurs, l'information sur la formation en alternance se renforce progressivement. Le développement de la plateforme va se poursuivre avec la création d'un site web de l'alternance ; le marché public va être prochainement attribué.

Concernant la dotation de l'OFFA, j'estime que la Région wallonne rencontre ses obligations. Je vous renvoie vers la réponse que j'ai apportée en commission du 3 juillet 2018 où j'indiquais qu'en tant qu'organisme d'intérêt public, l'OFFA n'aurait pas dû voir sa dotation augmentée en 2018. Celle-ci, conformément à la décision du Gouvernement wallon, aurait dû être impactée par une réduction de 5 % pour les frais de fonctionnement et de 1 % pour les frais de personnel.

En ce qui concerne l'étude réalisée par l'UCM, elle met en évidence le coût que représente l'accueil d'un stagiaire pour une entreprise. Il s'agit d'un investissement à consentir dans l'optique de disposer, à terme, d'une ressource bien formée aux exigences de l'entreprise. Je reste convaincu qu'investir dans la formation d'un jeune reste un des moyens les plus efficaces de s'adjoindre des travailleurs compétents et proches de la culture de l'entreprise.

Je confirme que les entreprises doivent accepter de faire certains efforts, mais on doit aussi aider les entreprises dans le sens qu'elles aient des stagiaires qui ont bénéficié d'une meilleure orientation. Trop souvent encore, les entreprises ont des stagiaires et on s'aperçoit très vite que le stagiaire a choisi ce métier ou cette formation un peu au hasard. Il faut mieux sensibiliser et mieux orienter ; il faut peut-être consacrer un peu plus de temps en amont ou, en tout cas, d'attention parce qu’il n'y a rien de pire pour des entreprises de constater que des stagiaires ont choisi ce métier sans les avoir vraiment conseillés ou orientés.

Si on veut que les entreprises continuent à faire des efforts, il faut aussi répondre davantage aux besoins et aux profils dont l'entreprise a besoin.

Pour que l'entreprise se prête à l'exercice, il faut optimaliser les chances de succès de ces processus d'apprentissage. La bonne préparation et l'orientation des stagiaires en sont un facteur déterminant. C'est ce que je vous disais à l'instant. 

 

Réplique du Député B. DREZE

 

Je remercie M. le Ministre pour sa réponse très complète qui montre qu'il y a encore du chemin, mais que l'on avance, notamment au niveau de l'OFFA, de la plateforme, des initiatives de l'IFAPME dont on connaît le dynamisme et la réactivité.

Je prends bonne note que dans la construction, il y a une difficulté majeure, qui est à rencontrer par la porte ou par la fenêtre.

Concernant le coût révélé par l'étude de l'UCM, je voudrais simplement rappeler ici un petit témoignage que certains d'entre nous ont connu – pour ceux qui ont participé à la mission parlementaire en Suisse en 2015, mission que nous avons terminée par la visite de la concession automobile BMW Mini à Genève. Chaque année, cette concession forme douze stagiaires en alternance et engage après les quatre meilleurs, les huit autres étant engagés par des concessionnaires automobiles qui ne font pas cet effort. Cet effort permet de recruter les meilleurs. C'est un investissement et je pense que les entreprises qui s'engagent dans cette voie l'ont bien compris. 

 

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