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La place des femmes dans la recherche

02 mai 2017 | Question orale de M-D SIMONET au Ministre Jean-Claude MARCOURT - Réponse disponible

Monsieur le Ministre,


En 2015, je vous avais déjà interrogé sur la sous-représentation des femmes dans la recherche et sur le « plafond de verre » Je souhaiterais revenir sur cette question pour envisager les éléments de progrès dans ce domaine.


Vous aviez annoncé un soutien financier pour la mise en place de personnes de contact « genre » au sein des universités ? Quel est le bilan de cette action et quels sont les résultats obtenus ? Cette mesure a-t-elle permis de réaliser des progrès sur le terrain pour réduire les inégalités hommes-femmes dans la recherche ?
Un décret a institué un Comité « Femmes & Sciences » comme organe consultatif en matière de politique de genre dans les carrières scientifiques et est chargé d’émettre des recommandations à l’attention du Gouvernement sur la question du genre dans les carrières scientifiques. Où en sont les travaux de ce Comité ? Des recommandations ont-elles déjà été formulées ?


Enfin, dernier élément que je souhaiterais aborder est la place des femmes en général dans les filières scientifiques. En effet, certaines filières sont peu fréquentées par les jeunes filles et des actions en amont doivent donc être entreprises pour que, dés le plus jeune âge, le goût des sciences soit développé, y compris auprès des filles. Des budgets en Région wallonne sont consacrés aux actions de sensibilisation des sciences auprès des jeunes. Ne conviendrait-il pas de les renforcer, voire d’envisager des actions de sensibilisation spécifiques pour les filles afin de secouer les stéréotypes et de mettre l’accent sur la dimension créative des sciences. De telles initiatives ont été mises en place en France et la Wallonie pourrait utilement s’en inspirer.

Je vous remercie pour vos réponses.

 

Réponse du Ministre JC MARCOURT 

 

 

Madame la Députée, la question de la sous-représentativité des femmes dans la recherche doit naturellement nous inviter à nous poser certaines questions. C'est en ce sens que j'ai pris plusieurs mesures dont je vous livre le suivi.

Je tiens cependant à rappeler que le choix de mener une carrière scientifique relève de la liberté, indépendamment du sexe de la personne. Notre rôle de pouvoir public est d'assurer à tous les individus les mêmes chances d'avoir accès aux études et professions de leur choix.

La question de la liberté de choisir son avenir et la conséquence de ce choix, pour avoir sur l'équilibre des genres, dans une profession donnée, ne doit pas être oubliée lorsque l'on se penche sur la question de la place des femmes dans la recherche.

En 2013, une première subvention de 150 000 euros a été accordée par le précédent ministre de la Recherche aux six universités francophones pour la désignation d'une personne contact Genre en leur sein et la réalisation d'une étude visant à faire l'état des lieux de la question du genre au sein des universités. Un rapport m'a été envoyé sur le sujet en octobre 2014.

En 2015 et 2016, j'ai décidé d'aller plus loin que ce simple état des lieux en accordant deux subventions annuelles de 150 000 euros à chacune des universités afin que celles-ci puissent mener des actions permettant plus d'égalité hommes-femmes en leur sein. Il est impossible de revenir, en séance, sur toutes les actions menées, tellement elles ont été nombreuses. Les rapports qui font état de celles-ci sont publics et peuvent donc être consultés. On peut toutefois épingler les actions suivantes :
– la mesure cascade pour les promotions à l'ULB ;
– la nouvelle charte de l'ULg intégrant l'égalité des sexes et des genres ;
– la création de postes de conseillère du recteur à la politique de genre à l'Université Saint-Louis Bruxelles ;
– ou encore, pour ne citer que ces exemples, la création de kots à projets sur l'égalité des genres.

L'objectif général assigné au comité Femmes & Sciences par le décret est de promouvoir et d'améliorer la participation équilibrée des femmes et des hommes aux carrières scientifiques et académiques. Un programme de travail pour 2017 et 2018 a été récemment voté au sein du comité. Il comprend cinq axes :
– les critères de régulation de la recherche et des carrières ;
– la conciliation des vies privées et professionnelles ;
– la situation professionnelle des chercheuses et chercheurs ;
– genres et politiques d'enseignement et de formation ;
– la reconnaissance des femmes dans la recherche et les résultats de la recherche portant sur le genre.

Pour chacun de ces axes, un groupe de travail a été constitué et a défini une série d'objectifs à atteindre d'ici fin 2018. Ce jeudi 27 avril, le comité Femmes & Sciences a examiné les propositions de chaque groupe de travail et, en parallèle avec le travail encore à mener par les groupes, a décidé de déjà interpeller certains acteurs institutionnels, politiques ou autres afin de mener à bien leurs différents objectifs. L'officialisation du comité Femmes & Sciences a donc eu un effet extrêmement positif sur la défense de l'égalité hommesfemmes au vu des nombreux projets et travaux qui sont maintenant en cours.

Il est également important de noter que grâce au travail effectué par les personnes contact Genre et avec le soutien du comité Femmes & Sciences, un nouveau master consacré aux études de genre verra prochainement le jour en septembre de cette année. Ce master de spécialisation tout à fait unique dans notre fédération sera donné de manière conjointe par l'ensemble des universités. Il rencontre un enjeu sociétal en entendant participer à la lutte contre toutes les discriminations, les assignations genrées et les stéréotypes, ainsi qu'à la promotion de l'équilibre, de l'égalité et de la diversité. Il répond aussi à des besoins et attentes socio-économiques, d'organismes et d'institutions nationaux et internationaux, d'engager des expertes et des experts dans ce domaine.

On peut donc s'attendre à de nombreuses collaborations interuniversitaires, ainsi qu'à des collaborations entre universités et associations et acteurs de terrain. La création de ce master apportera aussi, à travers les mémoires des étudiants, une base de données qui servira aux politiques, quelles que soient leurs compétences.

Les actions de sensibilisation des jeunes aux sciences s'adressent tant aux filles qu'aux garçons, et ce, dès leur plus jeune âge. Il n'est pas prévu de mener des activités spécialement dédiées aux filles. Chaque jeune doit pouvoir accéder à ces initiatives, indépendamment du genre. En 2016, j'ai dégagé des moyens à hauteur de 7 millions d'euros, afin de soutenir ces activités. Environ 550 000 personnes ont pu être sensibilisées. C'est dans ce cadre que s'est réalisée, la semaine dernière, l'odyssée de l'objet.

Ce concours a pour objectif de stimuler la créativité et l'esprit d'innovation chez les jeunes. Il doit aboutir à la conception et la réalisation d'un objet tridimensionnel dans le respect d'un thème imposé. Pour cette édition 2016-2017, la thématique retenue était celle de l'objet sportif. L'activité a suscité un véritable engouement auprès des écoles secondaires de la fédération :
– 586 élèves ont participé au concours. Ceux-ci sont issus de 38 écoles différentes de l'enseignement général, technique et professionnel ;
– 66 objets ont été mis en compétition. Le jury a été particulièrement séduit par le caractère innovant de certains de ceux-ci, par leur réalisme et, pour certains, par leur caractère industrialisable.

En 2015, la Commission européenne a publié le rapport annuel She Figures qui analyse la question de la place des femmes dans la recherche. Ce rapport nous apprend que la proportion moyenne de femmes actives dans la recherche était, selon les chiffres d'Eurostat, de 33 % dans l'Union européenne. La tendance est donc générale et non propre à la Belgique. Cette étude présente l'avantage de permettre la comparaison des pays entre eux sur cette thématique. On notera à cet égard que la Belgique se situe légèrement au-dessus de la moyenne européenne avec un taux de 33,5 %, contre 25,6 % pour la France, 24,1 % pour les Pays-Bas ou encore, 24 % pour le Luxembourg. En termes de progression du nombre de femmes actives dans la recherche sur la période 2005-2011, la Belgique figure à la douzième place du classement sur 34 pays. Ce sont des résultats insuffisants, mais qui sont aussi encourageants.


Réplique de la Députée MD SIMONET

 

Je remercie M. le Ministre pour sa réponse complète. C'est certain qu'il y a toute une série de champs d'action que vous avez poursuivie ou que vous avez menée et renforcée, avec des moyens complémentaires.

Je note avec intérêt le nouveau master qui prendra effet en septembre et qui sera offert par l'ensemble de nos universités sur les études de genre. On a peut-être tendance à se dire aujourd'hui, on y est presque. Je reste
convaincue, singulièrement en matière de recherche, où les maternités viennent compliquer les publications, toute sorte de choses, d'éléments qui sont beaucoup plus compliqués pour les femmes et que notre société a intérêt à ne pas se priver de l'angle de regard des femmes. J'avais eu le bénéfice de visiter l'Institut Weizmann, lors d'un voyage ministériel en Israël. Cet institut de très haut niveau donne des bourses dans le monde entier, dans tous les continents, avec l'objectif d'accueillir des chercheurs les plus talentueux, hommes et femmes, et de tous les continents. Le directeur à l'époque, qui était d'ailleurs un Belge d'origine, me disait que le questionnement est différent en fonction des continents, mais que quand la réponse scientifique est donnée, elle est universelle.
Je pense que le regard des femmes peut être parfois différent, souvent les maris le disent, mais quand les réponses scientifiques sont données, elles deviennent universelles.
 

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