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Le blues des agriculteurs

20 octobre 2014 | Question orale de Cl. LEAL-LOPEZ au Ministre COLLIN - Réponse disponible

Monsieur le Ministre,


Début de semaine dernière, la presse se faisait l’écho de l’épuisement moral qui touche nombre de nos agriculteurs. Ces derniers sont confrontés, à la fois, aux nombreuses contraintes des chefs d’entreprises et aux exigences d’un marché de plus en plus mondialisé sur lequel ils n’ont aucune emprise. La multiplication des crises ces dernières années couplées aux inquiétudes liées aux réformes de la PAC ou, encore dernièrement, l’impact de la crise ukrainienne épuisent mentalement nos exploitants. Plusieurs d’entre eux témoignent être au bout du rouleau et envisager de mettre un terme à leur activité, non pas parce qu’ils auraient perdu l’amour de ce métier mais par manque de perspectives et trop de pressions extérieures. Plus inquiétant certains avouent même penser mettre fin à leurs jours. Même si aucune statistique en la matière n’existe en Belgique, il semble que le métier d’agriculteurs soit un groupe à risque en matière de suicide.


Le constat est d’autant plus alarmant qu’aujourd’hui, ce phénomène semble, selon les acteurs du secteur, toucher les agriculteurs en pleine force de l’âge, entre 40 et 42 ans, et les jeunes appelés à leur succéder.
La Région wallonne n’a pas attendu cet appel à l’aide pour agir. Elle a soutenu activement la mise en place et le développement de structures de soutien, je pense ici en particulier à l’ASBL Agricall. Au travers du Code wallon de l’Agriculture, des mesures sont prises afin de réduire le poids des obligations administratives. De même, des initiatives ont vu le jour au sein des organisations professionnelles afin de soutenir nos producteurs dans les nombreuses démarches, administratives et autres, auxquelles ils doivent faire face.
Monsieur le Ministre, disposez-vous d’informations plus précise sur l’ampleur de ce phénomène ? Face à celui-ci, envisagez-vous de prendre de nouvelles initiatives en vue de soutenir nos agriculteurs dans l’affirmative lesquelles ? Le cas échéant une action avec l’ensemble des acteurs (Agricall, organisations professionnelles,…) sera-t-elle concertée ?


Je vous remercie d’avance pour vos réponses.

 

Réponse du Ministre R. COLLIN

 

Mesdames les députées, les deux questions sont d'autant plus pertinentes qu'elles permettent dans la
même réponse de faire apparaître des éléments globaux, macro-économiques, et des éléments liés aux personnes mêmes.
 

Il est clair que le secteur agricole vit une mutation profonde depuis quelques dizaines d'années. Lorsque
l'on sait qu'en 14 ans, il y a eu la fermeture de trois fermes tous les deux jours. Depuis 14 ans, si on fait une moyenne, trois fermes qui arrêtent tous les deux jours, c'est évidemment énorme ! En Région wallonne, 8 140 fermiers ont arrêté leurs activités sur ces 14 dernières années. Il est clair que tous les leviers possibles doivent être actionnés pour être aux côtés de nos agriculteurs. Il est clair que les grosses difficultés auxquelles sont confrontés les agriculteurs, ce n'est pas seulement la pénibilité du travail au quotidien, mais c'est ce que j'appelle l'insécurité.
 

On voit peu de métiers, peu de professions en phase avec une telle insécurité. Ici, on sait qu'il y a une
évolution quasi constante des normes, des contraintes auxquelles ils doivent répondre, de façon régulière, mais surtout aussi au niveau de la fixation des prix. Au niveau de l'organisation même de leurs productions,
avec le quota laitier, ceux qui ont quelques années de suivi de la politique agricole commune ont vu les gens faire grève parce que l'on allait installer les quotas et puis, 20 ans plus tard, refaire grève – enfin le mot grève n'est pas celui qui convient ici – en tout cas, se mobiliser parce que l'on allait supprimer les mêmes quotas. Que ne s'est-il pas passé pendant toutes ces années en termes de difficultés, de mobilisation financière, de gestion, et cetera ? Il y a aussi une volatilité des prix, on le sait, dans toute une série de secteurs.
 

Il y a eu une étude en l'an 2000 qui montrait qu'il y avait 30 % de la population agricole qui avaient un
niveau d'épuisement professionnel élevé. C'est dire si c'est une profession qui a toujours été particulièrement fragile de ce point de vue. Il y a un travail très important qui est réalisé, par exemple, par l'Union des agricultrices wallonnes, mais également par Agricall spécialement.
Vous en avez toutes les deux parlé.
 

C'est un travail très professionnel, à tel point qu'il a été reconnu même dans le Code wallon de l'agriculture.
D'ailleurs, une convention-cadre a sanctionné positivement cette reconnaissance, puisqu'Agricall bénéficie maintenant d'une convention-cadre.
 

C'est une écoute de première ligne, c'est une permanence téléphonique, mais c'est surtout un accompagnement et des conseils donnés de façon, je dirais, pluridisciplinaire : psychologues, assistants
sociaux, juristes, analystes financiers, ingénieurs agronomes, économistes.
 

C'est cela qui fait la richesse de cet encadrement.
 

Ce qui est aussi très intéressant, c'est la mise en place de tout réseau autour d'Agricall. Pour qu'un travail
efficace puisse se mettre en place et soit bien personnalisé, il faut que les agriculteurs se sentent en confiance. Cela veut dire qu'il faut que ce travail s'effectue en réseau avec l'administration, le syndicat,
l'organisme d'encadrement, le secteur de la santé, le secteur bancaire et, le cas échéant, les intervenants de justice s'ils sont déjà engagés dans les contacts avec l'agriculteur.
 

Agricall, c'est aussi envisager, a priori, toutes les pistes de solutions amiables. J'ai personnellement suivi
un dossier parce qu'un agriculteur me l'avait demandé, il y a de cela trois ou quatre ans. J'ai été impressionné par la faculté de mobilisation de toutes les énergies lorsque, à un moment donné, quelqu'un pilote un dossier, lorsque l'agriculteur n'est plus laissé livré à lui-même et lorsqu'il y a un intervenant qui invite. Cependant, l'invitation a un caractère relativement insistant dans le bon sens du terme : la banque est en cause, le service administratif qui encadre, et cetera. Il y a souvent des pistes de solutions qui peuvent être envisagées.
 

C'est un travail très important, très confidentiel, il doit le rester dans la manière dont il est mis en oeuvre,
mais qu'il faudrait davantage faire connaître, en tout cas au niveau de son existence.
 

Je vais voir Agricall prochainement. Je souhaiterais voir avec eux comment améliorer l'information autour
du service. Je réfléchis à l'idée de faire une information à l'attention, notamment, de tous les bourgmestres et de toutes les communes. Celles et ceux les plus proches des réalités de terrain, ce sont d'abord les communes. Je me dis que, là aussi, de nombreux mandataires ou intervenants ne connaissent pas Agricall et imaginent qu'Agricall se limite à une écoute téléphonique, par exemple. C'est ce que le nom pourrait laisser indiquer, alors que ce n'est pas du tout le cas.
 

Réplique de la Députée C. LEAL LOPEZ

 

Monsieur le Ministre, merci pour toutes ces informations. Je connais Agricall pour avoir un peu travaillé avec cette ASBL. Je sais qu'ils font un travail formidable et il faut vraiment poursuivre dans ce sens.
 

 

Il est nécessaire que l'administration de l'agriculture, la DGO3, poursuive également dans le sens de la
décomplexification des réglementations. Un document oublié, une date non respectée, une case non cochée et ce sont des primes qui ne seront pas perçues.
 

J'ai entendu parler d'un projet de déclaration de superficie via le web sur le modèle de Tax-on-web. Je
vous encourage aussi à poursuivre dans ce sens.
 

 

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