Le bon entretien des surfaces synthétiques
19 janvier 2015 | Question orale de F. DESQUESNES au Ministre COLLIN - Réponse disponible
Monsieur Le Ministre,
Une importante politique de rénovation et de développement des infrastructures sportives a été mise en place en Wallonie. Un des points forts de cette politique est l’aménagement de terrains synthétiques. Il est vrai que notre région accusait un certain retard en la matière par rapport à ses voisins et que les acteurs du monde sportif étaient demandeurs de disposer de cet outil. C’est ainsi qu’à l’initiative des autorités locales, voire des clubs, on a vu fleurir de nombreux projets. Il est vrai que ces surfaces permettent une pratique quasi ininterrompue dans des conditions optimales, même en période hivernale.
Cependant leur entretien demande une attention particulière afin d’éviter une usure trop rapide du tapis. Pour cela, il convient à la fois de respecter certaines contraintes et de veiller à l’entretien régulier de la surface.
Monsieur le Ministre, peut-il préciser :
- Quel est le nombre de terrains synthétiques subventionnés par les services INFRASPORT au cours de chacune des 10 dernières années ?
- Quelle est la durée d’engagement de maintien en bon état de tels terrains subventionnés ? Y a-t-il une sanction en cas de non-respect des engagements ?
- Y a-t-il des garanties proposées ou exigées auprès des constructeurs et installateurs ?
- Quelles exigences d’entretien sont demandées aux clubs ?
- Quels sont les contrôles mis en place par INFRASPORT afin de vérifier le bon entretien des surfaces ?
- Quelles perspectives globales peut-on tirer pour l’avenir tenant compte du fait que certains terrains devront être remplacés ou rénovés dans le futur ?
Je vous remercie d’avance pour vos réponses.
Réponse du Ministre R. COLLIN
Monsieur le Député, les terrains synthétiques ont connu un succès certain sur la précédente législature
déjà puisque pas moins de 87 terrains ont été réalisés pour près de 43 millions d'euros : 73 terrains pour le
football, 11 pour le hockey et 3 pour le rugby.
L'entretien est évidemment essentiel. Dans les offres des différents soumissionnaires, il y a une garantie qui va jusqu'à 10 ans. Cette garantie évolue souvent au fil des années : totale pour les 5 premières années et dégressive pour la suite.
Si aucune exigence n'était prévue il y a 10 ans, ces dernières années, les clubs ou communes qui déposent
un dossier se doivent d'intégrer dans leur demande de devis un poste relatif à l'entretien du terrain. Je
considère que c'est très important. Outre l'entretien quotidien, un terrain synthétique nécessite un gros
entretien annuel qui doit être effectué par une firme disposant du matériel ad hoc.
Infrasports va rappeler prochainement à l'ensemble des bénéficiaires la nécessité impérative d'un entretien
régulier ainsi aussi que les bonnes pratiques à appliquer afin de conserver leur outil dans un parfait état. J'attire votre attention aussi sur l'évolution de la qualité des terrains. Ceux qui ont été conçus il y a plus de 5 ans ne bénéficiaient pas encore des avancées technologiques que nous connaissons et ils subissent malheureusement une dégradation plus rapide.
J'ai aussi demandé au SPW Infrasports, avec l'AES et les fédérations sportives concernées, de se rencontrer pour remettre à jour les fiches techniques et les guides d'entretien des terrains synthétiques. Il y a d'ailleurs une visite d'infrastructures en Allemagne qui est prévue où ils vont aller s'inspirer du mode de fonctionnement apparemment assez optimal de nos voisins.
Je vais aussi demander au SPW Infrasports d'envisager l'opportunité d'externaliser le contrôle des chantiers relatifs aux terrains synthétiques afin de garantir aux bénéficiaires le strict respect des cahiers
des charges.
Ces deux mesures – le contrôle de chantier, d'une part, et l'optimalisation de l'entretien, d'autre part –
devraient permettre de consolider cette politique qui, je vous l'ai dit tout à l'heure, est de plus en plus
importante. Elle est de plus en plus réclamée par les clubs, mais c'est aussi une politique qui coûte cher et on doit évidemment éviter un gaspillage à moyen et long termes des moyens publics.
Réplique du Député F. DESQUESNES
Je remercie Monsieur le Ministre pour sa réponse et j'entends bien son engagement et celui de ses services à inscrire cette politique dans une politique durable d'intervention auprès des clubs. Je pense effectivement que les conseils et les aides à la gestion sont extrêmement importants ainsi qu'un suivi régulier pour rappeler à chacun qui a bénéficié de ces aides l'importance d'un entretien dans les règles de l'art de ce genre de terrains synthétiques.