Le manque de personnel policier à BSCA

Monsieur le Ministre,

Depuis le 7 avril dernier, les contrôles d’identité ont été renforcés pour tous les passagers à destination ou en provenance d’un pays situé hors espace Schengen. Cette mesure s’inscrit dans le cadre globale de la lutte contre le terrorisme.
Ces vérifications supplémentaires induisent inéluctablement un allongement du temps de d’attente, or les effectifs de la police fédérale affectés à l’aéroport de Charleroi sont demeurés inchangés. De l’aveu même, des responsables policiers, on est face à une pénurie structurelle de 70 policiers afin de permettre un contrôle fluide des passagers et l’aéroport de Charleroi est clairement le parent pauvre des aéroports belges.
Pour les passagers, il en résulte, chaque jour, des files interminables et des avions manqués. Plusieurs dizaines de vols sont ainsi impactés et l’image de l’aéroport s’en ressent auprès des voyageurs, notamment étrangers. Il est intolérable que l’aéroport de Charleroi et la Wallonie payent pour l’incurie du gouvernement fédéral.

Monsieur le Ministre :

- Avez-vous alerté les autorités fédérales de cette situation ?
- Pour quelles raisons le Ministre de l’Intérieur ne met-il pas à disposition les effectifs nécessaires ?
- Le sujet ne mérite-t-il pas d’être mis à l’agenda d’un prochain comité de concertation ?
- A votre connaissance, l’aéroport de Zaventem est-il également impacté par ces mesures de contrôles ou pour lui des solutions ont-elles pu être trouvées ?

Je vous remercie pour vos réponses,

Réponse du Ministre R. COLLIN 

Madame la Députée, le règlement 2016/399 relatif au renforcement des vérifications dans les bases de données pertinentes aux frontières extérieures a fait l'objet de modifications.

Le texte prévoit l'instauration d'un contrôle systématique des ressortissants de l'Union européenne aux frontières extérieures de l'espace Schengen suite à l'aggravation de la menace terroriste en Europe.

Ce renforcement de contrôle pose deux types de problèmes au sein de Brussels South Charleroi Airport.
Le premier étant le manque d'effectif policier qui provoque des files et le deuxième étant l'infrastructure exiguë où il manque des locaux pour permettre le contrôle policier. Ce manque de place a pour conséquence que les passagers doivent attendre dans le couloir.

Pour ma part, j'ai à plusieurs reprises, indépendamment d'ailleurs de ces modifications, écrit au ministre Jambon pour l'informer du manque d'effectif policier sur l'aéroport de Charleroi.

Une réunion informelle au cabinet de l'Intérieur a eu lieu jeudi dernier en présence de membres de mon cabinet et de représentants des sociétés de gestion pour échanger sur le sujet.

Il était prévu que je rencontre Monsieur Jambon aujourd'hui lors de sa visite des aéroports wallons, mais la commission parlementaire reportée à cette même date ne m'a pas permis d'être présent, j'y suis bien sûr représenté.

Quant à BSCA, elle réfléchit activement sur la problématique de l'infrastructure et relaiera le souci d'effectif policier auprès du ministre Jambon lors de sa visite. BSCA a également alerté le commissaire de Police concerné.

Par ailleurs, la réglementation européenne permet d'introduire une demande de dérogation en vue de solliciter une période transitoire de six mois. BSCA étudie la question.

Enfin, BSCA m'a indiqué que la direction de l'aéroport de Zaventem rencontre les mêmes problèmes quant à l'effectif policier, mais pas quant à l'aspect infrastructurel, la configuration étant tout autre.

Réplique de la Députée V. SALVI

Je remercie M. le Ministre pour sa réponse. Il se fait donc que le hasard des agendas et du calendrier fait que cette question que je vous pose aujourd'hui est, in fine aussi, dans l'actualité de la visite du ministre Jambon. C'est dommage que les deux réunions se tiennent au même moment et que vous n'ayez pas la possibilité de le rencontrer de visu.

Néanmoins, vous nous informez qu'une réunion, certes informelle, a eu lieu jeudi passé. J'avais l'espoir d'en savoir un peu plus dans votre réponse, mais je ne manquerai pas de revenir sur la manière dont d'éventuelles solutions ont déjà peut-être pu être partagées, voire envisagées.

Je note également les problèmes d'infrastructures liés à BSCA et le fait que le conseil d'administration et la discussion y réfléchissent. Voyons de quelle manière aussi la dérogation des six mois sera ou pas possible.

Par ailleurs, je constate aussi qu'ils ont le même type de difficultés au niveau de Zaventem. Ce sont des difficultés qui sont partagées, qui sont mises en évidence et qui créent d'énormes perturbations au niveau des aéroports. Le fait que ces gens attendent dans un couloir et ratent leur avion, cela crée des tensions.
C'est juste ingérable. Pour l'image de l'aéroport, c'est complètement catastrophique.

Monsieur le Ministre, j'espère que cette première réunion informelle sera suivie d'autres et que très rapidement, en collaboration avec le Ministre Jambon, vous pourrez trouver les solutions nécessaires.