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Le petit éolien en Wallonie

05 janvier 2015│ Question orale de S. MOUCHERON au Ministre DI ANTONIO - Réponse disponible

Monsieur le Ministre,


Je voudrais revenir aujourd’hui avec vous sur le dossier de l’éolien en Wallonie. Nous le savons, l’implantation d’éoliennes dans notre région doit se faire sur la base de solutions pragmatiques, respectueuses du cadre de vie des citoyens et tenant compte des particularités de notre territoire. L’agriculture familiale wallonne et la biodiversité doivent être préservées également. Dans sa DPR, le gouvernement entend étudier l’intérêt d’installations d’unités de production collectives, comme le petit éolien, à l’échelle de zones d’activités. Rappelons que ce type d’installation présente les avantages certains de la diminution des nuisances acoustiques et paysagères, tout en participant à la diversification de notre approvisionnement énergétique. Il pourrait ainsi certainement s’inscrire dans les objectifs à atteindre fixés par la Wallonie en termes d’énergie renouvelable pour l’horizon 2020 puis 2030.
Toutefois, le développement du secteur du petit éolien doit s’appuyer sur les résultats des expériences pilotes. Dans ce cadre, une expérience de 30 mâts a été annoncée sur les sites du plan incliné de Ronquières, des ascenseurs de Strépy, des écluses de Péronnes et sur l’échangeur de Daussoulx. Ces projets-pilotes devraient déboucher sur la mise en place d’une nouvelle filière industrielle wallonne génératrice de plus de 22.000 emplois en 2030.
Pour l’instant, ces objectifs sont pourtant en attente vu l’absence d’entreprises soumissionnaires pouvant prendre part aux projets-pilotes. Récemment, votre collègue Ministre régional de l’Energie annonçait qu’une seule société avait soumis une offre pour décrocher le marché public. Ainsi, il s’agirait de la firme Fairwind ? Monsieur le Ministre, confirmez-vous cela ?


- Quel constat faites-vous par rapport à cet unique candidat? Les exigences seraient-elles trop élevées pour que d’autres soumissionnaires ne présentent d’offres ? Le Gouvernement a-t-il l’intention de relancer le marché avec un nouveau cahier de charges ?


- Qu’en est-il par rapport au coût du petit éolien ? Certains semblent déjà remettre en cause son développement en Wallonie ? En décembre dernier, « La Libre » indiquait que celui-ci était 6 fois plus élevé que celui d’une grande éolienne. Pouvez-vous nous faire le point sur ce sujet, même si, certainement, c’est grâce à cette expérience-pilote que nous pourrons ensuite avoir une meilleure estimation des coûts d’installation, de maintenance et de production ?


-S’il n’est pas possible dans les marchés publics de « donner la préférence » à des fournisseurs nationaux ou régionaux, comment peut-on envisager de développer une filière wallonne dans ce secteur ? Par ailleurs, pouvez-vous nous indiquer si à votre connaissance d’autres fournisseurs étrangers sont susceptibles de se manifester pour ce type de marché?


Je vous remercie, Monsieur le Ministre.

 

Réponse du Ministre C. DI ANTONIO

 

Madame la Députée, je débuterai mon intervention en faisant le focus sur deux points.
 

Premièrement, le positionnement du petit éolien dans les objectifs fixés en termes d'atteinte de production en énergie renouvelable. Pour rappel, on parle en Wallonie d'un chiffre de 13 % à atteindre pour respecter la directive européenne. Mais on doit viser plus haut. Je dois vous dire par rapport à cela que lorsque je vois passer le nombre de refus, de recours au Conseil d'État concernant le grand éolien, il est évident que l'on n'y arrivera jamais avec le grand éolien ou pas avant longtemps, à moins que les mentalités changent
très rapidement et que tout le monde ouvre les bras à l'accueil du grand éolien.
 

Pour atteindre ces objectifs, on devra réaliser un mix de production renouvelable dont le petit éolien fait
partie. Il n'est pas question d'opposer le grand et le petit éolien en termes de coûts, mais bien de promouvoir plusieurs sources de production telles l'éolien, grand ou petit, le photovoltaïque, le biomasse, en fonction des opportunités et des réalités de terrain et selon des logiques de coûts bien différentes.
 

Aujourd'hui, on peut dire que l'on va faire un peu moins d'éolien, on va faire un peu plus de biomasses, cela revient au même. Il faut 2,5 certificats verts par mégawattheure pour de la biomasse, un seul certificat vert par mégawattheure pour de l'éolien. Cela veut dire que l'énergie produite à partir de biomasse coûte 2,5 fois plus cher au consommateur d'électricité sur le territoire concerné. Cela ne veut dire que cela tout simplement.
L'éolien reste la production d'énergie renouvelable qui impacte le moins la délivrance de certificats verts.
 

Deuxièmement, le développement du petit éolien en Wallonie est pour moi un réel projet de développement durable, intégrant les dimensions environnementales, d'emploi et économiques.
 

En effet, sur le plan environnemental, le petit éolien s'intègrera beaucoup mieux dans les paysages et aura un impact négatif plus faible, voire nul, sur la population et sur la biodiversité. Le bruit, la vue, l'effet
stroboscopique sont des problèmes que l'on ne rencontre pas avec le petit éolien.
 

Le projet tel que je l'ai défendu, est également basé sur la création d'une filière de production et de maintenance, et donc pourvoyeuse d'emplois locaux, de ces petites éoliennes en Wallonie.
 

Enfin, sur les aspects économiques, ce projet est basé sur une grande part, voire une quasi-totalité,
d'autoconsommation. J'ai lu un article, il y a quelques semaines dans un quotidien sur une comparaison des
coûts. La comparaison n'était pas correcte, on oubliait juste de tenir compte que l'on allait autoconsommer la production, ce qui est dans le projet depuis le départ.
Lorsque l'on considère cette autoproduction, on devient tout à fait rentable, la CWaPE l'a d'ailleurs démontré dans un rapport récent en mentionnant juste que pour que la filière puisse se développer, il ne fallait pas un certificat vert par mégawattheure, mais 1,3 et donc on est dans un ordre de 30 % de coût supérieur pour le petit éolien par rapport au grand éolien, mais avec des capacités d'accueil sur notre territoire qui sont tout à fait différentes, qui sont beaucoup plus larges, beaucoup plus variées et beaucoup moins impactantes pour les populations.
 

Il est possible de développer ces petites éoliennes dans les exploitations agricoles avec une consommation
directe locale, dans les zonings industriels sans impacter, sans diminuer la capacité d'accueillir de nouvelles entreprises voisines parce que l'on utilise des espaces de parking, parce que l'on utilise des espaces qui ne sont pas utilisables pour des extensions des entreprises, le long des autoroutes, le long des voies navigables de sorte de pouvoir alimenter en électricité les éclairages des autoroutes, les écluses, par exemple.
C'est principalement sur ce point que l'on doit distinguer le grand et le petit éolien. On n'est pas dans la même logique de production d'électricité ni la même logique de coût. Dans le calcul du business plan, on doit intégrer le coût de l'énergie que l'on n'achètera plus.
 

Aujourd'hui, lorsque l'on produit de l'énergie et qu'on la vend, on la vend de l'ordre de 40 euros le mégawattheure, lorsqu'on achète de l'énergie pour une écluse, pour une entreprise agricole, pour une entreprise dans un zoning, on est plutôt entre 120 et 130 euros le mégawattheure. C'est là, que se fait le bénéfice de l'opération sur le petit éolien à partir du moment où l'on reste en autoconsommation.
 

En ce qui concerne le projet Route du vent dont vous faites allusion dans votre question, en ce qui concerne le soumissionnaire, comme le marché n'est pas encore attribué, je ne suis pas en mesure de confirmer le nom du fabricant au sein du consortium qui a soumissionné pour ce marché. En effet, le soumissionnaire est composé d'une association d'un investisseur financier et d'un fabricant. Ils sont tous les deux Wallons, mais c'est bien une association d'un investisseur financier et d'un fabricant.
 

À ce stade, même si, in fine, le marché n'était pas attribué, nous aurions pu examiner les chiffres et
hypothèses d'une offre réelle, ce qui permettrait de relancer un nouvel appel d'offres avec des critères mieux calibrés. En aucun cas, cela n'aura été une perte de temps, mais on n'est peut-être pas du tout dans ce cas-là, peut-être que le marché avec le soumissionnaire en question pourra être attribué.
 

En ce qui concerne les coûts et chiffres, comparer le coût du grand et du petit éolien n'a pas de sens en soi.
Ce sont deux outils différents destinés à répondre à un même objectif. On ne compare pas un vélomoteur et une voiture en termes de coût, mais plutôt en une alternative pour répondre aux problèmes de déplacement.
 

Philosophiquement, les concepts de déploiement de grand et de petit éolien sont très différents puisque le
petit éolien se place plutôt en termes de diminution de la consommation des besoins électriques par
autoconsommation.
 

Le grand éolien, quant à lui, se positionne comme un fournisseur d'électricité en alternative aux centrales. On se positionne en top down : répondre à une consommation en livrant le maximum du productible.
 

En complément, il faut avoir à l'esprit qu'une série de petites unités bien positionnées peuvent avoir la même efficacité qu'une grande, en particulier dans des endroits où les grandes ne sont pas autorisées.
 

Les coûts d'installation d'achat sont estimés selon un rapport entre les deux types d'éoliennes de trois fois
pour une filière éolienne naissante et de deux fois pour une filière totalement développée. Les calculs qui ont été faits aujourd'hui aussi pour arriver à l'article dans ce quotidien, ce sont basés sur le coût dans un catalogue pour acheter une éolienne pour mettre derrière chez soi.
Ce n'est pas tout à fait le projet et donc, ce n'est pas tout à fait le même prix non plus.
 

Si maintenant on inclut l'aspect autoconsommation, le prix de vente de l'électricité étant plus ou moins trois
fois plus cher à l'achat, la rentabilité est donc multipliée par trois. Le rapport de coût entre petit et grand est de un pour la filière naissante et de 0,66 pour la filière développée.
 

Avec la prise en compte de l'autoconsommation, des valeurs de production garanties du constructeur et sans apport de certificats verts, le petit éolien aboutit à un surcoût de 1,4 euro/MWh en début de filière pour devenir un revenu de 40,3 euros/MWh, à comparer à un surcoût de 6,67 euros/MWh pour le grand éolien.
 

Nos conclusions sont diamétralement opposées à celles publiées par ce quotidien, sans compter les apports d'un possible développement d'une filière en Wallonie, qui pourra être encouragée via les marchés
publics à travers des clauses sociales ou environnementales.
 

Concernant les fournisseurs potentiels, au-delà de Fairwind que vous citez, sur cette gamme de puissance,
ils ne sont pas nombreux. Cependant ils existent, et proviennent de Chine, du Canada, d'Irlande ou de
France. La capacité de pouvoir se livrer existe, mais on privilégie une solution qui permettrait un
développement plus local, plus régional, d'une offre en petit éolien.
 

Pour être très concret, par rapport à cela, j'en fais une priorité sur la politique de développement durable et
je vais piloter, déposer une note en ce sens au gouvernement pour, conjointement avec le ministre des
Travaux publics qui a toute série de lieux intéressants sur les autoroutes et les voies navigables et aussi avec le ministre de l'Énergie qui doit atteindre les objectifs de production d'énergie renouvelable pour piloter ce projet.
 

Réplique de la Députée S. MOUCHERON

 

Merci, Monsieur le Ministre, pour tous ces éclaircissements. Il est clair que je pense par rapport au grand éolien, si l'on reste attaché à cette politique, on va droit vers l'échec. On voit la population qui refuse, je crois qu'elle a atteint ses limites par rapport à l'acceptation du grand éolien, on y est et le petit éolien présente une alternative, même si vous le dites et je pense que c'est important aussi, il ne faut pas les mettre en concurrence, mais comme des outils complémentaires ainsi que d'autres productions d'énergie.
 

Par rapport à l'attribution du marché, je reviendrai, une fois que ce sera fait. J'entends bien que soit, c'est
possible avec celui-ci, soit il faudra, alors, lancer, mais je suppose que de toute façon, on sera d'une façon ou de l'autre, tenu au courant.
 

J'entends aussi votre volonté, que ce soit votre priorité, pouvez-vous nous donner une idée de délai dans lequel vous allez arriver devant le gouvernement avec une note en ce qui concerne ce projet-là ? Je me
permets de reposer une question, je sais que ce n'est pas...
 

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