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Le suicide des personnes âgées en Wallonie

22 mai 2018 | Question orale de M. VANDORPE à la Ministre GREOLI - Réponse disponible

Madame la Ministre,

 

Le 12 mai dernier a eu lieu à Bruxelles une marche collective pour la prévention du suicide, intitulée « Darkness Into Light ».

A cette occasion, les chiffres du Centre de prévention du suicide mettent en lumière une réalité peu connue, pour ne pas dire encore taboue : le suicide concernerait beaucoup de personnes âgées…

En effet, proportionnellement, en Belgique, le taux de suicide chez les personnes âgées de plus de 80 ans serait le plus élevé, avec 32 suicides pour 100.000 habitants. Par ailleurs, chez les plus de 65 ans, on compterait 2 ou 3 tentatives de suicide seulement pour 1 suicide abouti, alors que chez les jeunes de moins de 25 ans, ce sont 100 à 200 tentatives pour un suicide abouti.

Cette réalité peut s’expliquer par différents facteurs, parfois très difficiles à surmonter pour certaines personnes âgées : perte du conjoint, accroissement de l’isolement social, problèmes financiers, problèmes de santé et/ou d’autonomie, etc.

Madame la Ministre, pouvez-vous me confirmer, pour la Wallonie, les chiffres avancés plus avant ? La Wallonie dispose-t-elle de chiffres précis concernant le mal-être des personnes âgées et l’évolution du nombre de suicides de personnes âgées recensés sur notre territoire ?

Envisagez-vous de lancer prochainement une campagne de prévention à destination des personnes âgées et de leurs familles, pour notamment permettre à ces dernières de reconnaître les signes avant-coureurs ?

Quels sont en Wallonie les dispositifs existants qui permettent de lutter efficacement contre cette réalité, et qui facilitent l'accessibilité en soins en santé mentale aux personnes âgées ? Dans le cadre de la réforme des soins en santé mentale, de nouvelles mesures et initiatives sont-elles en préparation afin d’accentuer cette lutte ?


Je vous remercie d’avance pour vos réponses

 

Réponse de la Ministre A. GREOLI

 

Madame la Députée, les chiffres sur le suicide que vous citez sont des chiffres absolus dont il faut, en effet, tenir compte.

Cependant, d'après les dernières données de 2014 reprises dans le Wallonie Santé de 2016, édité par l'AViQ, le taux de suicide chez les personnes de 65 ans et plus représente 0,3 % de la mortalité chez les femmes et 0,9 % chez les hommes, c'est-à-dire nettement moins que chez les personnes entre 25 et 44 ans, où, là, cela représente 16 % de la mortalité chez les femmes et 24 % chez les hommes. Il n'empêche que les chiffres doivent être relativisés au regard des nombres absolus dont il s'agit.

On note d'ailleurs que les aînés rapportent un niveau de bien-être plus élevé que les jeunes. Ainsi, en 2007, une étude de la VUB portant sur 4 500 Belges a montré que la catégorie des 66-75 ans était celle qui se sentait la plus heureuse. Cependant, je ne veux pas diminuer cette attention au risque de suicide des personnes âgées.

J'ajouterai aussi, toujours dans les chiffres, que depuis 1997, le taux de suicide diminue en Wallonie, ce qui est quand même une excellente nouvelle, comme dans l'ensemble de la Belgique en général et même en Europe. La diminution est particulièrement importante chez les personnes de plus de 75 ans, où le taux de mortalité par suicide diminue de 40 %.

Je relativise un peu ces chiffres que vous citez, mais je ne veux surtout pas les minimiser, comme je l'ai déjà dit. Le taux de suicide reste, en effet, particulièrement important en Wallonie et, chez les personnes âgées, le passage à l'acte conduit généralement à la mort. Si je puis me permettre, comme vous, avec la même prudence, il est malheureux qu'ils ne se ratent pas. C'est important d'y porter une attention particulière.

La Région wallonne a, depuis longtemps, développé une politique de santé mentale, globale et intégrée, qui vise à couvrir tout le territoire pour atteindre les personnes qui en ont besoin. Plus précisément, quatre services de santé mentale ont développé une initiative spécifique destinée aux aînés.

La population peut également compter sur cinq centres de téléaccueil offrant une permanence téléphonique gratuite 24 heures sur 24 et sept jours sur sept à toute personne, quel que soit son âge, ses difficultés ou ses convictions philosophiques ou religieuses.

Pour prévenir le risque de suicide chez les aînés, notamment de ceux qui se trouvent en situation de dépendance, il est aussi essentiel de lutter contre l'isolement. Appartenir à un réseau social est, en effet, un des facteurs de prévention du suicide. Au-delà des familles, le réseau associatif local peut jouer un rôle. Des initiatives comme « Ville amie des aînés », que vous soutenez aussi, je sais, qui sont soutenues par la Wallonie, sont de nature à favoriser l'inclusion et le maintien d'une personne dans sa communauté de vie.

Les structures d'hébergement dédiées aux aînés peuvent également jouer un rôle. Ainsi, la réglementation en Wallonie prévoit que les professionnels des structures d'hébergement pour personnes âgées suivent des formations continues. Certaines sont directement liées à la prévention du suicide.

Enfin, la prévention du suicide en Wallonie a été dernièrement renforcée de deux manières, et ce, de manière transversale pour tous les âges.

D'une part, je prépare une convention pluriannuelle pour l'ASBL Un Pass dans l'impasse, qui est spécialisée dans l'accompagnement des personnes suicidaires ou de leurs proches. L'ASBL propose d'ailleurs un module de sensibilisation d'une demi-journée intitulée « Introduction au suicide de la personne âgée » ainsi qu'une formation « Suicide et dépression des personnes âgées » à destination des intervenants susceptibles d'être confrontés aux personnes âgées suicidaires.

D'autre part, une deuxième décision est à l'égard du Centre de référence info suicide, le CRI, qui a reçu une nouvelle reconnaissance de 2018 à 2022 qui implique des missions élargies en matière de prévention du suicide.

À ce titre, le centre diffusera vers la fin de 2018 des recommandations de bonnes pratiques pour des professionnels confrontés à une personne concernée par le suicide. J'ai pu consulter une première version de ce document dans laquelle des recommandations spécifiques concernent des personnes de plus de 65 ans. Ces bonnes pratiques destinées aux professionnels seront complétées par des recommandations destinées aux personnes qui font face soit à des idées suicidaires, soit à un proche qui présente un risque de passage à l'acte.

Par ailleurs, le CRI maintient sur son site un cadastre des structures capables de prendre en charge une personne concernée par le suicide. Ce cadastre permet à tous les professionnels de trouver rapidement une structure vers laquelle orienter soit la personne suicidaire, soit ses proches. Comme vous le voyez – et comme je sais que vous n'en doutiez pas –, mais je sais que cela vous tient à cœur, la Wallonie dispose de nombreux dispositifs en matière de santé mentale qui permettent d'accompagner cette question essentielle.

 

Réplique de la Députée M. VANDORPE

 

Merci pour toutes ces informations très complètes. 

 

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