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Vous êtes ici : Accueil Notre action au PW Questions orales Les conséquences du Brexit sur l’économie wallonne

Les conséquences du Brexit sur l’économie wallonne

22 octobre 2019 | Question orale de A. ANTOINE au Ministre BORSUS - Réponse disponible

Monsieur le Ministre,

 

C’est une histoire qui parait sans fin… Pourtant, nous sommes théoriquement à 1 semaine du Brexit. Jeudi passé, Jean-Claude Juncker et Boris Johnson annonçaient enfin un accord sur les modalités du divorce. Cependant, samedi, le Parlement britannique a voté par 322 voix contre 306 l’ajournement du vote sur l’accord. Boris Johnson a donc été contraint d’envoyer une lettre au président du Conseil européen demandant officiellement le report du Brexit au 31 janvier 2020. Mais dans la foulée, le même Boris Johnson a envoyé une autre lettre dans laquelle il explique qu’il ne veut pas de cette extension et qu’une sortie le 31 octobre est toujours l’objectif qu’il poursuit. C’est vraiment à se demander si les Britanniques savent ce qu’ils veulent.

Toute cette cacophonie, qui a déjà trop duré, est préjudiciable pour nos concitoyens, et en particuliers nos entrepreneurs, qui ne savent finalement plus à quoi ils doivent se préparer.

Monsieur le Ministre, à l’heure où je vous parle, pouvez-vous m’assurer que l’économie wallonne est fin prête, le cas échéant, à faire face au Brexit, avec ou sans accord ?

En juin 2019, il restait environ 15 000 entreprises belges commerçant avec le RU qui n‘avaient toujours pas demandé ou validé de numéro EORI ? Qu’en est-il aujourd’hui en Wallonie ?

Pourriez-vous également faire le point sur l’attractivité d’investissements étrangers en Wallonie en lien avec le Brexit ? Combien de nouvelles entités avec un actionnariat britannique ont été créées en Wallonie depuis juin 2016 (date du referendum) ? Combien de dossiers d’investissements étrangers gérés par l’AWEx sont liés au Brexit ? Comment ces entités se répartissent-elles sur le territoire wallon ? Avez-vous en outre pu nouer des contacts commerciaux spécifiques avec l’Ecosse ?

Pourriez-vous également faire le point sur l’impact du Brexit sur l’agriculture wallonne ?

Par ailleurs, où en est la mobilisation des programmes et instruments de l’UE (Fonds de solidarité et Fonds européen d’ajustement à la mondialisation) ? Dans quelle mesure la Wallonie est concernée par cette aide ? Et estimez-vous cette aide suffisante ?

(Dans un communiqué, les organisations patronales belges estiment que ces moyens sont très restreints et que les conditions pour pouvoir bénéficier d'une aide financière sont extrêmement strictes. « Des aides européennes et nationales additionnelles sont souhaitables en cas de 'no deal' Brexit, en particulier pour les Etats membres les plus touchés comme la Belgique. »)

Finalement, pourriez-vous faire le point sur la concertation intra-belge liée au Brexit ?

Je remercie d’avance, Monsieur le Ministre, pour ses réponses.

 

Réponse du Ministre BORSUS 

 

Monsieur le Député, en effet, l'IWEPS a réalisé, en septembre 2018, une étude sur les répercussions économiques potentielles d'un « Brexit dur », d’un no-deal, à moyen terme sur l'économie wallonne.

Cette étude est toujours d'actualité. Les estimations de l'IWEPS révèlent que, dans le cas d'un éventuel « Brexit dur », la Wallonie serait, certes, moins affectée que la Flandre, mais serait néanmoins considérablement concernée. En ce qui concerne la Flandre, celle-ci perdrait 0,7 % de sa valeur ajoutée et accuserait un recul de 0,8 % de l'emploi, soit un peu plus de 20 000 postes de travail perdus. La Wallonie accuserait, elle, des pertes à peu près à moitié moindres, mais donc significatives, à hauteur de 0,4 %, tant de sa valeur ajoutée que de son niveau d'emploi, soit l'équivalent d'un peu plus de 5 000 postes perdus.

Ce résultat peut s'expliquer par l'ampleur des flux commerciaux entretenus entre la Région wallonne et le Royaume-Uni. On sait que dans un certain nombre de secteurs, notamment le secteur pharmaceutique, les biotechnologies, ces flux sont particulièrement considérables.

 

En cas de no-deal, certains secteurs économiques wallons seront donc plus durement touchés encore. Il s'agit notamment des ventes wallonnes de certains soussecteurs de l'industrie alimentaire, comme vous l’avez évoqué, le secteur agricole et ses dérivés, et aussi le secteur pharmaceutique, où l’on a un ancrage assez fort, avec parfois des va-et-vient entre notre territoire et la Grande-Bretagne concernant la production de certains produits. Concernant votre demande sur les effets des droits à l’importation, notons qu'une estimation de l'impact d'une sortie sans accord a été réalisée par le service Évaluation et Stratégie de l'AWEx. Il en ressort que :

- pour les exportations wallonnes de marchandises vers le Royaume-Uni, le montant total que les importateurs britanniques auraient en théorie dû payer en 2018 – donc, s’il y avait eu ces droits, si le Royaume-Uni avait appliqué des droits à l’importation sur les produits importés depuis la Wallonie – représenterait quelque 84 millions d’euros ;

- pour les importations wallonnes de marchandises depuis le Royaume-Uni, le montant, dans le même cas de figure théorique, aurait représenté plus de 40 millions d’euros.

On sait, par exemple, que nos exportations vers le Royaume-Uni représentent, selon les chiffres de 2018, 2,9 milliards d’euros. Le Royaume-Uni est notre cinquième pays d’exportation dans la hiérarchie de nos lieux d’exportation. C’est donc évidemment un partenaire important.

Une grande campagne a été réalisée par l'administration générale des douanes et accises pour que les 25 000 entreprises belges qui commerçaient avec le Royaume-Uni et qui n'avaient pas encore de numéro EORI en demandent un. Ce numéro identifie les opérateurs économiques qui ont des commerces qui nécessitent une identification douanière.

Après ces campagnes de sensibilisation et de validation, organisées notamment par l’administration générale des douanes et accises, fin juin 2019, on a acté que 10 000 entreprises supplémentaires s’étaient dotées de ce numéro EORI, mais il restait donc encore 15 000 entreprises n’ayant pas effectué les démarches, pourtant indispensables à la poursuite de leurs activités.

Nous n’avons pas la déclinaison régionale par rapport à votre question. Toutefois, j’espère que l’approche et l’occurrence d’une situation de no-deal va inciter les entreprises concernées, même si les entreprises les plus importantes se sont équipées, me dit-on, mais l'ensemble des entreprises concernées à pouvoir agir en la matière.

Toute une série d'actions a été menée par la Région wallonne en ce qui concerne la sensibilisation à la situation, à la fois pour des campagnes de prospection d'entreprises britanniques et d'entreprises étrangères aujourd'hui implantées au Royaume-Uni et qui souhaiteraient maintenir même un deuxième, voire un premier siège à l'intérieur de l'Union européenne postBrexit, c'est-à-dire pour encourager à s'établir chez nous.

Par ailleurs, plus de 150 contacts qualifiés ont eu lieu avec des investisseurs britanniques et autres pour les encourager à tourner leur regard également vers la Wallonie. Je ne vais pas aborder ici toute la question agricole, mais j'ai, lundi de la semaine dernière, rencontré le commissaire européen Hogan avec le ministre fédéral de l'Agriculture pour évoquer l'ensemble des éléments d'impact sur le secteur agricole.

Vous avez eu l'occasion, comme moi, d'observer les rebondissements dans cette incroyable saga, en ce compris les rebondissements les plus récents, de sorte que nous sommes aujourd'hui à neuf jours de l'échéance, sans savoir s'il y aura un report, un Brexit, une forme de Brexit ou quelque chose qui mélange tout cela, ce qui est, en termes économiques, une incertitude très grande, ce qui représente des difficultés pour les entreprises.

Je suis à votre disposition pour un débat plus large, mais j'ai déjà grignoté 40 secondes du temps qui fuit sous vos yeux, Monsieur le Député. Je suis toutefois à votre disposition pour aborder de façon plus approfondie toute une série d'éléments analytiques de la situation.

 

Réplique du Député A. ANTOINE

 

Vous avez compris, Monsieur le Ministre, qu'il n'y a pas dans mon chef un quelconque propos polémique. Cela s'impose à nous, Wallons, et nous devons nous y préparer au mieux. Comme vous, je ne peux que regretter l'impasse démocratique, économique et sociale dans laquelle nous nous situons aujourd'hui. Le ministre a raison d'indiquer qu'à quelques jours de l'échéance, nous ne savons pas quel sera notre avenir dans nos relations Union européenne/ Grande-Bretagne.

Les chiffres qu'avance M. le Ministre sont encore raisonnables par rapport à d'autres analyses plus pessimistes que j'ai pu lire. Il est clair que l'économie wallonne va en souffrir. Dès lors, si j'ai une suggestion à soumettre très modestement au ministre, au moment où il faudra élaborer les budgets 2020 de la Wallonie, peutêtre serons-nous alertés, informés de la décision définitive ; là, probablement qu’il faudra en tenir compte tant pour l'agriculture, pour l'économie, que pour ajuster un certain nombre de moyens financiers pour épauler nos entreprises – agricoles particulièrement – face à cette impasse et à ce no-deal qui, personnellement, me fait peur, pour toutes les raisons que l'on vient d'évoquer. 

 

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