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Les jeunes et les jeux de hasard

21 avril 2015 | Question orale de M-M SCHYNS au Ministre PREVOT - Réponse disponible

Monsieur le Ministre,

Les contacts que j’entretiens avec le monde enseignant, ainsi qu’avec des familles et de nombreux jeunes, m’amènent à vous interpeler aujourd’hui sur la problématique des jeux d’argent et de hasard…

En effet, les évolutions technologiques alimentent le marché des jeux de hasard et lui offrent des opportunités de développement substantielles. Avec Internet, la télévision numérique et la téléphonie mobile, les jeux de hasard sont accessibles à tout moment.

Au sein de l’Union européenne, les jeux de hasard en ligne ont un taux de croissance annuel de près de 15% !

Par ailleurs, les techniques mercantiles relativement efficaces permettant d’accrocher de nouveaux joueurs participent au développement du marché. Par exemple, de nombreux sites Internet proposent une période d’essai gratuite en guise d’appât, avec bien souvent des taux de retour supérieur à ceux du jeu réel, ce qui renforce les faux semblants et les illusions auprès des nouveaux joueurs.

Les pièges des jeux d’argent sont nombreux. Ils aboutissent parfois chez certains joueurs à des dérives redoutables, telle que l’endettement… Raison pour laquelle il me semblerait nécessaire de pouvoir objectiver les pratiques, et particulièrement celles des groupes à risque tels que celui des jeunes, et de privilégier des actions préventives.

Une étude du CRIOC a été menée en 2010 et publiée en 2011 sur la dépendance des jeunes aux jeux d’argent. Elle révélait que, suite à l’interview de près de 2 700 élèves francophones et néerlandophones en primaire et en secondaire, entre 10 et 17 ans, plus d’un jeune sur sept jouait pour de l’argent.

Or, la loi interdit aux jeunes de moins de 18 ans de prendre part à ces jeux, et il faut malheureusement constater que les choses ont peu évolué depuis 2011. On apprend en effet que les jeunes consacrent 32 euros par mois aux jeux de hasard, montant similaire à l’étude précédente, et qu’ils jouent deux fois par semaine en moyenne…

En outre, il s’avère que l’âge moyen où les élèves sautent le pas est de plus en plus précoce puisqu’il passe de 13 à 8 ans, ce qui est très inquiétant…

Le 17 mars dernier, au Parlement de la Communauté française, j’interrogeais la Ministre de l’Enseignement de promotion sociale, de la Jeunesse, des Droits des femmes et de l’Égalité des chances, sur les actions préventives et sur l’existence de données actualisées mesurant l’ampleur du phénomène.

Elle me confirmait que la prévention des dépendances aux jeux était effectivement sortie des compétences strictes de la Jeunesse, et que les compétences de la Jeunesse en matière de prévention des assuétudes étaient maintenant du ressort des Régions.

De nombreux outils existent déjà et mériteraient certainement d’être valorisés. Je vous poserai dès lors aujourd’hui les questions suivantes Monsieur le Ministre : Comment pourrait-on mettre en place des actions préventives au profit du groupe à risque que constituent les jeunes ? Une coordination est-elle mise en place pour mener des actions globales de prévention ? Envisagez-vous, à court ou moyen terme, une campagne de sensibilisation qui aurait pour thème les jeux de hasard et qui serait destinée au jeune public?
Je vous remercie d’avance pour votre réponse

 

Réponse du Ministre M. PREVOT

 

Madame la Députée, pour commencer, je me permets de faire le point sur la problématique avec les données à disposition. Vous avez raison d'insister sur le fait qu'elles ne sont pas nécessairement toujours les plus neuves.
 

La meilleure source de données sur les comportements des jeunes dont nous disposons est l'enquête HBSC, Health Behaviour in School-aged Children, qui est réalisée tous les quatre ans, sous l'égide de l'OMS. Elle s'adresse à un échantillon représentatif d'enfants et de jeunes de 10 à 20 ans. La dernière enquête date de 2014, mais les données ne sont pas encore disponibles.
 

Les données de 2010, elles, le sont, mais il n'y en a aucune spécifique sur les jeux de hasard, cet usage ne
semblant pas être très répandu parmi les jeunes, en tout cas, au moment où, en 2010, on a considéré qu'il
convenait ou pas de l'étudier. Gageons que ma réponse pourrait être différente pour cette étude 2014, ce qui signifierait que c'est un aspect qui a été analysé par l'OMS. Je ne suis cependant pas en capacité de pouvoir vous le confirmer à l'instant où je vous parle.
 

En termes d'action, sous la précédente législature, des points d'appui assuétudes ont été mis en place via
les centres locaux de promotion de la santé, dans un rôle de liaison entre les écoles et les associations actives en matière de prévention des assuétudes.
 

L'addiction aux jeux de hasard les concerne relativement peu, puisque l'accès aux jeux de hasard est
interdit aux mineurs. Il s'agit, là, d'une compétence fédérale.
 

Les points d'appui assuétudes ont acquis une bonne connaissance, tant des acteurs scolaires – prioritairement les écoles secondaires – que des acteurs de prévention. Ces contacts ont permis aux écoles de trouver des réponses à leurs inquiétudes. Ce projet sera, bien entendu, poursuivi.
 

Par ailleurs, la Commission des jeux de hasard est très active, tant au niveau du respect des règles de la
mise à disposition de ce genre de jeux que de la protection des joueurs. Elle a d'ailleurs édité un folder
d'informations, disponible en plusieurs langues, et produit une campagne à l'attention des jeunes, intitulée
« Bluff !», qui comporte un dossier pédagogique, un film et un jeu de société éducatif.
 

Cet outil est disponible gratuitement pour toutes les écoles ou associations de prévention qui en font la
demande. Je ne doute pas que si des initiatives locales devaient aussi voir le jour, il y serait répondu
favorablement.
 

La commission a également créé une page Facebook et un site spécifique.
 

Je terminerais en disant qu'il serait nécessaire d'éclaircir, prochainement, certaines ambiguïtés demeurant dans la répartition des compétences transférées à la Fédération Wallonie-Bruxelles et à la Région wallonne. Les règles d'accès aux jeux de hasard restent de la compétence fédérale. La prévention de la santé des mineurs, y compris en matière d'assuétudes, est de la compétence de la Fédération, mais faut-il, pour autant, défendre une approche différente pour les jeunes et les adultes concernant l'addiction aux jeux ?
 

Un contact sera pris avec la ministre de la Fédération Wallonie-Bruxelles en charge de l'ONE, afin de garantir des actions de prévention qui soient les plus pertinentes possible. Je m'en réjouis déjà.
 


Réplique de la Députée M.-M. SCHYNS

 

Je vous remercie pour votre réponse. Je pense que, peut-être que d'ici six mois, on aura des chiffres plus précis, qui nous donneront une idée de l'ampleur.
 

J'avais insisté, par rapport à la coordination avec la ministre Simonis. Il est tout aussi important d'avoir la
collaboration de l'Enseignement, qui a, en outre, en charge l'ONE. Je crois que concernant certains outils,
comme ceux qui sont mis sur pied par la Commission des jeux de hasard, restent inconnus pour beaucoup
d'écoles et de structures qui ont des jeunes comme interlocuteurs.
 

Je ne sais pas du tout comment on peut faire pour les diffuser le mieux possible. Il faut parfois qu'un élève ou qu'un jeune, dans une AMO, soit confronté à ce problème-là, pour que l'on se dise : « Tiens, quels sont
les outils qui existent ? » En fait, la démarche, ce serait d'avoir les outils avant.
 

Là, c'est vraiment une question que je me pose à différents niveaux, aussi bien au niveau du Parlement de
la Fédération qu'ici. Comment expliquer à tous les acteurs qui travaillent avec la jeunesse quels sont les
outils à leur disposition ? Je pense qu'il y a vraiment quelque chose à creuser.
 

C'est pour vous, c'est aussi pour la ministre Simonis, c'est aussi pour la ministre Milquet. Je pense que la
coordination est vraiment importante à ce niveau-là.
 

Je vous remercie.
 

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