Les retombées pour la Wallonie du passage du Tour de France 2015

Monsieur le Ministre,

La société organisatrice du Tour de France vient de dévoiler le parcours du Tour 2015. Démarrant des Pays-Bas, le Tour fera étape deux jours dans notre pays et plus particulièrement en Wallonie, qui accueillera le final d’une étape en haut du, bien connu, Mur de Huy et le départ, depuis Seraing, de la suivante.
Les esprits chagrins mettront sans doute en avant le coût pour les autorités publiques de l’accueil de cet événement. Cependant au-delà de l’impact direct (présence des équipes et des suiveurs qui feront vivre le secteur hôtelier et HORECA), c’est l’impact indirect qui convient d’intégrer dans notre réflexion.

En effet nul n’est besoin de vous rappeler l’énorme retentissement de cette compétition, considérée comme le troisième événement le plus suivi médiatiquement après les Jeux olympiques et la Coupe du Monde de Football. Chaque été des millions de téléspectateurs découvrent par son entremise les régions qu’il traverse, ces dernières bénéficient de la sorte d’une magnifique vitrine publicitaire. Les sommes nécessaires pour atteindre un aussi large public via des campagnes classiques seraient bien plus considérables.
Ce constat étant établi, il convient de tout mettre en œuvre maintenant pour maximaliser les effets de notre message à destination de potentiels prochains visiteurs de notre région.

Monsieur le Ministre :

- Disposez-vous, sur base des précédents passages du Tour, d’une estimation des retombées pour notre région ?
- Depuis l’annonce officielle du parcours avez-vous entrepris des démarches afin de mettre en place une stratégie de communication ?
- Les acteurs du secteur, je pense notamment au CGT et aux maisons du tourisme, seront-ils associés ?
- Disposez-vous d’une estimation des moyens nécessaires à l’organisation de cette communication ? Ces montants seront-ils prévus au budget 2015 ?

Je vous remercie d’avance pour vos réponses.

Réponse du Ministre R. COLLIN

Madame la Députée, l'observatoire du Tourisme du CGT – Commissariat général au tourisme
n'a jamais mené d'enquête spécifique relative à l'impact des passages antérieurs de la compétition sur la fréquentation touristique.

Nous avons deux éléments ; celui de la Province de Liège et l'autre que l'on relève à chaque passage du Tour de France. C'est clair qu'à chaque passage, on voit que les opérateurs qui participent aux différentes enquêtes menées tant au niveau sous-régional, provincial ou régional ont un retour très positif au niveau hôtelier et de tous les autres hébergements. Il y a les équipes, les médias, les sponsors, les amateurs qui viennent parfois de très loin pour voir passer leur champion préféré. C'est clair qu'il y a un grand impact.

Vous l'avez dit, le rayonnement de la Grande Boucle est planétaire. Trois jours de couverture médiatique intensive, cela vaut toutes les campagnes publicitaires.

Je parlais de la Province de Liège. Il y a eu le grand départ en 2012 qui a coûté 4,1 millions d'euros à la Province. Le retour sur investissement a été évalué à 9,1 millions d'euros. C'est énorme.

Je me suis d'ailleurs exprimé au Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles pour dire que je n'étais pas un fan d'effort budgétaire démesuré qui serait déployé pour attirer un championnat du monde cycliste. Par contre, je me suis justement servi de cette comparaison avec les étapes du Tour de France pour dire combien c'était un autre rapport qualité-prix.

Au niveau de la stratégie de communication, dès que l'on a eu confirmation – même des indiscrétions nous laissaient penser qu'il y aurait des étapes l'année prochaine en Wallonie – Wallonie-Bruxelles Tourisme, à travers tous ses bureaux à l'étranger, ont entamé une série de contacts.

J'étais d'ailleurs au Salon mondial du Tourisme à Londres la semaine dernière. J'ai pu voir que les communications avaient été faites avec toute une série de contacts média sur la présence du Tour l'année prochaine et notamment une interview donnée à la chaîne internationale Eurosport.

Chaque organe touristique doit jouer son rôle. Les uns pour l'accueil des spectateurs et la visibilité sur le parcours, les autres pour la promotion et l'accueil des journalistes. C'est clair qu'il y a l'importance de l'évènement en soi avec tout l'effet positif sur l'HORECA. Il y a aussi l'image de marque du territoire au niveau touristique. Ce n'est pas seulement les deux, trois ou quatre jours qui seront concernés, mais après, la notoriété du territoire comme terre d'accueil de cyclistes et de cyclotouristes est évidemment considérablement renforcée par la visibilité à travers les médias.

C'est d'autant plus important pour nous que nous avons décidé, qu'en 2016, l'année thématique tourisme serait le vélo. Après deux années consacrées au tourisme mémoriel, j'ai souhaité que la thématique mise en avant en 2016 est le vélo. Cela veut dire aussi que l'évènementiel joue son rôle. On l'a encore vu cette année avec le jubilé, la centième édition de Liège- Bastogne-Liège et pour saluer la Flèche wallonne.

Cela vaut aussi pour d'autres courses cyclistes. J'étais notamment à Binche-Chimay-Binche, on a toute une série de courses cyclistes qui n'ont pas leurs noms de Liège-Bastogne-Liège. La différence, d'ailleurs, entre Liège-Bastogne-Liège, la Flèche wallonne et les autres, c'est que Liège-Bastogne-Liège, en principe, on ne paie rien. C'est un produit ASO créé parce qu'il y a des clubs comme le Pesant Club liégeois, qui ont créé l'évènement, qui l'ont consolidé, et cetera. Évidemment, en principe, cela ne coûte rien.

Dans une série d'autres courses, il y a parfois, et même souvent, un investissement des communes, des pouvoirs publics, voire parfois de la Wallonie et de la Fédération Wallonie-Bruxelles. C'est logique : si nous voulons qu'il y ait des cyclistes et une renommée du territoire comme terre de cyclisme, il faut aussi qu'il y ait plusieurs courses et même des petites courses. Nous aurons l'occasion d'en parler au niveau de la Fédération.
Les budgets classiques du CGT et du WBT sont mis en œuvre. Il n'y a pas de budget spécifique à ces évènements-là, mais il va de soi que le cyclisme aura une belle place dans les efforts de promotion touristique qui seront déployés l'année prochaine et encore davantage en 2016.

Réplique de la Députée I. Moinnet 

Je vous remercie pour votre réponse. Je constate avec plaisir que vous avez déjà pris le dossier à bras-le-corps, que l'ensemble des acteurs sera mobilisé et que tout est mis en œuvre afin de maximaliser l'image de la Wallonie lors du passage de cette magnifique épreuve dans notre pays !