La mise en bourse de BELFIUS : Un “deal budgetaire” conclu sur le dos de l’Etat belge !
Communiqué de presse du 24 juillet 2018
Suite aux informations diffusées concernant l’accord budgétaire survenu cette nuit au Gouvernement fédéral, le cdH, par la voix de son Chef de groupe au Parlement de Wallonie, Dimitri FOURNY, s’étonne du « deal » qui aurait été conclu sur le dos de l’Etat belge !
Premièrement, un fonds de 600 millions € serait mis en place pour indemniser les coopérateurs d’ARCO. Or cette décision nécessite un accord de la Commission européenne mais des membres de la majorité fédérale semblent faire fi de cet accord préalable ! Si l’Europe estime qu’il s’agit d’une aide d’Etat, toute cette opération ne pourra se concrétiser. Il est donc primordial que toutes les assurances sur le plan juridique soient prises avant d’assister aux annonces de communication des uns et des autres dans le cadre d’un grand « deal budgétaire » !
Deuxièmement, il est signalé que cela permettra de débloquer l’entrée en bourse de Belfius. Comme le Député Dimitri FOURNY l’a déjà expliqué à de nombreuses reprises, ouvrir la porte à une entrée en bourse de Belfius serait grandement préjudiciable à l’Etat belge ! D’un point de vue budgétaire, le taux de rendement du dividende de Belfius est nettement supérieur au taux d’intérêt auquel l’État emprunte. Rester dans Belfius induit donc un gain budgétaire structurel, à l’inverse, vendre des parts sera une perte pour l’Etat belge.
Vendre Belfius priverait l’Etat belge d’une recette de près de 80 millions € par an. Ce chiffre tient compte des différents paramètres tels que les dividendes des parts de Belfius et des intérêts à payer sur la dette belge. En outre, ce montant devrait augmenter au cours des prochaines années au regard des prévisions à la hausse du bénéfice de Belfius.
Parallèlement, Belfius est une banque dont l’objet social est, entre autres, de participer au financement des communes. Avec la privatisation, il y a un risque que les actionnaires privés fassent pression pour délaisser certains investissements souhaitables du point de vue de l’intérêt général au profit d’investissements choisis uniquement selon des considérations financières. L’intérêt pour l’Etat de disposer d’une banque publique ne peut donc être sous-estimé selon le Député Dimitri FOURNY.
Pour rappel, en avril 2017, une résolution pour s’opposer à la privatisation de Belfius à l’initiative du cdH avait d’ailleurs été adoptée en ce sens au Parlement de Wallonie.