La cartographie éolienne et son mode de calcul
22 octobre 2013| Interpellation de S. MOUCHERON au Ministre HENRY
Monsieur le Ministre,
Je reviens une nouvelle fois vers vous au sujet de la cartographie éolienne actuellement soumise à enquête publique. C’est une belle preuve de démocratie que de soumettre un projet de cette ampleur à l’enquête publique.
Si sur le principe de l’enquête publique on peut se réjouir, encore faut-il que les citoyens disposent de tous les éléments pour se prononcer utilement.
L’objectif éolien a été revu à la baisse, soit à 3800 GWh annuels pour 2020 – au lieu de 4500 GWh. La cartographie éolienne permet d’identifier les espaces favorables à l’implantation d’éoliennes. Elle renseigne à ce sujet « un productible existant » de 2165 GWh par an au 15 janvier 2013 réalisé par 414 éoliennes.
Cependant, et c’est là que le bât blesse, il n’y a que 273 éoliennes sur le sol de la Wallonie, soit une différence de 141 éoliennes. Par ailleurs, l’Association de promotion des énergies renouvelables indique que le productible éolien est de 1267 GWh et, pour la CWAPE, il est de 1135 GWh en 2012. Ces chiffres ne correspondent pas vraiment à ceux avancés par la cartographie…
Il semblerait que ces écarts proviennent du fait que le cadre de référence intègre les parcs existants, mais également ceux en voie de construction et ceux faisant l’objet d’un recours devant le Conseil d’Etat.
Or il y a une différence objective entre, d’une part, les éoliennes implantées sur le territoire wallon et, d’autre part, les projets en construction et faisant l’objet d’un recours : dans le premier cas, il y a une production d’énergie alors que dans la seconde hypothèse, il n’y en a pas.
Ainsi, les chiffres que vous avancez tronquent inévitablement le bilan éolien et donne l’illusion d’avoir accompli la moitié de l’objectif de 3800 GWh pour 2020. Or il n’en est rien. Selon les chiffres de l’APERE ou de la CWAPE, on aurait atteint soit un peu plus d’un tiers soit un peu moins.
Des interrogations subsistent, en outre, sur le taux de charge qui est estimé, en Wallonie, à 25,1%, puisque nous ne disposons pas d’un bilan objectif de la production réelle des éoliennes.
Monsieur le Ministre, je souhaiterais savoir pourquoi le cadre de référence éolien se base un sur un bilan théorique et non sur un bilan réel de l’éolien en Région wallonne ? Combien d’éolienne devons-nous encore implanter en Wallonie pour atteindre l’objectif de 3800 GWh pour 2020 ?
Au sujet des projets faisant l’objet d’un recours devant le Conseil d’Etat, ne pensez-vous pas qu’en déclarant « et si ces dossiers-là n’aboutissent pas, d’autres prendront le relais », vous faîtes passer le message aux citoyens que malgré l’introduction des recours qu’ils introduisent, les projets éoliens aboutiront quand même ?
Enfin, quelle est l’utilité de l’enquête publique si elle repose sur des données théoriques ?
Je vous remercie, Monsieur le Ministre, pour vos réponses.