Aller au contenu. | Aller à la navigation

  •  
    Bienvenue sur notre site !

     

    François DESQUESNES

     

  •  
    Bienvenue sur notre site !

     

    André ANTOINE

  •  
    Bienvenue sur notre site !

     

    Christophe BASTIN

  •  
    Bienvenue sur notre site !

     

    René COLLIN

  •  
    Bienvenue sur notre site !

     

    Benoît DISPA

  •  
    Bienvenue sur notre site !

     

    Anne-Catherine GOFFINET

     

  •  
    Bienvenue sur notre site  !

     

    Alda GREOLI

  •  
    Bienvenue sur notre site !

     

    Julien MATAGNE

  •  
    Bienvenue sur notre site !

     

    Marie-Martine SCHYNS

  •  
    Bienvenue sur notre site !

     

    Mathilde VANDORPE

Vous êtes ici : Accueil Notre action au PW Archives Interpellations La sécurité sur les routes en Wallonie / Les révélations de l’organisme de contrôle des routes, Viacontrol, sur les autoroutes wallonnes ainsi que la mise en œuvre des radars sur le réseau routier wallon

La sécurité sur les routes en Wallonie / Les révélations de l’organisme de contrôle des routes, Viacontrol, sur les autoroutes wallonnes ainsi que la mise en œuvre des radars sur le réseau routier wallon

— Mots-clés associés : , ,

3 février 2010 │Interpellation de M. Dimitri FOURNY à M. le Ministre Benoit LUTGEN

Monsieur le Ministre,

Nous sommes bien loin du temps où la Wallonie était réputée pour la qualité de son réseau routier. Au cours de ces 10 dernières années, notre réseau s’est terriblement dégradé. Les conséquences pour les usagers sont très claires : nos routes ne sont plus, ni sécurisées, ni sécurisantes.

Durant la précédente législature, j’ai suivi de très près l’action de votre prédécesseur. Le cdH n’a pas manqué d’interroger, d’interpeller, de proposer des idées, des pistes de solution en faveur de notre réseau routier.

Aujourd’hui, comme je viens de le dire, ce réseau est dans un état préoccupant. Si l’hiver a été sans pitié pour nos routes, je ne pense pas que les conditions climatiques soient les seules responsables. Cette catastrophe généralisée touchant notre réseau routier trouve aussi son origine ailleurs.

Il y a quelques semaines, l’émission de la RTBF « Questions à la Une », consacrée à l’état de nos routes, a mis en évidence une situation alarmante.
La sortie de l’organisme de contrôle des routes dans la presse la semaine dernière m’inquiète un peu plus encore. Il y a 40 ans, l’administration des routes et la fédération des entrepreneurs ont créé Viacontrol. Concrètement, Viacontrol est chargé d’intervenir entre le maître d’ouvrage (le SPW) et les entrepreneurs afin de contrôler la qualité des travaux routiers effectués.
Il met en évidence une série de lacunes dans la gestion des routes wallonnes, que je pointe par ailleurs depuis 5 ans maintenant.

Quels sont les constats établis ?

o Premièrement, nos routes souffrent d’un sous-investissement chronique. Trop souvent, l’entretien a consisté à poser des rustines.

o Ensuite, l’attribution des marchés pose de nombreuses questions. Le dernier rapport de la Cour des comptes, analysé dernièrement en commission, les aborde très clairement.

o Enfin, le contrôle des chantiers est insuffisant. 6 personnes seraient chargées de la surveillance des chantiers de Liège, Verviers et du Brabant. Aucun contrôle de qualité ne serait donc effectué pour les autres régions.

En ce qui concerne le sous-investissement, le Gouvernement wallon n’est pas resté insensible à cette situation. Il a ainsi prévu une enveloppe budgétaire de 600 millions d’euros pour financer un grand plan d’investissement sur cinq ans au profit de nos routes.

Afin de réaliser au mieux cette enveloppe dévolue au financement des voiries régionales, une redéfinition des missions de la SOFICO a été opérée récemment, à votre initiative. Ainsi, la SOFICO assurera à la fois le financement, la réalisation, l’entretien et l’exploitation des axes structurants majeurs, en donnant la priorité absolue à la sécurité routière.

Cette budgétisation conséquente est prometteuse d’une amélioration substantielle du réseau, profitable à tous, ce qui mérite d’être souligné. Toutefois, comme le relève l’organisme de contrôle des routes, ces moyens, certes importants, risquent de ne pas être suffisants.

La Cour des comptes a également souvent épinglé le manque de moyens nécessaires alloués à la réparation du réseau au regard des normes internationales. Elles préconisent de consacrer, au maintien en bon état d’un réseau routier, un budget de l’ordre de 1,5% et de 2% de sa valeur patrimoniale. En Wallonie, cette proportion a longtemps été inférieure.

Les moyens sont malheureusement toujours trop limités, dans tous les domaines… C’est bien pour cela, Monsieur le Ministre, que nous devons mettre en place un système de financement complémentaire. La vignette autoroutière est une des solutions intermédiaires à notre portée. Mais les dissensions entre les Régions et le Fédéral ne cessent de retarder cet apport d’ « argent frais ».

Le Secrétaire d'Etat à la Mobilité, Etienne Schouppe annonçait dernièrement que la mise en place d'un système de taxation au kilomètre des voitures et des camions ne sera probablement pas faisable avant 2014. En Région flamande, l'on plaide en faveur d'un système "intelligent" permettant une taxation non forfaitaire mais en fonction des kilomètres parcourus. En Région wallonne, ca ne sera pas simple non plus ! Je pense en particulier aux automobilistes qui proviennent des zones rurales et pour qui ce système serait pénalisant.

Nous le voyons, les positions de chacun divergent. Néanmoins, et reconnaissons-le, il n’y a pas mille autres alternatives nous permettant d’apporter une réponse pertinente à l’état actuel de nos routes. Un accord devra donc être trouvé impérativement.

Monsieur le Ministre, si les moyens financiers doivent sans conteste être revus à la hausse, ils doivent aussi être mieux répartis.

Afin d’utiliser au mieux ces moyens, il me semble nécessaire qu’un axe de priorités quant à l’entretien du réseau dans son ensemble soit établi. Je pense que votre Administration y travaille d’arrache-pied.

Le deuxième problème majeur auquel nous sommes confrontés est le manque de contrôle effectué sur les chantiers. Certaines pratiques ne peuvent plus être tolérées dans l’exécution de travaux. Des révélations graves sont faites quant au non-respect par certains entrepreneurs des prescrits sur la mise en œuvre des matériaux. Je vais vous donner un exemple très concret : vous le savez, une route est constituée de différentes couches de matière. Malheureusement, certaines d’entre elles n’ont pas toujours l’épaisseur requise… qui est, en réalité, souvent revue à la baisse. Monsieur le Ministre, inutile de rappeler que les fondations sont la base même d’une structure solide et durable.

Le nouveau plan qualité du SPW prévoit un système d’autocontrôle des entrepreneurs. On peut s’interroger sur l’opportunité d’une telle démarche au vu de l’exemple que je viens de citer. Il nous semble, pour le moins nécessaire, que le Gouvernement lance une réflexion à ce sujet. Le risque est, en effet, grand de voir certains dérapages avoir lieu. Un contrôle systématique, le cas échéant, externe m’apparait donc comme étant tout à fait nécessaire.

Les agents du SPW sont-ils suffisamment bien formés pour effectuer ces contrôles de manière adéquate ? Les techniques évoluent sans cessent et nécessitent une formation continuée dans le chef des contrôleurs mais aussi l’achat de matériel de contrôle.

La Région wallonne a, durant la précédente législature, procédé à divers travaux sur les réseaux routier et autoroutier. Toutefois, on constate que malgré une réfection récente, des malfaçons apparaissent. L’été dernier, la E411 a parfaitement illustré cet état de fait : certains de ses tronçons se sont mis à fondre ! En hiver, c’est l’asphalte qui se détache… Monsieur le Ministre, je crois que nous ne pouvons nier que la mise en œuvre de certains travaux et que la qualité des matériaux utilisés laissent à désirer. Cela prouve une fois de plus à quel point l’exécution des différents chantiers ne peut être laissée au hasard.

Plus encore, si les cahiers des charges doivent être précis et contrôlés, ils doivent aussi être garantis. Monsieur le Ministre, une garantie de résultat doit être plus que jamais imposée aux entrepreneurs. Je plaide ici pour une réforme du système d’obligation des entrepreneurs. La comparaison avec les chantiers étrangers met en évidence la déficience de notre système. Une garantie décennale des travaux réalisés sur notre réseau routier doit être mise en œuvre. Cela me parait être le B.A-BA.

Monsieur le Ministre, sachez qu’il n’est pas dans mon intention de tirer à boulet rouge sur les entrepreneurs. Comme dans chaque profession, il y a des abus, un manque de professionnalisme. Notre responsabilité est cependant de veiller à soigner la qualité des travaux ; ce qui passe par une garantie élargie et un contrôle renforcé.

Troisième point mis en exergue par Viacontrol : un certain saupoudrage, par le passé, des budgets disponibles. Il est certain que des priorités doivent être établies dans l’organisation des travaux. À votre arrivée en tant que Ministre des Travaux publics, je vous ai souvent entendu le rappeler au sein de cette assemblée. Sachez que cela me rassure sur la bonne organisation des choses.

Au-delà des différents points que je viens de développer, je voudrais revenir quelques instants sur la proposition de résolution que j’avais déposée avec l’ensemble de mes collègues en octobre 2008. Le texte visait, entre autre, à mener une réflexion quant aux mesures nécessaires à prendre afin d’optimaliser le réseau routier régional.

Nous avions, en son temps, pointé du doigt les camions dont l’impact sur nos routes mérite une attention toute particulière.

Selon une étude de la VAB, l’impact des camions en surpoids sur l’usure du revêtement coûte 15,5 millions d’euros par an. Aucune étude de ce genre n’existe en Wallonie. Elle serait pourtant tout à fait judicieuse.

Le passage d’un camion sur nos routes équivaut aux passages de 10.000 véhicules. Ce ratio est interpellant. D’autant plus que le nombre de camions sur nos routes ne décroît pas. Il faut savoir que si le camion est en surcharge, il équivaut alors au passage de 245.000 voitures.

Selon la police fédérale, 60 % des camions sont en surcharge. On imagine aisément les dégâts occasionnés par ceux-ci à nos routes, indépendamment du danger au niveau de la sécurité.

Il nous semble primordial, Monsieur le Ministre, qu’une réflexion soit menée quant à l’impact des camions, non seulement sur l’infrastructure, mais également en terme de sécurité routière.


Venons-en maintenant à la sécurité routière. Dorénavant, c’est le degré de dangerosité des routes qui déterminera l’ordre de priorité des chantiers à réaliser. Cette attitude que vous prenez est tout à fait judicieuse lorsque l’on sait que selon certains études, l’infrastructure jouerait un rôle dans près de 46% des accidents.

Dès les premiers instants de votre nouvelle fonction de Ministre wallon de l’Equipement, vous avez rapidement exprimé votre intention de placer la sécurité routière et la prévention au centre de votre action.

Dans la foulée, vous avez annoncé la mise en place « massive » de radars sur nos routes.
Depuis lors, quelques mois se sont écoulés sans que les radars ne fonctionnement. En effet, vous désiriez que les zones de contrôle soient clairement indiquées par des panneaux avant que l’on utilise activement ces radars.

Récemment, dans la presse, nous avons pu découvrir les panneaux qui vont accompagner les radars installés sur les autoroutes wallonnes. Vous les avez définis comme étant une "signalisation novatrice et agressive".

Trois panneaux, bien visibles, seront donc mis en place près de chaque radar.
Le premier sera situé à un kilomètre du radar, six cent mètres plus loin, un second panneau indiquera à l'automobiliste qu'il entre dans une zone de radar. Enfin, après le radar, un troisième panneau mentionnera la fin de la zone et affichera aussi le nombre de morts sur les routes wallonnes. Les données seront actualisées pour coller le plus possible à la réalité.

Aujourd’hui, sept boitiers sont installés sur nos autoroutes wallonnes. Comme je viens de le dire, il semble qu’actuellement ils ne fonctionnent pas. Pouvez-vous me le confirmer ?
Pouvez-vous nous dire quels boitiers vont être équipés de panneaux prioritairement ? Quels sont les délais prévus pour l’installation des panneaux ? Quand les boitiers en place seront-ils en mesure de flasher les automobilistes roulant à une vitesse excessive ?
Pouvez-vous également nous informer sur le placement éventuel d’autres boitiers et panneaux sur les autoroutes de Wallonie ? Quel est à terme votre objectif ?

Monsieur le Ministre, vous avez hérité d’une compétence où les attentes de nos concitoyens sont grandes ! En conclusion de cette interpellation, je voudrais vous apporter tout mon soutien dans cette « révolution » que vous entamez avec détermination.

Merci de votre attention.

Pour lire le compte-rendu du débat en séance publique du Parlement wallon, cliquez ici
Actions sur le document