Proposition de résolution relative à l'hépatite C

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EXPOSE  DU TEXTE  par Mme Bertouille (MR) en commission

Monsieur le Présidente,
Madame la Ministre,
chers collègues,

En tant que premier signataire, j'ai effectivement souhaité que cette proposition de résolution puisse être examinée dans la commission, puisque c'est une résolution qui date déjà de plusieurs années. Depuis 2005, elle a déjà été travaillée parallèlement à une proposition de résolution qui a été adoptée au Parlement de la Communauté française en septembre 2005. C'est déjà tout un travail de longue haleine qui a été réalisé. Cette proposition de résolution a été cosignée par les quatre groupes de notre parlement. Je vous propose, Monsieur le Président, de la présenter brièvement.

En Belgique, on estime qu'environ 100 000 personnes seraient porteuses du virus de l'hépatite C. Elle tue 4 fois plus que le virus du sida, et force est de constater qu'il y a près de 75 % des personnes contaminées qui ignorent être porteuses du virus de l'hépatite C.

Il s'agit, comme on le constate au vu des chiffres que je viens de présenter, d'un véritable problème de santé publique que nous ne pouvons ignorer, nous, au niveau de la Région wallonne, dans le cadre de nos compétences. Il est important de travailler également afin de lutter contre cette maladie, l'objectif étant de réduire le nombre de cas porteurs de la maladie.

Lorsque l'on examine la Déclaration de politique régionale, je n'ai pas vu de ligne bien spécifique concernant cette maladie. Mme la Ministre va peut-être me contredire dans quelques instants, mais, en tout cas, je pense que c'est un sujet que nous devons aborder au niveau de la Région wallonne, même si nos compétences sont quelque peu limitées, même si les termes de prévention sont plus importants lorsqu'on parle des compétentes de la Communauté française. J'estimais également que nous devions, au niveau de la Région wallonne, adopter une résolution pour que nous puissions avancer en la matière.

En ce qui concerne les différentes formes d'hépatites, si je peux me permettre, il faut savoir qu'il existe une vaccination contre les formes A et B, le type C en est actuellement dépourvu.

Lorsque l'on considère 100 personnes atteintes de l'hépatite C, on peut dire, d'après les données scientifiques, que 90 personnes ne présenteront aucun signe visible de la maladie et ne se sentiront pas malades; 20 à 30 seront gué¬ries spontanément au cours des semaines suivant la contamination; et 70 à 80 personnes sur 100 deviendront des porteurs chroniques de l'hépatite C, après 6 mois. Le sang de ces derniers contient le virus qui aura la possibilité de se multiplier et de se développer, voire de développer une maladie 10 à 20 ans après la contamination. Autant dire que ce virus est assez pernicieux.

On sait que l'hépatite C est une maladie dont on peut guérir. Même si les chances de guérison sont évaluées actuellement à 1 chance sur 2, les effets secondaires du traitement peuvent être très importants. Les personnes dont le traitement est entamé relativement tôt dans la déclaration de la maladie peuvent en guérir. Il est donc également important de dépister très tôt les personnes atteintes.

Comme je le disais, au niveau de la Communauté française, on a adopté, en 2005, une résolution sur l'hépatite C. Celle-ci mettait en évidence 7 objectifs principaux. Je les citerai ici très brièvement pour le rapport.

Premièrement, il importe de participer activement à la journée nationale de l'hépatite C.

Deuxièmement, il était question d'organiser une campagne de sensibilisation et de prévention auprès des médecins, des groupes dits à risque et du grand public.

Troisièmement, la nécessaire sensibilisation des étudiants de l'enseignement médical et paramédical avait été soulignée. C'est un amendement que nous avions déposé à la résolution de départ parce que c'était également important de sensibiliser les étudiants, que ce soit dans le domaine médical et para-médical, à la problématique de l'hépatite C en améliorant leurs connaissances.

Quatrièmement, le nécessaire encouragement, en partenariat avec les services de promotion de santé à l'école, les rencontres informatives dans les écoles avec les associations qui s'occupent de la problématique de l'hépatite C.

Cinquièmement, mettre à l'ordre du jour de la Conférence interminis¬térielle de la santé publique la problématique de l'hépatite C. C'est également une demande que nous faisons au niveau de la Région wallonne que le gouvernement puisse être un moteur en la matière.

Sixièmement, le soutien de la recherche scientifique dans le cadre de la Communauté française est venu s'ajouter aux autres objectifs.

Enfin, la mise en place d'un service de soutien, d'aide et d'information en faveur des personnes souffrant de l'hépatite C et de leur famille, et ce dans le respect des compétences des différents niveaux de pouvoir concernés, au niveau de la Communauté française notamment.

Ce qui me semble important au niveau de la Région wallonne, c'est de mettre l'accent sur l'information.

L'information en faveur des groupes cibles, des groupes à risques. C'est vraiment la base. Cela rentre vraiment dans le champ de nos compétences. D'ailleurs, sous la précédente législature, il y avait eu tout un travail fait en collaboration avec la Communauté française dans le cadre des conférences interministérielles et dans le cadre de collaborations étroites entre la Région wallonne et la Communauté française.

La Région wallonne peut également, me semble-t-il, participer aux différentes actions de sensibilisation à cette maladie et demander à ce que cette problématique soit inscrite à l'ordre du jour de la conférence interministérielle, comme je le disais tout à l'heure. Qu'il en soit la même chose qu'au niveau de la Communauté française. C'est le deuxième point qui me semble important.

Troisième point, en termes de recherche : soutenir la recherche au niveau de la Région wallonne pour essayer de trouver un vaccin contre l'hépatite C et, en tout cas, améliorer les traitements de qualité pour les patients atteints.

Enfin, je pense qu'un point également très important réside dans le soutien que l'on peut, que l'on doit donner au niveau de la Région wallonne aux associations de patients qui devraient être reconnues par le pouvoir régional. Je sais qu'au niveau du gouvernement, plusieurs associations sont soutenues en termes budgétaires, et je pense surtout au travail qui est réalisé par le CHAC, une association de patients très active sur le terrain, reconnue et soutenue par le Gouvernement wallon.

Voilà, mes chers collègues, brièvement présentée cette résolution. Avec différents considérants que je ne vais pas répéter puisque je viens de les développer. Nous demandons, également en 6 points, au niveau du Gouvernement wallon, de participer activement à la Journée nationale et mondiale de l'hépatite C en organisant des campagnes de sensibilisation auprès des acteurs de terrain en contact avec la population, population dite à risque, en encourageant les rencontres informatives avec le grand public en collaboration avec les associations qui s'occupent de la problématique de l'hépatite C, en mettant à l'ordre du jour de la conférence interministérielle cette problématique, mais de façon régulière, et en collaboration avec la Communauté française, d'appuyer la recherche scientifique et de mettre en place un service de soutien, d'aide et d'information en faveur des personnes souffrant d'hépatite C et de leur famille, dans le respect des compétences au niveau de la Région wallonne.

Voilà la présentation de cette proposition de résolution.


Texte adopté en commission le 1er mars 2011 - voir Compte-rendu