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Les suites de la rencontre du Ministre de l’Emploi avec CARREFOUR

24 février 2010 │Question d’actualité de M. Dimitri FOURNY à M. le Ministre André ANTOINE

M. Dimitri Fourny (cdH)


Je pense qu'il n'est pas de la responsabilité exclusive du Gouvernement d'intervenir dans cette crise. Les responsabilités incombent au Groupe Carrefour dont on ne peut que déplorer le mépris qu'il a eu à l'égard des travailleurs.

L'annonce qui a été faite est évidemment brutale. La question qui se pose est de savoir quelle sera l'ampleur des dégâts.

Monsieur Antoine, vous avez eu l'occasion de rencontrer, ce midi, les responsables de la société à propos de l'annonce qui a été faite. Avez-vous des choses plus précises à indiquer aux employeurs, aux syndicats et aux travailleurs, quant à l'ampleur du séisme qui va les toucher ? On annonce le licenciement sec de 1.700 personnes dès à présent. Si la reprise par le groupe Mestdagh ne se fait pas, c'est près d'un tiers du personnel travaillant qui sera touché par cette crise sans précédent. C'est dramatique !

Par ailleurs, cette reprise va aussi avoir des conséquences sur les travailleurs qui vont changer de Commission paritaire, puisqu'ils vont passer dans un système de franchisés. Il va aussi y avoir des conséquences pour les travailleurs qui vont rester dans l'entreprise. Quelle est votre appréciation du dossier ?

Quelles mesures vont être prises pour accompagner celles et ceux qui vont être licenciés ?


Réponse de M. Jean-Claude Marcourt, Ministre de l'Économie, des PME, du Commerce extérieur et des Technologies nouvelles


Je suis marqué par ce drame qui touche énormément de familles. Nous avons un certain nombre d'incertitudes sur un certain nombre de magasins et, plus globalement, sur le modèle économique de Carrefour. Ce groupe a été racheté il y a une dizaine d'années et la logique industrielle qui a été poursuivie est une véritable erreur. C'est peut-être cette forme de concurrence effrénée qui est responsable d'une telle situation.

Ce dossier touche plus particulièrement des femmes qui constituent la majorité des personnes employées dans ces magasins.

Au niveau économique, des erreurs stratégiques ont conduit à cette situation. Pourtant, d'autres grands groupes gagnent des parts de marchés, avec des positionnements qui sont mieux reconnus comme ceux de Delhaize et de Colruyt. Pourquoi Carrefour, qui était la première chaîne de distribution, est-elle passée aujourd'hui à la troisième position ? Cette erreur stratégique, ce sont les travailleurs qui vont la payer, et non les dirigeants qui sont partis ailleurs.
Les organisations syndicales sont là. J'ai eu des contacts téléphoniques avec elles depuis l'annonce. Nous allons examiner toutes les hypothèses.

Ce qui ne convient peut-être pas à nos amis hennuyers, c'est que le groupe Mesdagh est plus installé dans le Hainaut qu'ailleurs. Lorsqu'un entrepreneur wallon veut se développer, il le fait généralement là où il ne l'est pas encore. Il faut d'ailleurs mettre en évidence le fait que les entrepreneurs wallons peuvent faire leur métier, et de manière différente.

Je pense que le problème ne doit pas se limiter à la Région wallonne, mais doit être présenté au niveau fédéral, sur des niveaux de jeu équivalents. En tout cas, nous allons avoir des contacts et nous reviendrons sur la question. Il nous faut être le plus solidaire possible avec les travailleurs.

Réponse de M. André Antoine, Ministre du Budget, des Finances, de l'Emploi, de la Formation et des Sports


Nous avons tous été choqués par l'annonce et l'ampleur des licenciements. C'est un choc social pour l'ensemble de ce pays. Certes, il y a eu un certain nombre d'erreurs commises par le Groupe Carrefour. Rien qu'en dix ans, il y a eu quatre CIO dans notre pays. Il y a eu aussi une succession de stratégies commerciales qui fait que, s'ils avaient repris le groupe GIB pour un milliard, ils ont consenti 45.000 millions d'euros d'investissements, sans pour autant retrouver l'équilibre dans un certain nombre de magasins.

M. Crucke dit que nous aurions dû être au courant. Nous avons été à l'écoute d'un certain nombre de plans de redéploiement, d'investissements, de modernisation de l'offre commerciale qui, à l'écoute des responsables de Carrefour, devaient les amener sur un terrain de l'équilibre à plus ou moins court terme.

Nous ne pouvions en aucun cas anticiper ce drame social puisqu'au moment où je vous parle, le FOREM est en train d'analyser une demande de formation pour 1.800 personnes du Groupe Carrefour. Et parmi ces 1.800 personnes, un certain nombre est concerné par les licenciements. Comment aurions-nous alors pu être en alerte d'une difficulté de cette ampleur ?
Si nous voulons être sérieux, reconnaissons que nous ne pouvions pas pressentir le drame social que nous vivons.

Stratégiquement, un certain nombre de choix économiques sont à poser.
Tout d'abord, vingt-et-un magasins, à savoir quatorze hypermarchés et sept supermarchés, seront fermés.

Cinq d'entre eux se situent en Région wallonne. La situation est à ce point préoccupante sur le plan financier qu'on ne peut sauver ces magasins. Mille six cent septante-deux personnes sont concernées, dont 515 pertes d'emploi en Wallonie. Il n'y a pas de frontière linguistique devant la crise, nous sommes tous confrontés aux drames sociaux. Outre la perte de ces 1672 emplois, nous devons hélas craindre des licenciements en amont et en aval. Je parle des centres de distribution directement affectés par la crise qui ébranle Carrefour. L'un des prestataires était déjà en grève ce matin.

Par ailleurs, un certain nombre de magasins — sept en Flandre et vingt en Wallonie — feront l'objet de potentielles transactions. Les magasins implantés en Flandre s'orientent vers une approche de franchise alors qu'en Wallonie, les magasins pourraient éventuellement être intégrés au groupe Mestdagh. J'insiste sur le fait qu'à ce stade, les négociations ne sont pas encore entreprises. Le Gouvernement wallon ne pourra évidemment pas s'immiscer dans ces négociations de type commercial. A l'issue des contacts préliminaires, il s'avère que le
repreneur potentiel prendra en charge le personnel concerné. Les négociations revétiront donc également un volet social. Faudra-t-il reprendre tout le personnel ou une partie du personnel, et à quel salaire ? Ces questions restent ouvertes. Il va sans dire que nous accompagnerons ces négociations sociales et que nous nous assurerons qu'elles soient menées dans les meilleurs délais.

En outre, le groupe Carrefour souhaite maintenir 59 magasins en activité. Des investissements complémentaires, chiffrés à 300 millions d'euros étalés sur les trois années à venir, seront toutefois nécessaires pour en assurer la rentabilité. Ces dispositions sont conditionnées à la réussite des négociations évoquées antérieurement.

Enfin, il y a une volonté de redéploiement du groupe Carrefour à travers des franchisés dans une centaine de magasins de proximité.

Voilà la stratégie actuelle. Je ne vous cache pas que des incertitudes existent à chaque étape de ce processus.

Certes, nous ne sommes pas dépourvus de dispositifs. Des mesures d'information et de concertation sont prévues. Dès lors que l'entreprise est présente dans l'ensemble des trois Régions et compte-tenu de l'ampleur du problème, une cellule de crise interrégionale sera mise sur pied. Il est indispensable que l'ensemble des pouvoirs publics du pays s'allient face à cette crise.

Il nous faudra négocier. Ces négociations concerneront tant la responsabilité même de l'entreprise que le transfert de savoir faire. Les conditions paritaires seront à redéfinir. Je rappelle que plus de 50 % du personnel a 45 ans ou plus.

Il nous appartiendra de négocier un certain nombre de prépensions. Nous veillerons également à mettre sur pied une formule de reconversion et nous associerons les autres partenaires de la distribution.

Je ne serai toutefois pas candide. Il est clair que les conditions salariales attendues, d'une part, proposées, d'autre part, seront au coeur du débat et conditionneront l'issue des négociations.
Nous nous attacherons tous, j'ose l'espérer, à trouver une solution acceptable sur le plan social, dans le respect de la dignité des travailleurs.


M. Dimitri Fourny (cdH)


Les nouvelles données de ce dossier ne sont guère rassurantes, mais il ne faut pas être défaitiste, il faut garder espoir. Il faut réunir tous nos atouts pour faire pression sur le groupe.

Les syndicats avaient mis la direction en garde, en lui disant qu'elle faisait fausse route en matière de politique commerciale. Elle doit maintenant assumer ses responsabilités. Tous les moyens, au Fédéral et au niveau régional, doivent être mis en oeuvre pour qu'elle le fasse.
Les travailleurs ont payé un lourd tribut, ils ont donné beaucoup pour le développement de cette société.

Carrefour doit maintenant assumer. Au total, il y a 15.000 travailleurs et dont 30 % seraient menacés. Nous avons le devoir d'assurer le maintien du plus grand nombre possible d'emplois. Le Gouvernement a pris immédiatement ses dispositions et je lui fais totalement confiance.
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