Aller au contenu. | Aller à la navigation

  •  
    Bienvenue sur notre site !

     

    François DESQUESNES

     

  •  
    Bienvenue sur notre site !

     

    André ANTOINE

  •  
    Bienvenue sur notre site !

     

    Christophe BASTIN

  •  
    Bienvenue sur notre site !

     

    René COLLIN

  •  
    Bienvenue sur notre site !

     

    Benoît DISPA

  •  
    Bienvenue sur notre site !

     

    Anne-Catherine GOFFINET

     

  •  
    Bienvenue sur notre site  !

     

    Alda GREOLI

  •  
    Bienvenue sur notre site !

     

    Julien MATAGNE

  •  
    Bienvenue sur notre site !

     

    Marie-Martine SCHYNS

  •  
    Bienvenue sur notre site !

     

    Mathilde VANDORPE

Vous êtes ici : Accueil Notre action au PW Archives Questions écrites Le dépérissement des abeilles

Le dépérissement des abeilles

— Mots-clés associés : , ,

21 février 2008 | Question écrite de Mme Anne-Marie CORBISIER à M. le Ministre Benoît LUTGEN

La presse a rapporté le fait que 30 à 40 % des abeilles semble avoir succombé cet hiver, alors que la cote d'alerte se situe à 20%. Pouvez-vous, Monsieur le Ministre, nous confirmer ce chiffre ? Les causes des surmortalités sont disparates. Elles peuvent être liées à la non-maîtrise du Varroa, ce parasite qui affecte le couvain de l'abeille. Face aux traitements anti-Varroa, toutes les ruches ne réagissent pas selon le même mode et certains traitements sont inefficaces.

Pouvez-vous nous donner des précisions à ce sujet en particulier sur l'accompagnement des apiculteurs ? L'autre élément associé à ces mortalités d'hiver est le problème récurrent du pollen. Sa qualité comme sa quantité ne sont pas suffisantes pour le cheptel. La ressource pollinique a fait cruellement défaut cet été en raison d'une météo défavorable.

La pluie et l'humidité ont empêché l'émergence des fleurs par ailleurs en régression à cause de la consommation croissante d'espace. Enfin, il ne faut pas négliger non plus les incidences potentielles liées à l'utilisation des pesticides. Cette nouvelle hécatombe est particulièrement inquiétante pour l'agriculture et notamment les cultures fruitières à venir qui risquent d'être compromises faute de pollinisateurs.

Pouvez-vous, Monsieur le Ministre, nous indiquer si le CARI a procédé à une analyse précise des causes qui sont à l'origine de ce dernier événement lié à l'hiver 2007-2008 ? En l'occurrence, le varroa est fréquemment cité comme cause principale de cette surmortalité. Existe-t-il des aides en faveur des apiculteurs pour traiter préventivement leurs ruchers et une information adéquate à ce sujet ? Certains évoquent un coût assez élevé par ruche (15 euros) qui aurait conduit une majorité d'apiculteurs à y renoncer.

D'autres évoquent la difficulté pour les apiculteurs de se servir de ces produits, le miel étant une denrée entrant dans l'alimentation humaine. Qu'en est-il exactement quant aux traitements possibles et recommandés? D'avance, je vous remercie pour vos réponses.

Réponse

M. le Ministre Benoît LUTGEN

A cette période de l'année, nous ne disposons que des premières estimations de mortalité de colonies. Si les chiffres de 30 à 40 % de mortalité peuvent être avancés pour certaines zones, ils nous semblent, dès aujourd'hui, surestimés si l'on considère l'ensemble de la Région wallonne. Selon le CARI, qui suit cette situation de près, des chiffres de l'ordre de 15 % sembleraient beaucoup plus proches de la réalité de terrain.

Plusieurs éléments peuvent expliquer cette situation inquiétante.

1. On peut citer en premier lieu le parasite Varroa destructor qui, suite aux conditions climatiques clémentes de cet hiver, a eu un développement de ses populations trois fois plus important que les années précédentes, ce qui a surpris de nombreux apiculteurs. Ces données sont fournies par le réseau de surveillance sanitaire wallon géré par le CARI dans le cadre du programme européen de soutien de l'apiculture. Au vu de cette situation particulière, une alerte a été lancée dans le monde apicole, plus particulièrement sur la liste de discussion apicole « abeille » et sur le site de l'apiculture wallonne et bruxelloise (www.cari.be). Les apiculteurs qui ont suivi les instructions de lutte données par le CARI n'ont pas eu de problèmes liés à ce parasite.

2. Les conditions climatiques ont très fortement réduit les apports naturels de nectar durant l'été et l'automne 2007. Par contre, les températures extrêmement clémentes de l'hiver ont maintenu une activité inhabituelle à l'intérieur des ruches, ce qui a entraîné une consommation hivernale deux fois supérieure à la normale. Pénurie des stocks et consommation accrue ont généré de ce fait des famines dans certaines colonies nourries normalement par les apiculteurs. Une alerte a également été lancée dans différentes revues et mentionnée sur la liste de discussion apicole « abeille » et sur le site de l'apiculture wallonne.

3. A côté de ces cas dont la cause est clairement établie, il reste, comme par la passé, des cas inexpliqués. Même si leur fréquence s'est fortement réduite, avec moins d'un tiers de cas signalés, ces phénomènes continuent de retenir l'attention des scientifiques. La recherche de résidus de pesticides et d'autres contaminants dans les différents composants de la ruche, ainsi que l'identification des maladies et parasites qui affectent les colonies d'abeilles, sont toujours en cours à la Faculté des sciences agronomiques de Gembloux en collaboration avec l'Université de Liège.

Le Varroa destructor, agent de la varroase chez l'abeille domestique, a été décrit pour la première fois par un chercheur hollandais en 1909 en Extrême Orient. Il y a de fortes chances que cet acarien soit présent et endémique dans ces régions depuis longtemps. Il a été détecté en Allemagne en 1969 et, depuis, s'est répandu sur tout le continent européen.

Le développement optimum de l'acarien est conditionné par la présence continue de couvain dans la ruche. Ce dernier est lui-même dépendant des conditions climatiques. Les températures clémentes de l'hiver 2007-2008 ont ainsi favorisé considérablement le développement des acariens.

Concernant la lutte organisée contre la varroase, un programme de lutte a été défini par l'AFSCA. Quatre matières actives ont été autorisées, sous certaines conditions, en 2007.

Il faut rappeler que, depuis la restructuration des services vétérinaires fédéraux qui cofinançaient l'achat de produits et qui proposaient un achat groupé, plus aucun financement fédéral n'est réalisé, malgré que la Santé animale soit restée explicitement dans ses compétences.

Cependant, dans le cadre du programme européen de soutien de l'apiculture et avec le soutien de la Fédération apicole belge, le CARI va proposer un nouvel achat groupé de médicaments contre la varroase aux apiculteurs par le biais de la prochaine revue Actu Api. Celle-ci sera distribuée gratuitement en mars à tous les apiculteurs. Une fois de plus, l'attention des apiculteurs sera attirée sur l'importance des traitements curatifs correctement réalisés.

Le coût de l'ensemble des traitements revient à la valeur de moins d'un kilo de miel par ruche.

Pour les personnes qui craignent la présence de résidus toxiques dans les ruches, il faut préciser que tant le thymol (extrait d'essence du thym) que l'acide oxalique (extrait notamment de certaines légumineuses) sont des produits naturels utilisés dans le cadre de l'apiculture biologique.

L'apiculture wallonne est composée principalement d'amateurs. Le nombre important de fédérations (qui se font trop souvent concurrence) empêche un encadrement structuré et ne facilite pas toujours la transmission de l'information.

Face à cette problématique du dépérissement, le CARI a rédigé un « Guide des bonnes pratiques apicoles », qui a été proposé à l'AFSCA pour validation.

J'attends le dépôt d'un projet du CARI qui viserait à mieux encadrer les apiculteurs. Je relève trois objectifs à ce projet :

- permettre une adaptation rapide des apiculteurs aux évolutions de la situation par une meilleure circulation de l'information ;
- favoriser les bonnes pratiques sanitaires apicoles par la diffusion de ce guide ;
- développer une Indication Géographique Protégée (IGP) pour les miels wallons.

Je reste particulièrement attentif aux problèmes vécus par nos apiculteurs. Outre le rôle pollinisateur des abeilles, elles sont de véritables sentinelles de l'état de notre environnement.
Actions sur le document