L’avenir de l’asbl Phénix à Namur
24 février 2014│ Question écrite de M. PREVOT à la Ministre TILLIEUX - Réponse disponible
Madame la Ministre,
Le 11 février dernier, la presse rapportait que l’asbl Phénix, centre de jour bien connu à Namur, qui accueille, écoute et prend en charge une cinquantaine de personnes souffrant d’assuétudes, cherchait toujours un nouveau « logement ».
Pour rappel, l’asbl a une convention avec l’INAMI (7.73.033.57) depuis 2004, en tant que « Centre de Jour en Rééducation Fonctionnelle ». L’INAMI assure le financement des frais relatifs au loyer.
Depuis 2001, on sait que l’asbl est installée dans un immeuble spacieux situé à Jambes. Mais, le bail s’achevant, sans renouvellement, elle est maintenant dans l’obligation de quitter ce siège…
Son personnel doit donc trouver, rapidement, un nouveau bâtiment pour pouvoir poursuivre son projet, et ce pour le mois de juillet prochain.
Mais leurs recherches s’avèrent difficile, au regard du prix actuel des loyers, notamment dans la capitale wallonne, mais aussi au regard de l’offre disponible.
Même si le directeur se contente des subsides régionaux qu’il perçoit actuellement, il est donc aujourd’hui à la recherche d’un bâtiment à un prix démocratique, pour avant juillet 2014.
La Ville de Namur reste évidemment vigilante quant aux éventuelles opportunités de bâtiments qui pourraient lui convenir.
Madame la Ministre, comme les autorités locales, vous prenez sans aucun doute ce dossier très au sérieux, et vous avez, d’après mes informations, rencontré récemment les membres de l’asbl afin de trouver une solution.
Jusqu’ici, Phénix bénéficiait d’un financement issu de l’INAMI, mais dès juillet de cette année, ce ne sera plus le cas ! Avec le transfert des compétences, l’Etat Fédéral ne devra plus intervenir pour ce type d’institution. Ce sera à la Région wallonne de le faire…
Dès lors, on me dit que vous devriez présenter prochainement au Gouvernement wallon l’analyse financière de cette asbl - laquelle doit être réalisée par un expert - ainsi qu’un positionnement sur le surplus budgétaire que le changement de local pourrait engendrer.
Pouvez-vous, Madame la Ministre, faire le point sur ce dossier, et sur l’évolution de la situation pour cette asbl, qui fait, je le rappelle, un travail remarquable et essentiel pour bon nombre de personnes ?
Je vous remercie
Réponse de la Ministre E. TILLIEUX le 20/03/2014
L'ASBL Phénix est effectivement contrainte de trouver un autre bâtiment pour la poursuite de ses activités. En effet, le propriétaire leur a signifié sa décision de ne pas prolonger le bail au-delà de la prochaine échéance du 30 juin 2014.
Si la Wallonie soutient l'ASBL sur le plan financier en sa qualité de service spécialisé en assuétudes, cette association est principalement financée par l'INAMI dans le cadre d'une convention relative à la rééducation fonctionnelle. Le financement fédéral est effectué sur la base de forfaits.
La relocalisation de l'association impliquera un impact budgétaire au vu du prix du marché namurois et l'enveloppe provenant encore aujourd'hui de l'autorité fédérale devra nécessairement être augmentée pour couvrir le surcoût occasionné par l'occupation d'un autre bâtiment.
À cet égard, l'INAMI m'a sollicitée fin 2013, puisque la compétence du secteur de la rééducation fonctionnelle sera prochainement transférée à la Région. La date à laquelle le centre est contraint de quitter son bâtiment actuel coïncide justement avec la date prévue du transfert de compétences. Le Collège de l'INAMI a conclu qu'il pouvait difficilement prendre une décision dont les conséquences financières devront être supportées par l'autorité régionale, alors que les budgets à transfert sont, quant à eux, fixés.
Dès que j'ai été informée de la situation, j'ai immédiatement rencontré les responsables de l'ASBL, afin de dégager des pistes de solutions.
Compte tenu du caractère urgent et fondé de la demande du centre de rééducation fonctionnelle Phénix, j'ai informé l'INAMI de mon accord pour l'augmentation du budget de la convention du Phénix à hauteur d'un montant annuel maximum de 43 955,00 euros (indice-pivot 119,62). Il est pour moi fondamental de préserver et de pérenniser les actions menées par l'ASBL Phénix.
En outre, je me réjouis de savoir que la Ville de Namur est vigilante quant aux opportunités de bâtiment qui pourraient convenir, d'autant plus que la Ville a désigné un représentant au sein du Conseil d'administration de l'ASBL Phénix qui pourra sans aucun doute veiller à la finalisation du dossier. En effet, il appartient désormais à l'association d'aboutir dans sa recherche de bâtiment.
L'évolution de ce dossier témoigne, une fois de plus, du soutien que la Wallonie réserve au secteur des assuétudes, de manière à rencontrer les besoins de bon nombre de nos concitoyens.