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La mortalité anormalement importante des abeilles domestiques en Belgique, et plus particulièrement en Wallonie

1er juillet 2010 |Question écrite de M. Damien YZERBYT à M. le Ministre Benoit LUTGEN. Réponse disponible

Monsieur le Ministre,

Les chercheurs de Gembloux Agro-Bio Tech - Université de Liège ont récemment communiqué les résultats de leurs études relatives aux abeilles, sujet que nous avons souvent abordé dans cette commission.

Ainsi, ils rapportent que les abeilles domestiques meurent de façon anormalement importante en Belgique. En 2010, plus d'une abeille sur quatre n'a pas survécu. Les pertes atteignent 26 pc en Belgique, 22 pc en Flandre et 27 pc en Wallonie. Il s'agit d'une augmentation du taux de mortalité de plus de 6 pc par rapport à 2009.

Le phénomène de disparition des abeilles est observé depuis plus de dix ans chez nous.
En 2008, les chercheurs de Gembloux Agro-Bio Tech ont livré les résultats de quatre années d'études, financées par la Région wallonne. Entre 2004 et 2008, ils ont suivi l'état de santé de plus de 150 ruchers en Wallonie avec pour objectif de mettre en évidence les facteurs de risque liés au dépérissement. Les résultats ont permis d'identifier avec précision un ensemble de facteurs responsables de l'effondrement des colonies d'abeilles, dont principalement le Varroa, acarien parasite de l'abeille, ainsi qu'un manque de diversité biologique.

Alors que les causes de cette disparition ont été identifiées, les chercheurs tirent la sonnette d’alarme. Pour eux, aucune action concrète n'a été mise en place pour limiter ce phénomène.

Monsieur le Ministre, faites-vous le même constat que ces chercheurs ? Pouvez-vous nous dire quelle attitude vous comptez prendre face à cette situation dangereuse pour la faune et la flore wallonne ? D’autres études sont-elles en cours à ce sujet ?
Des mesures précises sont-elles prévues afin de sauvegarder les abeilles dans notre région ?

Merci pour votre réponse.

Réponse du 29/07/2010


Je voudrais nuancer les résultats présentés dernièrement par les chercheurs de Gembloux Agro-Bio Tech.

Premièrement, les résultats 2009-2010 ne sont que partiels : seuls 95 apiculteurs se sont manifestés contre 175 pour la période précédente et certaines régions sont largement sous-représentées. Il faut ensuite signaler que la moitié des ruchers présentent un taux de mortalité normal (0 à 10 %) ; les mortalités anormales sont très ponctuelles tout en étant le plus souvent très graves : 15 % des ruchers touchés présentent un taux de mortalité supérieur à 70 %. Etablir une mortalité moyenne à l'échelon régional ou national est donc périlleux dans ces conditions. Enfin, la participation à ce monitoring étant volontaire, il est à craindre qu'un biais ne soit présent dans les données récoltées : les premiers répondants sont probablement les apiculteurs confrontés au phénomène de dépérissement et ce dernier risque donc d'être surestimé. Conclure sur l'amplification générale du problème est donc dangereux.

Ceci dit, le problème de la surmortalité des abeilles reste un sujet de préoccupation majeur dans notre région comme d'ailleurs dans le reste du monde et la saison 2009-2010 semble apporter plus de désagréments que celle de 2008-2009, qui avait été exceptionnellement favorable. En plus de dépérissements localisés très graves et inexpliqués, des comportements anormaux des colonies ont été observés dernièrement, comme une propension exacerbée à l'essaimage. Pour expliquer la surmortalité des colonies, la pression exercée sur les colonies par le parasite Varroa destructor est certainement une priorité.

Il est à noter qu'à côté du monitoring organisé par Gembloux, le CARI (Centre apicole de recherche et d'information) procède de manière complémentaire à un recueil d'informations basé sur des déclarations d'incidents. Le projet d'encadrement des apiculteurs wallons porté par le CARI et soutenu par la Région, a été reconduit jusqu'en septembre 2011. Il est destiné notamment à aider les apiculteurs à faire face à ce parasite. Trois objectifs prioritaires, en rapport avec la lutte contre la varroase, sont visés :
f
- avoriser la mise en place de colonies plus résistantes ;
- assurer un suivi de l'évolution des populations de varroas au fil des années avec un système d'alerte en cas de situation inquiétante ;
- faciliter la mise en oeuvre de moyens de luttes (produits vétérinaires notamment) efficaces.

En rapport avec ce dernier point, le problème de la diversité des moyens de traitement, de leur disponibilité et de leur accessibilité reste crucial. Par exemple, les procédures actuelles pour se procurer ces produits ne seront probablement plus possible en 2011. En ce qui concerne la diversité des produits disponibles sur le (petit) marché belge, seule une action concertée au niveau européen permettrait de faire évoluer la situation : une procédure d'agrément centralisée serait la bienvenue. A ce sujet, la Présidence belge de l'Union apparaît comme une opportunité à saisir : la DG SANCO devrait produire une communication sur la politique à mener en matière de santé des abeilles, pour décembre 2010 (discussions prévues à partir de septembre), ?

Une théorie communément admise au niveau international voudrait que les abeilles soient affaiblies par une série de stress primaires sur lesquels viendraient se greffer des stress secondaires comme des virus, des bactéries, des champignons. Au rang des stress primaires, sont cités bien sûr le Varroa, mais aussi la raréfaction des ressources en nourriture de qualité pour les abeilles, les contaminants environnementaux, etc.

Au vu de tous ces éléments et de leurs interactions possibles, on se trouve face à un écheveau dont il est difficile de tirer le premier fil.

Les trois pistes qui se dégagent cependant tant de la littérature internationale que des constats que l'on peut faire en Wallonie (virus, contaminants, appauvrissement des ressources) vont être traitées prochainement avec le soutien de la Région.
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