Le développement éolien : tributaire de jugements de valeurs plutôt que de faits ?

Monsieur le Ministre,

Vous savez combien il est cher à mes collègues parlementaires cdH ainsi qu’à moi-même de veiller à ce que le développement éolien en Région wallonne s’accompagne de toute l’attention qu’il est nécessaire de porter au bien-être des riverains et à la préservation de nos paysages. Les nombreuses questions sur le sujet que nous vous avons déjà posées, ainsi qu’à votre collègue monsieur le Ministre Jean-Marc Nollet, peuvent largement en témoigner.
Il y a peu, c’est sur un autre élément tout aussi capital que j’ai eu l’occasion de vous interpeller. Je fais ici référence à mon intervention en séance plénière du 30 janvier 2013, relative au permis que vous avez octroyé pour le projet éolien du Ridias. Lors de cette séance, j’ai eu l’occasion de vous demander des explications quant à l’avis favorable que vous avez rendu et ce malgré un nombre d’avis négatifs préalables considérable. Ma volonté était de m’assurer qu’il n’y ait pas de déni de démocratie, de rupture d’équilibre entre les différents niveaux de pouvoir et, surtout, un mode décisionnel relevant davantage d’une logique partisane ou d’un jugement de valeurs.

Je souhaite vous rappeler que ce dossier avait été l’objet de plusieurs questions en commission parlementaire quant à la neutralité de l’avis rendu par le CWEDD mais également quant à la qualité de l’étude d’incidences. Cette dernière aurait en effet été assortie de photomontages truqués et aurait ainsi minimisé l’impact paysager du projet.
Interpellé très récemment par un citoyen concerné par un projet éolien à Oreye, je n’ai pu que faire le lien avec le dossier que je viens de ré-ouvrir ci-dessus. Il semblerait en effet que l’étude d’incidences liée à ce projet pose également fortement question. Les faits qui lui sont reprochés sont des erreurs flagrantes et des manquements graves de nature à minimiser les nuisances réelles que risque d’amener la mise en activité du parc. Comble du hasard, cette étude aurait été menée par le même bureau d’étude que celui du projet du Ridias.

Ma question est donc la suivante, Monsieur le Ministre : comment garantir l’impartialité des études d’incidence ? Comment faire en sorte qu’aucun jugement de valeurs ne puisse entrer en ligne de compte et dénaturer les éléments objectifs ? Comment assurer que seuls les faits réels puissent servir de base sérieuse à tout avis rendu en matière de projet éolien ? Comment éviter les dérives idéologiques en la matière ? Au vu de l’objectif ambitieux fixé en matière de production d’énergie éolienne et des contraintes territoriales qui sont les nôtres, ne devons-nous pas craindre de voir des études d’incidence trafiquées pour le satisfaire ?

Je vous remercie d’avance pour les réponses que vous accepterez de me fournir,