Aller au contenu. | Aller à la navigation

  •  
    Bienvenue sur notre site !

     

    François DESQUESNES

     

  •  
    Bienvenue sur notre site !

     

    André ANTOINE

  •  
    Bienvenue sur notre site !

     

    Christophe BASTIN

  •  
    Bienvenue sur notre site !

     

    René COLLIN

  •  
    Bienvenue sur notre site !

     

    Benoît DISPA

  •  
    Bienvenue sur notre site !

     

    Anne-Catherine GOFFINET

     

  •  
    Bienvenue sur notre site  !

     

    Alda GREOLI

  •  
    Bienvenue sur notre site !

     

    Julien MATAGNE

  •  
    Bienvenue sur notre site !

     

    Marie-Martine SCHYNS

  •  
    Bienvenue sur notre site !

     

    Mathilde VANDORPE

Vous êtes ici : Accueil Notre action au PW Archives Questions écrites Le projet pilote de la Région wallonne de plantation du miscanthus sur les sites pollués

Le projet pilote de la Région wallonne de plantation du miscanthus sur les sites pollués

21 juin 2012 | Question écrite de C. SERVAES au Ministre HENRY - Réponse disponible

La SPAQUE, société publique d’aide à la qualité de l’environnement, travaille sur un projet pilote consistant à planter de l’herbe à éléphant ou miscanthus sur 3 sites pollués à Tertre, Boussu, Seraing sur l’ancien crassier du Bois-St-Jean.

Le miscanthus semble présenter de nombreuses qualités parmi lesquelles celles de s’acclimater à des sols pollués.

L’objectif poursuivi par la SPAQUE consiste à produire de la biomasse qui pourrait être utilisée comme combustible mais aussi comme composant pour la réalisation de matériaux d’éco-construction ou comme solution de rechange pour les litières d’animaux. En outre, le miscanthus serait éventuellement capable d’absorber une partie des polluants contenus dans les sols.

Ceci m’amène à vous poser les questions suivantes :


1. Sous quelle forme chimique les éléments-traces métalliques (ETM) sont-ils présents dans les sols des sites pollués ? Sous forme dissoutes ou fortement liés à des éléments minéraux du sol ? Quelle est donc la biodisponibilité des éléments-traces métalliques pour le Miscanthus ?

2. Quelle partie de la plante accumule les ETM ? Si ce sont les parties aériennes (feuilles), ne faut-il pas faut s'assurer de récolter la plante avant la chute des feuilles ... afin d’éviter un retour de la pollution vers le sol lors de leur décomposition ?

3. Des fertilisants organiques ou minéraux sont-ils appliqués aux sites pollués pour améliorer la croissance et donc le potentiel dépolluant du Miscanthus ? L'impact de ces fertilisants sur l'environnement est-il pris en compte dans l’évaluation de l'impact du projet de dépollution ?

4. A quelle profondeur se trouve la pollution dans les sols ? Les rhizomes du Miscanthus atteignent-ils de telles profondeurs ? Quel est le pourcentage d'extraction par rapport à la quantité totale de contaminants par m2 ?

5. Qu’en est-il de l’accès d'animaux au site pollué ? L'accumulation des polluants dans les feuilles du Miscanthus les rend accessibles aux animaux et peuvent donc entrer dans la chaîne alimentaire.

6. Quid des polluants après combustion ? Sont-ils récupérés dans les cendres et traités ? Sont-ils présents dans la fumée et réenvoyés dans l'atmosphère et donc à nouveau présents dans l'environnement ?

7. Il est question d’utiliser le Miscanthus comme composant pour la réalisation de matériaux d’éco-construction, comme solution de rechange pour les litières d’animaux ? A cet égard, des études de risque pour l’homme ont-elles été menées ? Si oui, quels en sont les résultats ?

Je vous remercie.
 

 

Réponse du Ministre P. HENRY le 14/09/2012
 

Dans une optique de valorisation énergétique de friches industrielles ou d'anciennes décharges, la SPAQ?E réalise en effet depuis 2009, en collaboration avec le CIPF (le Centre Indépendant de Promotion Fourragère, qui réalise notamment différents essais avec le miscanthus) et la cellule UCL de Valbiom, un projet pilote d'implantation de cultures de miscanthus et de TtCR (Taillis à très Courte Rotation) de saules sur les sites de Carcoke à Tertre, Bois Saint-Jean à Seraing et Vieille Montagne à Grâce-Hollogne.

Ce projet va permettre, dans un premier temps, d'évaluer le potentiel de production de biomasse sur des sites ou décharges présentant peu de possibilités de reconversion. Le second objectif est d'identifier et de quantifier le transfert éventuel de polluants du sol vers la plante et, le cas échéant, leur lieu de stockage dans la plante. Le miscanthus présentant de nombreux débouchés, notamment en tant que combustible, litière ou fibres, le troisième objectif est d'étudier l'impact de la présence éventuelle de ces polluants sur les filières de valorisation de la biomasse.

Dans les sols naturels, les éléments-traces métalliques (ETM) se concentrent dans la fraction solide du sol où ils se répartissent dans les différentes fractions organiques et minérales. Une plus faible proportion est également présente sous forme dissoute dans l'eau du sol. Certains remblais qui contiennent des scories et autres matériaux issus de l'activité industrielle peuvent présenter des concentrations en ETM plus élevées.

Dans la littérature existant sur ce sujet, le miscanthus est décrit comme ayant une aptitude à stabiliser les polluants dans sa rhizosphère et à ne pas les accumuler dans les parties aériennes.

C'est d'ailleurs une des raisons pour lesquelles la SPAQ?E l'avait sélectionné parmi d'autres cultures énergétiques. Le CIPF et la cellule UCL de Valbiom doivent réaliser ne étude complète des transferts de polluants, qui devrait permettre d'avoir une réponse claire et précise à ces questions.

Par ailleurs, la chute des feuilles sur le sol intervient à l'automne, au début du dessèchement des tiges. Récolter la culture à ce moment-là signifierait donc récolter une biomasse encore fortement humide, qui devrait être séchée pour pouvoir être stockée et utilisée, alors même qu'un des gros avantages de cette culture se situe dans le faible taux d'humidité de la biomasse lorsqu'elle est récoltée à la sortie de l'hiver.

Enfin, la chute des feuilles assure deux fonctions dans le cycle de la plante : une couverture du sol d'abord, empêchant, dès la 3e année de culture, toute adventice de pousser et annulant par là tout besoin de désherbage, et ensuite un retour au sol d'une grande partie des matières prélevées par la plante, rendant inutile par la suite l'amendement du sol. Récolter la plante avec les feuilles reviendrait à devoir assurer ces deux fonctions par l'utilisation de pesticides et nutriments.

Sur le site Carcoke, une moitié de la parcelle a été amendée de compost. Le but est d'évaluer l'augmentation de croissance et de rendement par rapport à l'autre moitié, non amendée, et de conclure à la nécessité ou non de l'appliquer, en prenant en compte l'ensemble des paramètres concernés (environnementaux, économiques, ?).

Par ailleurs, il est important de préciser qu'étant donné le contexte de pollution des sites (pollutions multiples, concentrations élevées, profondeur importante des taches de pollution), l'utilisation du miscanthus n'est actuellement pas envisagée comme méthode d'assainissement. Pour la SPAQ?E, l'implantation de cultures énergétiques a pour unique finalité de valoriser des surfaces non utilisées ou inutilisables à moyen ou à long terme.

Les animaux ont en général un accès limité aux sites pollués, du fait de la présence de clôtures placées tout autour de ceux-ci. Il peut bien entendu arriver que certains animaux (lièvres, sangliers, chevreuils par exemple) parviennent néanmoins à s'introduire sur les sites et manger les plantes disponibles. Mais cela est valable pour toute plante poussant sur ces sites, et pas uniquement pour le miscanthus.

Si, sur base des résultats du test pilote, la présence de polluants est effectivement détectée dans la biomasse, des essais de combustion seront réalisés, et les cendres et fumées récoltées et analysées. Les résultats obtenus permettront de déterminer les filières adéquates de combustion et, le cas échéant, les précautions particulières à prendre pour l'évacuation des cendres et la filtration des fumées.

La filière éco-construction semble également assez prometteuse pour le miscanthus. L'utilisation comme litière fait également l'objet d'essais actuellement.

Bien évidemment, il est clair que SPAQ?E n'envisagera pas ces filières sans garantie d'absence d'effet préjudiciable sur la santé humaine et réalisera en temps utile les études nécessaires à cet effet.
 

Actions sur le document