Les comportements à risques des usagers de la route et les mesures prises pour les sécuriser

Monsieur le Ministre,

Selon une récente étude de l’IBSR, il semblerait que les Belges connaissent les risques de la route mais n’adaptent pas toujours leur conduite en conséquence. Invités à classer les comportements dangereux sur la route, les répondants à l’enquête ont pointé en priorité, le fait de conduire sous influence (drogues, alcool, médicaments, gsm) au même titre que rouler à vélo dans le noir sans gilet fluo ou sans éclairage.
En revanche, la vitesse n’arrive qu’en 19ème position.

L’usager considère aussi qu’il est moins dangereux de faire des excès de vitesse sur autoroute qu’en agglomération, alors que les statistiques montrent que la gravité des accidents est plus élevée sur autoroute.
La vitesse joue un rôle prépondérant dans 30% des accidents mortels.Le mauvais état des infrastructures routières est également considéré comme seconde cause majeure des accidents de la route. Face à ce constat, quelles mesures avez-vous prises ou allez-vous prendre pour sécuriser au maximum l’usager de la route ?
Le « style de conduite » et les comportements « enfreignant la loi » arrivent en troisième position.

Je profite de l’occasion Monsieur le Ministre pour saluer votre campagne d’affichage, qui a lieu durant ce mois de janvier et, qui a pour objectif de sensibiliser les conducteurs à l’utilisation appropriée de la bande d’arrêt d’urgence. Chaque jour, on constate en effet que des usagers de la route s’arrêtent sur la bande d’arrêt d’urgence pour téléphoner (dans environ 4 cas sur 10 selon Touring), satisfaire un besoin urgent, lire une carte routière, régler leur GPS, voire même y dormir ! Chaque année, 35 à 40 accidents sont relevés sur la bande d’arrêt d’urgence en Wallonie et 4 personnes y perdent la vie.

Lors des Etats généraux de la Sécurité routière en juin dernier, vous avez réagi aux recommandations du Conseil supérieur wallon de la Sécurité routière en indiquant vos priorités en termes de sécurité routière.Parmi ces mesures, notons votre volonté de mettre en place une politique de sensibilisation-répression en matière d’excès de vitesse sur la route par, entre autres, la mise en service de radars-tronçons qui mesurent la vitesse moyenne sur un tronçon complet et non en un point unique, avec le premier déjà opérationnel dans le Tunnel de Cointe à Liège. Quels sont, Monsieur le Ministre, les premiers résultats enregistrés par le radar de Cointe et, sur base de ceux-ci, quelles conclusions peut-on en tirer en matière de sécurité routière et de propositions d’actions futures ? Par ailleurs, nous savons que 40% des tués sur les routes wallonnes perdent la vie durant les week-ends. Quelles actions avez-vous prises pour diminuer le nombre de victimes sur nos routes ?
 

Je vous remercie.

Réponse du Ministre C. DI ANTONIO le 20/02/2013
 

Les usagers classent les excès de vitesse comme comportements les plus dangereux, en
- 12e position : en agglomération
- 19e position : hors agglomération
- 22e position : sur autoroutes

C'est bien entendu une fausse impression : à côté de la « conduite sous influence », « la vitesse », est statistiquement la principale cause de mortalité sur nos routes.

De plus, les accidents les plus graves ont lieu hors agglomération ! S'il est vrai que les accidents sont plus nombreux en agglomération (= 57 % des accidents), 65 % des tués le sont hors agglomération !

Sur autoroute, le risque de décès est deux fois plus élevé que sur les autres routes.

Par ailleurs, on constate aussi dans cette enquête un phénomène de déresponsabilisation chez les usagers de la route : pour eux, les principales causes de l'insécurité routière sont le comportement des autres ou l'infrastructure. Il y a donc un véritable travail pédagogique à mener sur ce sujet avec l'aide des médias

Du côté de l'infrastructure, nous continuons à :
- intensifier la réalisation d'aménagements qui rendent les limitations de vitesse les plus crédibles possible, notamment grâce aux audits et inspections de sécurité routière appliqués en Wallonie ;
- installer des radars préventifs et répressifs, et plus particulièrement des radars tronçons pour les autoroutes, car comme l'honorable membre l'a très bien dit : la vitesse joue un rôle prépondérant dans 30 % des accidents mortels.

À ce sujet, entre le 27 décembre 2012 (jour de sa mise en fonction) et le 20 janvier 2013, ce sont 590 infractions qui ont été relevées par le radar tronçon de Cointe.
Cependant, pour chaque nouveau radar répressif installé, je suis plus intéressé de connaître la diminution du nombre de tués plutôt que le nombre de PV réalisés par la Police.

Concernant la diminution du nombre d'accidents durant les week-ends et afin d'être le plus efficace possible, nous préparons avec la SOFICO, l'IBSR, la Police fédérale de la route, les 72 zones de police locale de la Wallonie et plusieurs ASBL spécialisées en la matière, une forte campagne pour 2013 qui coordonnera des actions de sensibilisation et de répression.

Nous travaillons aussi en parallèle à la mise en place pour 2013 d'un label sur la sécurité routière à l'attention de tous les établissements et évènements festifs.
Une série de critères seront à remplir par les organisateurs d'évènement.

Au travers de « check-list », nous proposerons également une assistance aux communes, chargées de faire respecter cet aspect spécifique de la sécurité routière sur leur territoire.