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Les derniers constats formulés par la Fondation Roi Baudouin en ce qui concerne les inégalités de santé en Belgique

28 octobre 2010│ Question écrite de Mme Christine SERVAES à Mme la Ministre Eliane TILLIEUX. Réponse disponible

Mme la Ministre,

Après le constat dressé, en mai dernier, par les chercheurs du projet « Tahib » (Tackling Health Inequalities in Belgium), c'est cette fois l'Institut scientifique de santé publique qui relève la persistance de ces inégalités de santé sur notre le territoire.

En 10 ans, les écarts n'ont pas diminué, que du contraire ! Sur l'échantillon de 11.254 personnes interrogées, 23 % s'estiment en mauvaise santé.

Cette moyenne révèle de grands écarts en fonction du statut socioéconomique des répondants : chez les plus instruits, qui sont aussi les mieux « lotis », seulement 14 % se sentent malades. Chez les moins diplômés, ils sont trois fois plus nombreux, soit 42,7 % !

Ce sont ces constats, très malheureux, qui ont, une nouvelle fois ( !), incité la Fondation Roi Baudouin à appeler les décideurs politiques à élaborer « un véritable plan de lutte contre ces inégalités ».

La Fondation Roi Baudouin demande que tous les niveaux de pouvoir se mobilisent à cet égard. Selon la Fondation, « seule une stratégie globale, pour une action concrète à tous les niveaux de pouvoir, peut réduire ces écarts de santé. »

Cet appel avait déjà été lancé il y a de cela trois ans. Mais il semble que celui-ci n’ait pas pu voir d’effets concrets… Bref, « les inégalités de santé ne régressent pas ».

Pour la FRB, qui n'hésite pas à évoquer « une problématique tenace et socialement inacceptable », il est grand temps que la Conférence interministérielle de Santé publique, qui coordonne le pouvoir fédéral, les Communautés et les Régions, « endosse un rôle moteur, prenne l'initiative ».

Les indicateurs présentés dans l’étude sont très inquiétants. En effet, les moins instruits, par rapport aux plus diplômés, présenteraient un risque deux fois plus élevé d'être malades chroniques, trois fois plus élevé de souffrir d'hypertension, six fois plus élevé d'être affecté par le diabète, deux fois plus nombreux à être obèses, etc.
Ceux qui ont du mal à marcher, se mettre au lit ou faire leur toilette sont 44 %, chez les personnes sans diplôme, contre 16 % à peine chez les personnes d’éducation élevée.

On le sait, un faible niveau d'éducation va de pair avec un mauvais état de santé subjective. Mais les écarts ne se marquent pas seulement en termes d'état de santé. Le style de vie, les comportements de santé des citoyens, est aussi très différent en fonction de leur statut socioéconomique…
L'enquête de l'ISP relève ainsi qu'« à mesure que le niveau d'éducation augmente, le pourcentage de personnes qui n'ont pas d'activité physique durant leurs loisirs diminue ». Chez les moins instruits, près d'une personne sur deux (49,3 %) est en déficit d'activité physique, pendant leur temps libre. Les femmes de condition modeste sont davantage exposées qu'il y a dix ans au tabagisme. Les moins instruits fréquentent davantage le généraliste ou les services d'urgence des hôpitaux, alors que les diplômés du supérieur ont plus souvent recours aux spécialistes, kinésithérapeutes, dentistes…
Aussi, réputé pourtant très accessible, le système belge de santé ne permet pas à toutes les familles de bénéficier sans délai des soins nécessaires… 18 % des moins scolarisés sont amenés à postposer des soins pour raisons financières. Soit deux fois plus que chez les diplômés du supérieur (9 %)…

La FRB résume ces différents constats de la manière suivante : « Les plus instruits vivent plus longtemps en bonne santé, les moins qualifiés ne progressent pas »…

Le 13 octobre, le journal « Le Soir » faisait savoir qu’aucun des sept ministres belges de la Santé, au Fédéral, dans les Communautés et les Régions, « n'avait jugé utile de commenter le constat chiffré posé par l'Institut scientifique de santé publique ».

Je me permets donc de vous poser aujourd’hui la question Madame la Ministre, pour ce qui concerne la Région wallonne bien entendu. Pouvez-vous commenter les constats chiffrés posés par l'Institut scientifique de santé publique ? Êtes-vous d’accord avec l’affirmation selon laquelle « les inégalités de santé ne régressent pas » ?

Comment expliquer qu’il n’y ait pas eu d’évolution positive en 10 ans, alors que les actions publiques en ces domaines ne manquent pas, et que les Budgets en Affaires sociales et en Santé (tous niveaux de pouvoirs confondus d’ailleurs) sont toujours plus conséquents ?

Réponse du 30/11/2010

de TILLIEUX Eliane


Des constats d'inégalités sociales en matière de santé sont à nouveau mis en évidence par l'enquête nationale de santé de 2008. Pour un certain nombre d'indicateurs, des différences significatives sont observées en fonction du niveau d'éducation et il est notamment conclu que les problèmes de santé, et particulièrement les maladies chroniques, augmentent à mesure que le niveau d'éducation diminue.

Il faut aussi souligner que ce sont des chiffres nationaux et que la réalité wallonne devra être étudiée pour préciser ces constats, lorsque les données de 2008 seront accessibles.

Par ailleurs, le rapport spécifique à cette question de l'enquête nationale de santé rapporte que, pour la majorité des indicateurs examinés, les différences socioéconomiques entre 1997 et 2008 restent assez constantes. Nous pouvons donc conclure que les inégalités sociales en matière de santé n'ont ni diminué ni augmenté au cours de ces dernières années. Il faut cependant souligner, pour la population féminine, une progression limitée, mais significative, des différences socioéconomiques dans la prévalence du diabète et de l'hypertension.

Les analyses réalisées par l'Institut Scientifique de Santé Publique (ISP) mettent également en évidence que les publics les moins instruits font plus souvent appel aux CPAS: le risque d'avoir fait appel aux CPAS durant les 12 derniers mois est 9 fois plus élevé chez les non diplômés que chez les diplômés du supérieur. Je pense donc qu'il est essentiel de soutenir ces services, de même que toutes les structures qui aident à réduire les inégalités sociales.

Les inégalités sociales de santé sont les conséquences de multiples facteurs: les conditions de vie, l'inactivité professionnelle, le manque de ressources économiques et sociales, etc .. Il serait aussi trop facile d'envisager la problématique comme la résultante de choix individuels inappropriés: le contexte social et économique est crucial et, partant, la nécessaire cohérence entre nos politiques. Les plans que nous mettons en ?uvre tiennent d'ailleurs compte de cette multidisciplinarité.

Ainsi, par exemple, le Plan MarshaIl2.vert, en travaillant à la relance de la Wallonie, participera incontestablement à réduire les inégalités de santé en agissant sur les ressources économiques, sur l'activité professionnelle, etc. Le plan de cohésion sociale (décembre 2008) est aussi directement utile dans la réduction des inégalités sociales de santé via sa lutte contre la précarité.

Par ailleurs, l'honorable Membre sait-il que seule une faible proportion de l'amélioration de la santé d'une population peut être attribuée aux soins de santé? Il a donc d'autant plus raison d'insister sur la collaboration entre les différents niveaux de pouvoir, elle passe par une rationalisation de la répartition des compétences en matière de santé publique.

Je tiens également à rappeler qu'une des missions de l'Observatoire wallon de la santé est de mettre en évidence les inégalités sociales de la santé pour contribuer à leur diminution.

C'est dans ce cadre qu'il mène un projet, en collaboration avec la Fondation Roi Baudouin.

Ce projet vise à :

- stimuler les décideurs locaux à prendre des initiatives favorables à la réduction des inégalités sociales de santé, en expliquant les enjeux et en suggérant des possibilités d'action;
- accompagner les acteurs locaux dans l'élaboration, le suivi et l'évaluation de leur projet, en collaboration avec les autres institutions et organisations concernées;
- mener une réflexion sur les bonnes pratiques dans ce domaine.

Il convient d'ajouter que de nombreuses associations ?uvrant sur le terrain pour contribuer à diminuer ces inégalités reçoivent également une subvention de la Région wallonne, je pense notamment aux Services de Santé Intégrés et aux Relais Santé. Depuis 2008, la Région wallonne a permis, par un effort financier significatif, que des Relais santé soient organisés au départ des Relais sociaux et ce, dans les grandes villes de Wallonie. Ces Relais santé sont organisés dans le but de dispenser les premiers soins à toute personne en grande précarité sociale, qu'elles soient sans domicile fixe ou pas. Les caractéristiques essentielles de ces relais sont précisément d'offrir à ces personnes un accompagnement dans les soins et de solliciter les ressources du réseau pour ce faire. L'évaluation de ce dispositif est prévue dès le départ du projet.
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