Les capacités du réseau d'électricité

M. Herbert Grommes (cdH)

Monsieur le Ministre,

De plus en plus, on voit apparaître des éoliennes dans l'environnement belge et plus particulièrement en Région Wallonne. Ceci montre le souci de différents acteurs de trouver des solutions durables aux problèmes environnementaux et d'approvisionnement énergétique.

Il est clair que malgré tous les efforts faits du côté public et des fournisseurs d'énergie, il risque de se poser des problèmes empêchant éventuellement le développement soutenu des énergies renouvelables à partir du vent.

Il semble que si le nombre d'éoliennes s'accroît encore dans un avenir proche, on devrait se heurter à certains endroits à un manque de capacité du réseau existant pour absorber les mégawatts produits par les éoliennes.

Apparemment, il faudrait faire des investissements au niveau de l'infrastructure existante pour ne pas freiner le développement de cette source d'énergie durable.

Est-ce que ce risque d'infrastructure insuffisante vous est connu ? Quelle est votre position face à cette problématique ? Comment la Région Wallonne peut éventuellement agir afin d'enrayer ce risque et faire en sorte que les capacités nécessaires soient donc prévues ?

D'avance, je vous remercie pour vos réponses.

RÉPONSE

M. le Ministre André Antoine

M. André Antoine, Ministre du Logement, des Transports et du Développement territorial. – Comme vous l'évoquez, les énergies renouvelables, en ce compris les éoliennes, se développent de façon très satisfaisante en Région wallonne. Vous posez à juste titre la question de savoir si à l'avenir les réseaux de distribution mais également de transport local pourront « absorber » ce développement sans cesse croissant des énergies renouvelables. C'est là la nécessité d'un réseau de distribution unique.

Je rappellerai que les gestionnaires de réseaux doivent soumettre au régulateur wallon, la CWaPE, de façon régulière un plan d'adaptation portant sur différentes années et qui contient une estimation détaillée des besoins en capacité de distribution ou de transport local, avec indication des hypothèses sous-jacentes, et énonçant le programme d'investissements que le gestionnaire de réseau s'engage à exécuter en vue de rencontrer les besoins des utilisateurs de réseau. Ce plan tient donc compte des projets de développement des énergies renouvelables dont le GRD a connaissance, projets dont le GRD peut raisonnablement estimer qu'ils seront concrétisés dans la période prévue du plan d'adaptation. Si la CWaPE, après consultation du gestionnaire de réseau, constate que les investissements prévus dans le plan d'adaptation ne permettent pas au gestionnaire de réseau de rencontrer les besoins en capacité de manière adéquate et efficace, le ministre peut enjoindre au gestionnaire de réseau d'amender ce plan en vue de remédier à cette situation dans un délai raisonnable.

A ce jour, je n'ai pas eu d'information de la part de la CWaPE mettant en avant un risque d'infrastructure insuffisante. Ceci n'exclut pas qu'il pourrait y avoir localement à l'avenir des problèmes de raccordement. En effet, le réseau qui doit assurer le transit de la production décentralisée est soumis à plusieurs contraintes physiques. Il doit pouvoir maintenir le plan de tension dans les limites d'exploitation avec et sans la présence de la production décentralisée.

Une éolienne ne fonctionne qu'à 30 ou 35 % dans le meilleur des cas. J'ai demandé à la CWaPE d'identifier le goulot d'étranglement pour faire face au développement du réseau de distribution. L'adaptation aura un coût.

Aujourd'hui, la CREG prend le risque de voir un nombre d'investissements ne pas se faire. C'est donc un risque pour le moyen terme.

M. Herbert Grommes (cdH)

Il importe de surveiller cette capacité et ce goulot.

M. le Ministre André Antoine

Le fait est qu'actuellement les éoliennes sont en rupture de stock. Il faut les commander trois ans à l'avance.