Epandage du lisier à la sortie de l’hiver sur la prairie naturelle

Monsieur le Ministre,

Je suis interpellé par des agriculteurs de ma région au sujet de la période autorisée pour l’épandage de lisier en prairie naturelle (MAE2). Celui-ci est autorisé uniquement durant l’été, or c’est la période la moins propice pour une bonne efficacité de cet épandage.

Pourriez-vous envisager d’épandre le lisier à la sortie de l’hiver au moment où toutes les études convergent pour attester que c’est la meilleure période ?

Je vous remercie pour votre réponse,
 

Réponse du Ministre P. HENRY

Monsieur le Député, si l'épandage n'est effectivement autorisé qu'en été sur les prames naturelles, ce n'est pas en application de la législation sur le nitrate et la protection des eaux dans le cadre du PGDA dont j'ai la
compétence, mais bien dans le cadre du cahier des charges d'une méthode agroenvironnementale relative a la biodiversité qui relève de la compétence de mon collègue M. le Ministre Di Antonio.
 

L'objectif poursuivi dans cette mesure n'est pas l'efficacité de l'épandage, mais le maintien ou le développement de la biodiversité. Les épandages a la sortie de l'hiver, efficaces au point de vue agricole
favorisent les graminées les plus productives comme le ray-grass, au détriment des fleurs et dicotylées
recherchées dans ce type de prairie. Permettre un épandage a la sortie de l'hiver serait contraire a l'objectif
de diversification de la flore dans ces prairies spécifiques. Nous sommes bien ici dans un cahier des charges volontaire qui limite effectivement les pratiques agricoles dans un but bien précis et qui propose une
compensation des pertes de revenus pour cette limitation.
 

Le cahier des charges a déja été modifié lors de la période de programmation précédente pour rencontrer la demande des agriculteurs de votre région. Le cahier des charges antérieur n'autorisait en effet que les épandages de matières organiques a action lente, soit les fumiers et composts.
 

L'objectif de cette mesure est bien de ne pas enrichir trop fortement les terres et garantir le maintien d'une
biodiversité spécifique.
 

Réplique du Député JP. BASTIN 

Merci, Monsieur le Ministre, pour votre réponse et la sincérité de celle-ci, même si elle n'agréera pas les agriculteurs qui, selon eux, durant des années, par le passé, ont pu épandre et garantir toujours cette biodiversité. Néanmoins, je prends acte de votre réponse.