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L’aide d’urgence de la Région wallonne à Haïti suite au puissant séisme qui a touché l’île

18 janvier 2010 │Question orale de M. Maxime PREVOT à M. le Ministre-Président Rudy DEMOTTE

Monsieur le Ministre-Président,

Une fois encore, Haïti vient de subir un terrible drame. Le séisme qui a dévasté l’île mardi dernier a fait des milliers de morts.

Haïti n’avait pas connu une secousse d’une telle violence depuis au moins un siècle. Les dégâts occasionnés sur les moyens de communications dans un pays aux infrastructures déjà très rudimentaires, ont rendu quasiment impossible l’acheminement de blessés dans les centres hospitaliers encore debout.

Nous avons tous pu voir les conséquences de ce cataclysme grâce aux médias. Le Palais présidentiel, de nombreux établissements scolaires, universitaires, les habitations privées se sont effondrés, comme le quartier général de la Mission de stabilisation de l’ONU qui compte environ 11.000 personnes. L’on peut craindre un nombre terrifiant de victimes.

Les Gouvernements de la Région wallonne et de la Communauté française ont, le jour même débloqués 400.000 euros d'aide d'urgence pour Haïti. Cette aide est issue des budgets wallon et communautaire consacrés à la coopération avec Haïti, un pays avec lequel nous entretenons déjà des contacts "prioritaires".

Ce soutien nous apparait comme évidemment essentiel ! L’aide internationale s’est d’ailleurs très rapidement mise en place.

Monsieur le Ministre-Président, pouvez-vous nous dire en faveur de quels projets les moyens débloqués par la Région wallonne vont-ils être alloués ? Quelles sont les actions à entreprendre déjà identifiées ? Un planning a-t-il été établi ? Comment le travail va-t-il s’organiser sur place. Qui est chargé de sa gestion sur place ? Bref, pouvez-vous faire le point avec nous sur l’aide que la Région wallonne met actuellement en place sur l’île ?

Qui sera le référent sur ce dossier au sein du Gouvernement wallon ? Quels sont les contacts et initiatives qui sont ou seront pris avec les opérateurs tels que MSF, la Croix-Rouge, Médecins du Monde ou encore UNICEF" ?

Enfin, pouvez-vous nous expliquer comment les aides débloquées par les différentes entités belges (Fédéral, Régions, Communautés, …) vont-elles se coordonner ? Des réunions sont-elles prévues entre les différents cabinets compétents ?

Merci pour votre réponse.

Réponse de M. le Ministre-Président Rudy DEMOTTE


Je vais aller droit au but parce que je pense que les événements sont connus de tous. On m'avait préparé une excellente littérature pour mettre de l'empathie sur le sujet, mais allons droit aux faits.

J'ai d'abord annoncé la mobilisation de 400.000 euros parce que j'ai voulu faire passer le message qu'on ne les laissera pas tomber. Ces 400.000 euros sont mobilisés sur des moyens communautaires. Ensuite avec les Ministres wallons, on avait notamment prévu des contacts avec ce partenaire de la Francophonie qui était à Haïti, des programmes culturels. Tout ce qui faisait l'objet de ces programmes, je les ai réorientés aux 4/5ème vers l'extrême urgence.

C'est vrai que l'on se trouve dans trois vagues différentes. La première vague, c'est aider ceux qui sont victimes ici et maintenant, c'est à ce niveau que B-fast intervient. Ce n'est pas notre métier à nous. On sent bien que ce n'est guère la Communauté Wallonie-Bruxelles, ni la Wallonie qui vont se rendre utile.

Par contre dans la deuxième et la troisième phase, nous pouvons intervenir. Il faut dans la deuxième phase assurer la sécurisation dans un pays qui est livré à lui-même avec les misères, comme ils ont connu là-bas, avec la détresse absolue de ne plus avoir aucun point de repère. On peut imaginer la façon dont cela se passe. Vous parliez de B-fast, ils ont été agressés et cela a fait l'objet de reportages internationaux. Peut-on en vouloir, même si on ne peut l'accepter, aux gens qui dans la détresse ont ce comportement ? La sécurisation et la remise en place d'une infrastructure, c'est la troisième phase. Il nous faut être très présent par rapport à ces vagues. Le Gouvernement wallon a également décidé d'ajouter 800.000 euros immédiatement, ce qui porte donc à 1,2 million l'aide que nous apportons dans l'immédiat.

Nous devons d'abord prendre contacts avec les représentants haïtiens ici en Belgique. J'ai reçu fin de la semaine dernière l'Ambassadeur d'Haïti. Ensuite, il faut faire la coordination avec le Fédéral. De plus il faut faire la mise en place d'une stratégie avec l'identité locale. Je pense même que notre Collègue, M. Furlan, a envoyé une circulaire aux communes leur donnant un certain nombre d'indications sur les choses à mettre en oeuvre dans le cadre de ces programmes.

Sur le concret, on va intervenir d'abord en donnant 100.000 euros dans le cadre de B-fast. Ensuite, mon Cabinet a organisé aussi une rencontre avec les ONG pour ne pas commencer à improviser. Il y a des ONG qui sont déjà sur place et on a envie de passer par elles. Il s'agit de Médecins sans Frontière, Médecins du Monde, la Croix Rouge et l'UNICEF. Ce sont ceux que nous avons mis autour de la table. On leur a demandé de travailler en pleine concertation. On a une logique d'aide d'urgence, mais aussi déjà le pied dans l'engrenage pour la phase suivante en termes de reconstruction et, surtout, on fixe alors des priorités. Comment met-on en place les stratégies ? Sur l'aide d'urgence, cela concernait essentiellement les enfants compétences également communautaire qui est la nôtre -, l'hygiène et l'assainissement des eaux on sait bien qu'en matière d'eau, la potabilité est un gros problème, aujourd'hui, sur l'île d'Haïti -, les soins médicaux (tous les médicaments qui doivent être acheminés), la prise en charge. Parce que les épidémies, mais également tous les problèmes liés aux pathologies qui peuvent se développer dans ce contexte doivent être rencontrées par la mise à disposition de personnel qualifié mais aussi de matériel.

Et puis sur la phase de reconstruction, nous pensons, par le filtre des enfants, également à la reconstruction des écoles. Nous pensons apporter notre expertise et des moyens pour des constructions provisoires, comme on en connaît parfois chez nous dans des circonstances où il y a des locaux qui ne peuvent être occupés par les enfants, on met donc des locaux provisoires à disposition. Au-delà de ces efforts, on a encore, après rapide identification, un certain nombre d'outils que nous voulons établir, avec l'Université d'Haïti dont les besoins en rééquipement pourraient être importants, l'Université de Quiskeya qui est partenaire de l'APEFE et de WBI (en matière de formation professionnelle et technique) . Si on veut reconstruire le pays, il faut très vite que l'on ait des outils de ce type : ce sont les centres de formations de Port-au-Prince, c'est l'Agence universitaire de la Francophonie dont les bureaux se sont totalement écroulés et on sait que l'on est des contributeurs nets de l'organisation internationale de la Francophonie. Je parle ici de la Communauté Wallonie-Bruxelles. Voilà les axes sur lesquels, nous allons commencer à nous concentrer. On verra ensuite dans la logique d'extension de nos moyens ce sur quoi nous pourrions encore répondre.

En tout cas, nous sommes présents, nous avons mis des moyens. Nous ne substituons pas aux acteurs de terrain. Nous nous rendons utiles plutôt que de nous substituer. Je pense que c'est la philosophie que je peux vous traduire.

M. Prévot


Vous avez évoqué que les 400.000 euros étaient donc imputés sur le budget de la Communauté française et, avec beaucoup de bon sens, j'ai souvent pour habitude de dire que s'il y a bien une denrée rare ces dernières années en politique, c'est le bon sens. Je me réjouis donc que ce bon sens ait pu présider à votre décision. Je m'interroge simplement sur le fait de savoir si dès lors il faut pouvoir s'attendre dans des phases ultérieures de reconstruction, également à une intervention financière qui serait imputée sur le budget régional ?

M. Demotte, Ministre-Président du Gouvernement wallon


J'ai dit que le Gouvernement wallon mettait 800.000 euros sur la table également. Donc, maintenant, on va avec les ONG, phaser, voir où on doit les mettre. Il s'agit d'un total de 1,2 million d'euro.

M. Prévot


Pour le reste, j'aurais envie de formuler deux commentaires. Je sais que le premier d'entre eux vise plus spécifiquement les compétences de la Communauté française, mais ma foi, je suis un peu pardonné, puisque vous exercez la double compétence d'une part et d'autre part que l'urgence des situations s'accommode parfois mal du timing institutionnel des réunions de nos Assemblées. Je sais qu'aujourd'hui il y a en matière notamment de procédure d'adoption, des situations qui sont interpellantes. Je ne parle pas seulement de ce qui pourrait être fait pour faciliter l'adoption d'une série d'orphelins qui se retrouvent actuellement hors de toute structure et de tout bâtiment.

Je parle aussi au nom de jeunes couples qui étaient en fin de procédure d'adoption dont la seule chose manquante était le seul cachet pour les faire monter dans l'avion. Une responsable d'orphelinat a traversé tout Port-au-Prince, la nuit, au péril de sa vie, avec cet enfant alors que tout était en règle et en ordre, sauf ce fameux cachet puisqu'il n'existe plus. Il n'y a plus de papier pour attester que tout le reste, toutes les étapes en amont étaient validées et donc, il lui a été refusé de monter dans l'avion. Cela fera certainement l'objet de débat dès la semaine prochaine à la Communauté française, mais j'aurais envie de plaider, dès aujourd'hui parce que chaque jour qui passe pour ces familles, c'est autant d'angoisse et de situations interpellantes -, pour les quelques procédures encore en cours.

C'est vrai que les procédures d'adoption avaient été gelées, à ma connaissance, concernant Haïti, pour toute une série de raisons. Il faut essayer de voir s'il n'y a pas moyen, via les Affaires étrangères ou le Consul qui était détaché sur place, à partir du moment où, ici en Belgique, on a la capacité d'apporter la preuve que toutes les étapes étaient réalisées de débloquer les situations.

La deuxième réflexion. Nous allons avoir la présidence tournante de l'Union européenne dans les prochains mois. Je pense que l'on peut dire, sans vouloir s'auto-flageller, que l'Union européenne n'a pas nécessairement témoigné d'une énorme capacité de coordination dans le développement des équipes d'intervention de crise en ces circonstances et si je peux plaider pour que parmi l'ensemble des thèmes que vous pourriez souhaiter mettre sur la table de vos partenaires des autres niveaux de pouvoir permettant d'identifier les thématiques sur lesquelles la Belgique va prendre le leadership temporairement, réfléchir peut-être à une harmonisation ou à une meilleure coordination de l'aide belge quand on voit déjà les discussions intra européenne pour savoir quel était le commissaire porteur du dossier et qui pouvait éventuellement se rendre sur place. C'est Mme Ashton mais qui n'est pas encore investie donc cela reste M. De Gucht qui lui ne le sera plus dans une semaine etc... Je pense qu'il y a matière à améliorations à ce niveau-là. Je vous remercie en tous cas pour ce que les gouvernements que vous présidez ont déjà pu faire.
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