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Vous êtes ici : Accueil Notre action au PW Archives Questions orales L’alphabétisation, dans le cadre de la politique d’Insertion sociale

L’alphabétisation, dans le cadre de la politique d’Insertion sociale

15 juin 2010 │Question orale de Mme Véronique SALVI à Mme la Ministre Eliane TILLIEUX

Madame la Ministre,

En Belgique, 1 adulte sur 10 est analphabète… Malheureusement, depuis plusieurs années, ce chiffre n’évolue pas favorablement…

En février dernier, une délégation de l’asbl Lire et Ecrire avait été reçue par les représentants de nos différents groupes politiques au Parlement wallon, afin d’échanger avec eux sur la situation actuelle en matière d’alphabétisation en Région wallonne, et sur les réponses politiques futures à encore apporter en ce domaine.

Sur le terrain, il faut bien reconnaître que si les besoins sont multiples, les moyens sont, quant à eux, encore assez limités…

La Région wallonne soutient l’alphabétisation de deux manières : dans le cadre de l’insertion professionnelle d’une part, et dans le cadre de l’insertion sociale d’autre part. C’est pour ce second cadre que vous êtes compétente Madame la Ministre. Après que j’ai interrogé le Ministre Antoine sur l’aspect « Insertion socioprofessionnelle », c’est donc sur l’Alphabétisation dans le cadre de la politique « d’Insertion sociale » que je vous interroge aujourd’hui.

La Conférence interministérielle spécifique à l’Alphabétisation, prévue dans l’Accord de coopération relatif au développement de politiques concertées en matière d’alphabétisation des adultes, conclu entre la Communauté française, la Région wallonne et la Commission communautaire française de la Région de Bruxelles capitale, prévoit la mise en place d’un dispositif coordonné de plateformes territoriales.
Or, à l’heure actuelle, ces réseaux de partenaires, qui conjuguent leurs points de vue, leurs ressources et leurs actions en vue de mener des projets pour faire bouger les choses et lutter contre l'illettrisme, et qui devaient être pérennisés dès 2008 via la mise en place du dispositif coordonné de plateformes territoriales, n'a toujours pas vu le jour…

Madame la Ministre peut-elle me rappeler la date à laquelle la Conférence interministérielle Alphabétisation (décidée depuis 2001) s’est réunie pour la dernière fois ? Quels sujets et avancées concrètes ont été décidés à cette occasion ?

Quid du « comité de pilotage permanent sur l’alphabétisation des adultes » et de « l’élaboration d’un état des lieux annuel en matière d’alphabétisation des adultes » prévus dans l’Accord de coopération ? Quel travail effectue actuellement le Comité de pilotage ? De quand date le dernier état des lieux en matière d’alphabétisation ?

Je le rappelle, la DPR 2009-2014 prévoit, dans son point 8.2, de « Développer un plan ambitieux d’alphabétisation ». Aujourd’hui, l’enjeu serait « de mieux faire coïncider les investissements dans les programmes d’alphabétisation avec les besoins réels des personnes concernées ».

Parallèlement aux programmes d’insertion permettant d’accéder à une formation ou à l’emploi, l’alphabétisation est donc un vecteur d’intégration et de cohésion sociale. A cette fin, le Gouvernement wallon s’est engagé à :

• Poursuivre la logique de plan coordonné pour l’alphabétisation, basé sur un état des lieux régulier des besoins et la coordination des politiques menées

• Améliorer la détection de l’analphabétisme et veiller à faire émerger les demandes en soutenant les expériences d’accroche des publics

• Améliorer la formation des formateurs, et les efforts de mise en réseau des opérateurs

• Renforcer l’offre de programmes d’alphabétisation, en portant une attention particulière aux publics qui ne relèvent pas de l’insertion socioprofessionnelle mais de l’intégration sociale

• Coordonner les moyens structurels en vue de stabiliser les actions en cours ;

• Mettre en place des programmes d’alphabétisation en entreprise, en envisageant l’intégration de l’alphabétisation dans certains programmes sectoriels

• Porter une attention particulière aux programmes d’alphabétisation en prison, notamment par la mise en œuvre d’un accord de coopération entre les différents niveaux de pouvoir concernés

• Développer un dispositif d’évaluation régulière des politiques d’alphabétisation

Madame la Ministre peut-elle faire le point avec nous sur ces engagements et sur les actions concrètes actuellement mises en œuvre en ce domaine par son département ? Quel budget annuel consacrez-vous à cette problématique Madame la Ministre ? Ne conviendrait-il pas selon vous de soutenir davantage le secteur de l’Alphabétisation dans le cadre de l’Insertion sociale ? Quelles mesures, et quels moyens, le Gouvernement « Solidarité » du 11 mars dernier a-t-il prévu pour agir concrètement en ce domaine ?

Enfin, pour combattre le risque d’exclusion et pour faire émerger la demande, notamment du public belge, il est nécessaire d’effectuer un travail de sensibilisation, de prospection et de conception d’une offre de formation adaptée aux publics qui en sont les plus éloignés, en particulier dans les zones rurales. Au niveau local, cette problématique est-elle prise à bras-le-corps par les autorités locales ? La Région wallonne soutient-elle ces dernières dans cette voie ? Pouvez-vous me dire combien de villes et communes wallonnes ont rentré, dans le cadre de leurs plans de cohésion sociale respectifs, des actions en faveur de l’alphabétisation, sous l’angle « outil d’autonomisation des personnes et d’émancipation sociale » ?

Je vous remercie d’avance pour les réponses que vous voudrez bien m’apporter.

Réponse de Mme Tillieux, Ministre de la Santé, de l'Action sociale et de l'Égalité des chances


Je vous remercie pour l'intérêt porté à cette question. On en parlait encore dans le cadre du rapport du Délégué général aux droits de l'enfant. Cette question est éminemment fondamentale pour la suite du projet de vie de chacune des personnes.

Cette question de soutien aux dispositifs de partenariat territorial pour l'alphabétisation m'est évidemment bien connue. Vous l'avez dit. Une réunion a été programmée. Une conférence de presse même s'est déroulée sur le sujet, important sur le fond, mais aussi dans le cadre du respect des acteurs qui s'engagent dans cette politique d'alphabétisation. Comme vous le soulignez, le dispositif de partenariat territorial pour l'alphabétisation implique les comités subrégionaux de l'emploi et de la formation. Il s'agit donc d'engagements pris en termes d'emploi dans le cadre de la politique liée à l'emploi. Cela relève plus spécifiquement de la politique menée par mon collègue, Ministre de l'Emploi et de la Formation, M.le Ministre Antoine. Je tiens d'ailleurs, à cet égard, à souligner qu'à la conférence de presse, le Ministre était bien sûr représenté et qu'il a été dit que la question était à l'examen à l'instant, notamment au travers de l'affectation de postes APE pour permettre de créer des emplois pour l'alphabétisation.

En ce qui concerne le groupe de travail que vous évoquez, il est sur pied. Il se réunit d'ailleurs demain. L'agenda est ainsi. Les suites seront coulées dans une note au Gouvernement qui devrait arriver sur la table du Gouvernement fin de ce mois ou début juillet. Voilà un peu en termes de timing ce qui est proposé. La question la plus importante, c'est, d'une manière générale, que faisons-nous en termes d'alphabétisation dans nos compétences ? En-dehors du champ de l'insertion socio-professionnelle, mon département soutient tout un ensemble d'initiatives en lien avec l'apprentissage du français, dans une perspective d'intégration sociale.

Des initiatives de terrain sont ainsi financées dans le cadre de l'appel à projets Intégration des personnes étrangères ou d'origine étrangère, en référence au décret du 4 juillet 1996 relatif à l'intégration des personnes étrangères ou d'origine étrangère, qui a été récemment modifié, le 30 avril de l'année dernière. Ces actions visent essentiellement un public primo-arrivant ou de personnes qui sont installées depuis plusieurs années, mais pas encore familiarisées avec la langue du pays d'accueil.

L'apprentissage du français langue étrangère, la compréhension des codes sociaux et culturels et la connaissance des institutions du pays d'accueil est un des axes proposés par le décret. La part consacrée au soutien d'actions de type alpha français langue étrangère dans le secteur représente environ 18 % du budget total consacré aux initiatives locales, si on se réfère aux données relatives à l'exercice 2009.

Dans le cadre du FIPI, Fonds d'Impulsion à la politique des immigrés, le département de l'Action sociale cofinance aussi certains projets consacrés à l'apprentissage du français. Les actions soutenues sont destinées à titre principal à des personnes d'origine ou de nationalité étrangère, avec une attention particulière pour les primo-arrivants et pour les femmes.

Une convention-cadre a aussi été signée entre la Région wallonne et l'asbl Lire et Écrire en Wallonie. Elle vise le développement d'une politique globale et coordonnée de l'alphabétisation en Région wallonne. Elle vise l'exercice 2009-2010. Cette convention vise aussi la mise en place d'actions de sensibilisation autour de la question de l'illettrisme, ses conséquences, le développement d'actions spécifiques au bénéfice d'un public belge ou étranger exclu des processus de formation professionnelle, c'est important, ainsi que la coordination des actions de Lire et Écrire sur l'ensemble du territoire wallon.

Une subvention de 175.000 euros est attribuée à cette asbl Lire et Écrire dans le cadre des budgets consacrés à l'Action sociale.

Enfin, pour appuyer l'action générale développée par Lire et Écrire dans ce cadre, l'asbl a pu bénéficier des apports du Plan Marshall, avec la mise à disposition d'un poste APE à 8 points pour leurs 8 régionales.

À titre indicatif, le budget total consacré à des actions d'apprentissage du français est en sensible augmentation depuis ces dernières années, et depuis 2007 en particulier. Pour 2009, il s'élève à environ 450.000 euros, en ce compris les initiatives locales, le FIPI et la convention Lire et Écrire.

L'accord de coopération relatif à l'alphabétisation des adultes qui a été conclu en 2005 entre la Région wallonne, la Communauté française et la CoCoF prévoit la tenue d'une conférence interministérielle annuelle et l'institution d'un Comité de pilotage permanent sur l'alphabétisation des adultes auquel l'administration wallonne participe.

Constitué depuis juin 2005, ce Comité, composé de 12 membres qui ont une voix délibérative et de 6 membres avec voix consultative. Il se réunit au moins quatre fois par an. Il s'est réuni, à plusieurs reprises cette année déjà, avec entre autres, pour objectif la finalisation de l'état des lieux qui reprend, notamment, des données sur l'évolution du nombre d'apprenants, les dispositifs qui existent et l'offre de formation, ainsi que les besoins.

La troisième édition de l'état des lieux a été diffusée en 2009. La sortie de la quatrième édition de l'état des lieux est prévue pour septembre de cette année.

L'état des lieux décrit le paysage de l'alphabétisation en Communauté française de Belgique, croisant les données collectées par les acteurs administratifs et les opérateurs associatifs impliqués en alphabétisation. Il conjugue ainsi des approches quantitatives, via des sources statistiques et des enquêtes, et des approches qualitatives.

La mise sur pied d'une prochaine procédure de récoltes de données harmonisées, qui fait actuellement défaut, permettra de disposer d'éléments chiffrés chaque année et devrait, dès lors, permettre à ce comité de pilotage de se fixer des objectifs davantage centrés sur une approche qualitative.

Deux conférences interministérielles ont été organisées depuis la conclusion de l'Accord de Coopération : le 8 septembre 2006 et le 22 février 2008.

Une nouvelle conférence interministérielle devrait pouvoir être organisée cet automne, très probablement dans le courant du mois d'octobre, conférence interministérielle au cours de laquelle de nouvelles recommandations devraient être proposées, ainsi qu'un plan d'actions pour les deux années à venir.

Lors de la dernière conférence interministérielle, en février 2008, différentes propositions avaient été présentées par le comité de pilotage ; elles étaient, notamment, en lien avec la mise sur pied de dispositifs de coordination territoriale, qui devrait permettre de mesurer les besoins exprimés ou détectés en matière d'alphabétisation, alors qu'actuellement les besoins ne peuvent être estimés qu'à partir d'indicateurs théoriques tels que, par exemple, l'obtention du CEB. Ce dispositif permettrait, pour chaque zone, de réunir non seulement les acteurs compétents au niveau de la remédiation, mais aussi ceux qui sont davantage liés aux enjeux de prévention et de détection. Les cabinets ministériels cherchent à trouver une solution pour la mise en place des plateformes wallonnes dans un contexte budgétaire que vous connaissez, qui est difficile. Les propositions étaient aussi en lien avec l'analyse de la gestion et de l'offre, qui s'est notamment réalisée via l'affinement d'une nomenclature, l'ajustement de l'enquête de Lire et Écrire auprès des organismes, avec les attentes des administrations, la réflexion et la mise en œuvre d'un projet de questionnaire harmonisé et surtout d'une base de données centralisée. Les propositions étaient également en lien avec l'analyse des besoins; pour estimer des besoins, le comité de pilotage ne dispose d'aucune étude spécifique ou même globale sur le sujet. Les besoins du public sont appréhendés, de manière indirecte, au travers de données sur les personnes qui disposent ou non de ce fameux CEB. Un travail de recensement des enquêtes qualitatives existantes a donc été réalisé par le comité de pilotage pour cibler les données qui permettraient une analyse plus fine des besoins du public en alphabétisation. En termes d'information et de sensibilisation, l'objectif est d'informer, de sensibiliser, d'impliquer les acteurs de l'alphabétisation sur des aspects tels que la détection, la prévention et la remédiation.

Deux rencontres thématigues ont eu lieu en 2010, un site Internet commun à l'ensemble des membres du comité de pilotage a été mis sur pied. C'est http://www.alpha-fle.be. La mise en place des plate-formes territoriales devrait aussi permettre l'organisation de réunions décentralisées sur une base territoriale, la publication de l'état des lieux constituant également un outil de promotion intéressant.

Le 11 mars dernier, le Gouvernement wallon a notamment prévu l'élaboration d'une évaluation commune de l'ensemble des politiques wallonnes. Un groupe technique Région wallonne/Communauté française issu du Comité de pilotage a été mandaté par les cabinets wallons et communautaires pour élaborer un modèle d'évaluation commun aux deux entités. Ce travail est toujours en cours actuellement. Plusieurs réunions ont eu lieu à Namur et Bruxelles. La prochaine est prévue demain. Vous voyez que demain, une multitude de réunions auront lieu.

Comme vous pouvez le constater, le travail réalisé et la méthodologie adoptée montrent tout l'intérêt de l'accord de coopération précité qui est et reste actuellement un outil indispensable pour une concertation des politiques relatives à l'alphabétisation des adultes et l'organisation de leur complémentarité en vue d'un renforcement des actions déjà mises en œuvre.

Enfin, pour répondre au dernier point concernant le soutien aux communes via les plans de cohésion sociale, de façon générale, 45 communes (sur les 142 subventionnées) ont présenté, dans leur plan de cohésion sociale (2009-2013) des actions d'alphabétisation.

Réplique de Mme Salvi (cdH)


C'est une question qui me tient particulièrement à coeur et je comprends par ailleurs aussi les difficultés pour atteindre toute une série d'objectifs.

Ce qui m'énerve, c'est que l'on se donne des objectifs de remise à l'emploi, de réinsertion socioprofessionnelle, et qu'il y a un décalage énorme entre des débats qu'on peut avoir en commission, où je trouve certes intéressant d'entendre qu'on va installer des plates-formes, évaluer des politiques communes, et les besoins qui sont bel et bien là.

Les premiers arrivants continuent à arriver et je pense que de toute façon, ils continueront à arriver en Belgique ; si on veut véritablement réussir le vivre ensemble et une réelle réinsertion professionnelle, ça passe de toute façon, au départ, par une alphabétisation et une insertion sociale de ces personnes. On ne parviendra pas à les remettre à l'emploi si, par ailleurs, il n'y a pas au départ une première prise en charge par le biais de l'apprentissage de notre langue.

Ce qui me dérange quand je vois parfois la répartition budgétaire, notamment dans ce secteur-là, c'est que l'on a des objectifs de réinsertion professionnelle mais que par ailleurs, on ne met pas suffisamment le doigt ou en tout cas, les moyens, pour réussir l'insertion sociale par l'alphabétisation qui permettra ensuite d'atteindre effectivement cet objectif-là.

La conférence ne s'étant plus réunie depuis 2008 et elle se réunira peut-être au mois d'octobre ou à la rentrée. Je me dis qu'il y a plus de deux ans qui sont passés et sans doute que les objectifs de cette conférence de 2008 étaient nécessaires mais j'ai l'impression que deux ans sont passés et qu'on va refaire les mêmes constats, les mêmes propositions. In fine, on ne voit pas tout de suite les choses avancer. Il s'agit plutôt de « tirer la sonnette d'alarme » ou de « retaper sur le clou », mais si on veut atteindre l'objectif de l'insertion socio-professionnelle, on ne peut pas le faire sans l'insertion sociale.

Des moyens doivent donc être dégagés et tout le travail sur le terrain doit être pris en considération sinon, on ratera l'objectif global de ce Gouvernement qui est aussi de créer de l'emploi, de remettre les gens à l'emploi, de réussir le « vivre ensemble ». Si on ne se rend pas compte qu'à travers l'alphabétisation, il y a là tout un pan de la population qu'on doit pouvoir capter, on ne parviendra pas à cet objectif.

J'ai aussi un peu de frustration quand je vois que les choses, malheureusement, n'avancent pas suffisamment vite même si, par ailleurs, j'entends bien qu'il y a une série d'axes qui sont suivis. Je ne vous ai pas entendu sur la formation des formateurs, pas même sur les prisons mais ce n'est pas grave, on y reviendra une prochaine fois.
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